Paris, le 13 avril 2016 –  L’OCDE publie aujourd’hui les chiffres de l’aide au développement des pays membres du Comité d’aide au développement en 2015 et montre que l’aide mondiale a atteint son plus haut niveau  historique avec une hausse de 6,9%.

Concernant la France, l’OCDE révèle que son aide a augmenté de 2,8% entre 2014 et 2015, après quatre années de baisse consécutive. Elle alloue ainsi 0,37% de son revenu national brut au développement, contre 0,5% en 2010.

Friederike Röder, directrice France de ONE, déclare :

• Sur l’aide internationale :

« Il est encourageant de voir que l’aide mondiale vers les pays les plus pauvres commence enfin à augmenter. Mais les pays européens ne doivent pas utiliser la crise des réfugiés comme prétexte pour atténuer leurs efforts dans la lutte contre l’extrême pauvreté.  Nous pouvons et devons faire les deux. 

En un an, les gouvernements ont doublé leur budget destiné au coût d’accueil des réfugiés sur leur territoire, cependant l’aide bilatérale aux pays les moins avancés n’a augmenté que de 4%. Les Etats ne doivent pas faire preuve de myopie et négliger les besoins à long terme de certaines des populations les plus vulnérables du monde.»

• Sur l’aide de la France :

« C’est un signe encourageant de voir la France renouer avec son esprit de solidarité internationale car elle revient de très loin. C’est le premier rebond après une chute impressionnante de son aide depuis 2010. Cette hausse doit se confirmer et devenir significative dans les années à venir.

Il faut aussi saluer le fait que la France n’ait pas fait l’erreur de  nombres de ses partenaires européens, comme le Danemark et l’Autriche, qui confondent de plus en plus aide aux pays en développement et aide pour l’accueil des réfugiés sur leur territoire. Sous couvert de crise des réfugiés, ils coupent l’aide vers les pays les plus pauvres.

Cependant il faut demeurer particulièrement vigilant sur la part de l’aide française allouée aux pays les moins avancés. La hausse de l’aide doit impérativement bénéficier à ceux qui en ont le plus besoin. Pourtant en 2014, les pays les plus pauvres ne représentaient qu’un quart de l’aide totale de la France, en deçà de la moyenne internationale de 30%. Cette tendance doit s’inverser. »

 

Contact: Annabel Hervieu / [email protected] / + 33 6 31 22 89 68

 

Notes aux rédactions :

• Analyse des chiffres de l’aide internationale :

Ces chiffres montrent qu’après de nombreuses années de déclin, l’aide bilatérale aux pays les moins avancés augmente enfin au niveau mondial. Néanmoins, les nouvelles données montrent que l’aide dépensée au sein des pays donateurs pour faire face à la crise des réfugiés a presque doublé pour atteindre 9% du total de l’aide, ce qui risque de réduire l’aide destinée aux pays les plus pauvres, notamment en Afrique, dans les années à venir.

De nombreux pays, dont l’Allemagne et les Pays-Bas sont désormais officiellement les premiers bénéficiaires de leur propre aide et 5 pays dépensent plus de 20% de leur budget d’APD sur leur territoire.

• « Protect the Poorest » , une campagne européenne de mobilisation inter-ONG :

ONE, Oxfam, Global Citizen et d’autres ONG ont lancé une pétition commune pour demander aux dirigeants européens de répondre aux besoins des réfugiés qui arrivent sur leur territoire sans le faire au détriment des pays les plus pauvres. Les organisations demandent aux  gouvernements de garantir que l’aide au développement soit principalement utilisée pour lutter contre l’extrême pauvreté.  La pétition compte à ce jour plus de 115 000 signataires.

 

À propos de ONE

ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par plus de 6 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 350 000 membres en France. Pour plus d’information: www.one.org/fr