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VIDEO – 45 activistes africaines dénoncent les inégalités dans une lettre adressée aux dirigeants mondiaux

Paris, le 8 mars 2019 – A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, 45 activistes féministes de 15 pays d’Afrique unissent leur voix pour demander aux dirigeants politiques d’aller au-delà des beaux discours pour les femmes et les filles vivant dans l’extrême pauvreté, notamment lors du sommet du G7 en France. Retrouvez la lettre dans une nouvelle vidéo #PauvretéSexiste

Les femmes en première ligne contre les inégalités de genre et la pauvreté

La lettre ouverte, co-signée par 45 activistes de 15 pays africains, alerte les dirigeants politiques mondiaux sur un chiffre inacceptable : au rythme actuel, il faudra encore 108 ans avant d’enfin en finir avec les inégalités de genre dans le monde. Ces femmes africaines œuvrent pour les droits des femmes et des filles dans des secteurs comme l’accès à l’éducation, aux soins de santé ou aux mêmes opportunités économiques que les hommes dans les pays en développement. Cette année, elles ont décidé de faire se faire entendre d’une seule et même voix à travers le continent africain et dans le reste du monde.

 « Il est impensable que les femmes attendent encore plus d’un siècle avant que l’égalité femme-homme soit atteinte. Nous avons besoin d’actions concrètes, dès maintenant. Le temps presse et notre patience diminue, les dirigeants doivent mettre en œuvre le changement qu’ils ont promis aux femmes vivant dans la pauvreté. » déclare la Tunisienne Aya Chebbi, l’une des activistes ayant co-signé la lettre.

Les beaux discours ne suffisent plus

Malgré les progrès qu’elles accomplissent chaque jour sur le terrain, un sentiment de frustration grandit envers l’inaction des dirigeants politiques. 2019 présente deux occasions uniques d’agir : le sommet du G7 et la reconstitution du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, tous deux accueillis par la France, pourraient apporter de vraies améliorations dans les vies de millions de femmes des pays les plus pauvres du monde.

La liste des personnalités ayant décidé de leur apporter leur soutien grandit de jour en jour et compte déjà les actrices Danai Gurira du film Black Panther, Keira Knightley, Lena Dunham, Amy Poehler, Lili Reinhart, et Julianne Moore, la mannequin Lily Aldridge, les chanteuses Angélique Kidjo et Asa, le présentateur Trevor Noah, mais aussi Bono, le chanteur français Cali, l’actrice Déborah François et le groupe Tryo.

Contact Presse et demandes d’interview des activistes :

Charlotte Grignard [email protected] +33622410041

 

Chers dirigeants mondiaux,

Nous faisons partie des femmes en première ligne dans le combat contre les inégalités de genre et la pauvreté dans le monde.

Chaque jour, nous voyons la détermination et la dignité de femmes et de filles qui font face aux défis les plus difficiles. De véritables progrès ont été accomplis et sont la preuve que les citoyen-ne-s ont le pouvoir de faire bouger les lignes. Nous n’allons pas baisser les bras, mais vous devez aussi prendre vos responsabilités.

Vous vous êtes engagés à mettre fin aux inégalités de genre et à favoriser l’émancipation de toutes les femmes et les filles d’ici à 2030. Mais au rythme actuel, il faudra attendre 108 ans pour y parvenir. C’est inacceptable. Les grandes promesses ne suffisent pas, il nous faut des avancées réelles.

Nous voulons que des mesures soient mises en œuvre et suivies d’une réelle redevabilité à tous les niveaux : lors du Sommet du G7 et de la reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme cette année, mais aussi de la part des dirigeants de l’Union africaine et au niveau local. Nous voulons des actions concrètes et non pas de belles paroles. Nous voulons des engagements accompagnés de financements. Nous voulons des décisions politiques qui mènent à un changement réel. C’est à la fois la chose la plus juste et la plus intelligente à faire pour tout le monde.

Pour remporter ce combat, nous devons avancer unis, les hommes aux côtés des femmes, et non divisés. Et les femmes doivent être impliquées dans les prises de décisions, car il est tout simplement impossible de changer ce qu’on ne voit pas.

Votre soutien moral ne nous intéresse pas. Nous vous demandons d’agir. L’égalité reste hors de portée si elle n’est pas à la portée de toutes et de tous.

Respectueusement,

Togola Hawa Semega, Mali (KUNAFONI.com)

Dieynaba Sidibe, Senegal (Grafitti Artist known as “Zeinixx”, travaille chez Africulturban)

Aya Chebbi, Tunisia (African Union Youth Envoy)

Melene Rossouw, South Africa (Women Lead Movement)

Joannie Marlene Bewa, Benin (Young Beninese Leaders Association)

Wadi Victoria Ben-Hirki, Nigeria (ONE Champion/Wadi Ben-Hirki Foundation)

Samira Sanusi, Nigeria (Samira Sanusi Sickle Cell Foundation)

Fridah Githuku, Kenya (GROOTS)

Naomi Tulay Solanke, Liberia (Community Health Initiative)

Chmba Ellen Chilemba, Malawi (Tiwale Women’s Organization)

Lola Omolola, Nigeria (FIN)

Lydia Charles Moyo, Tanzania (Femina Hip)

Elizabeth Wanja Ngeth, Kenya (Kijiji Afrika)

Olaoluwa Abagun, Nigeria (Girl Pride Circle)

Mercy Abang, Nigeria (United Nations Journalism fellow)

Karimot Odebode, Nigeria (ONE Champion)

Dr. Stellah Wairimu Bosire, Kenya (UHAI EASHRI)

Dolapo Olaniyan, Nigeria (The UnCut Initiative)

Scheaffer Okore, Kenya (Pan African Chamber of Commerce)

Diana Ninsiima, Tanzanie (DOT Tanzania)

Salimatou Fatty, Gambie (GPE youth advocate)

Mildred Ngesa, Kenya (FEMNET)

Memory Kachambwa, Zimbabwe (FEMNET)

Julie Cissé, Sénégal (GIPS WAR)

Dr. Tlaleng Mofokeng, Afrique du Sud (Global Doctors for Choice)

Mylene Flicka, Bénin (Blogueuse)

Mercy Juma, Kenya (Journaliste)

Oluwaseun Ayodeji Osowobi, Nigeria (Stand to End Rape Initiative)

Amina Abdulazeez, Nigeria (ONE Champion)

Hauwa Liman, Nigeria (Inspire for Impact)

Linet Kwamboka, Kenya (DataScience)

Saran Keïta Diakite, Mali (Malian Advocacy Group on SDGs)

Sagara Saran Bouare, Mali (Women in Law and Development – WILDAF)

Maimouna Dioncounda Dembele, Mali (Human Rights Activist)

Mariam Diallo, Mali (Association for Women’s Leadership and Development – AFLED)

Nana Toure, Mali (Sahel Youth Network)

Valérie Traoré, Sénégal (Niyel)

Imameleng Masitha, Afrique du Sud (The Sexual and Reproductive Justice Coalition)

Mama Koité Doumbia, Mali (FEMNET Mali)

Refilwe Ledwaba, Afrique du Sud (Girl Fly Programme in Africa Foundation – GFPA)

Anta Fall Basse Konté, Sénégal (FAWE Sénégal)

Danedjo Hadidja, Cameroun (APAD Maroua)

Martha Muhwezi, Ouganda (FAWE)

Françoise Kpeglo Moudouthe (Co-fondatrice de Girls Not Brides)

Nana Semuah Bressey, Ghana (Infirmière)

Les activistes suivantes sont disponibles pour interviews sur demande :

Dieynaba Sidibe, Sénégal: Dieynaba est la première artiste graffeuse au Sénégal. Elle est connue sous le pseudo Zeinixx. Elle défie les interdits et utilise son art pour promouvoir les droits des femmes et favoriser des débats sur les enjeux de santé. Une vidéo de ONE sur Dieynaba : https://www.youtube.com/watch?v=qJu6UBcAPYY

Togola Hawa Semega, Mali: Hawa est une journaliste dont la mission est d’offrir à la jeunesse malienne un accès à des informations objectives et impartiales sur l’actualité et les enjeux sociétaux. Sur son site web Kunafoni.com, elle mélange de manière créative journalisme, rap et humour, notamment avec le génial « Journal rappé », dans lequel les journalistes présentent les actualités du jour en rappant !

Aya Chebbi, Tunisia: Féministe pan-africaine, Aya est devenue une blogueuse mondialement connue pendant la révolution tunisienne entre 2010 et 2011. Elle est la représentante de la jeunesse auprès de l’Union Africaine. Elle a fondé plusieurs initiatives pour les jeunes en Afrique et donne régulièrement des conférences et TED-talks sur le sujet. Plus d’information sur Aya: https://youtu.be/ZgrmthK0WdY

Note aux rédactions

ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par plus de 9 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 460 000 membres en France. Pour plus d’information : www.one.org/fr

Les chiffres actuels annonçant encore 108 ans avant d’en finir avec les inégalités de genre dans le monde proviennent du rapport de 2018 sur l’écart entre les genres du Fonds Economique Mondial. Ce rapport souligne à quel point le monde est en retard pour atteindre l’égalité femme-homme. La communauté internationale a approuvé l’Objectif de Développement Durable 5 – Atteindre l’égalité de genre et valoriser toutes les femmes et les filles – d’ici 2030. Cependant, au rythme actuel des progrès, l’égalité entre les femmes et les hommes en termes de santé, d’éducation, d’opportunités économiques et de leadership politique ne sera pas atteinte avant 2127, avec 97 ans de retard.

Créé en 2002, le Fonds Mondial est une alliance entre gouvernements, société civile, secteur privé et personnes touchées par le Sida, la tuberculose et la malaria, conçut pour accélérer la fin de ces épidémies. Le Fonds mondial récolte et investit près de 4 milliards de dollars par an pour soutenir des programmes dirigés par des experts locaux dans les pays et communautés qui en ont le plus besoin. Le Fonds mondial a déjà aidé à diviser d’un tier le nombre de morts du Sida, de la tuberculose et de la malaria. Néanmoins, chaque jour, 7000 victimes continuent de mourir de ces maladies mortelles, dont les femmes et les filles sont les premières victimes.