Réaction – “Le plan de l’ONU pour la fin de la pauvreté est ambitieux mais réaliste”
Paris, le 3 août 2015 – Les Nations Unies se sont accordées hier sur un plan d’action pour éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030 en définissant les nouveaux Objectifs de développement durable.
Friederike Röder, directrice de ONE France, réagit :
« C’est une nouvelle étape cruciale dans la lutte contre l’extrême pauvreté. Enfin, le monde s’est officiellement donné pour objectif d’éradiquer l’extrême pauvreté d’ici à 2030. Les 17 Objectifs de développement durable permettront d’adresser toutes les dimensions de l’extrême pauvreté comme la santé, l’éducation, la corruption ou l’égalité des sexes. Ils comptent également lutter contre les inégalités au Sud comme au Nord et comprennent des objectifs afin de sauvegarder notre planète.
Maintenant que les Objectifs ont été adoptés universellement, il faut passer à l’action et s’atteler au plus vite à leur mise en œuvre !
Plusieurs éléments seront des facteurs clés de succès de ce plan. Tout d’abord, les moyens promis à la conférence pour le financement du développement d’Addis-Abeba ne devront pas rester à l’état de belles paroles. Les Etats développés ont encore des efforts à faire pour atteindre leur engagement d’allouer 0,7% de leur revenu national à l’aide au développement. Les Etats en développement doivent aussi passer à l’action dans l’augmentation de leurs ressources domestiques notamment en augmentant leur collecte fiscale. Tous les Etats doivent aussi passer à la vitesse supérieure en ce qui concerne la lutte contre les flux financiers illicites.
Autre point crucial du plan l’ONU, celui-ci prévoit de ne laisser personne de côté. En effet, la mise en œuvre de ce plan devra se concentrer sur les populations vulnérables, en particulier les femmes et les filles qui n’ont pas assez bénéficié des progrès des précédents Objectifs du millénaire pour le développement. De même les financements internationaux devront se concentrer en priorité sur les pays les moins avancés qui ne bénéficient à ce jour que de 30% de l’aide mondiale alors qu’ils concentrent la part la plus importante de personnes vivant sous le seuil d’extrême pauvreté.
Enfin pour assurer le suivi et l’évaluation de ces nouveaux objectifs, le monde doit améliorer la collecte et l’accès aux données. Aujourd’hui un tiers des naissances dans le monde n’est pas enregistré et seulement 1 Africain sur 10 vit dans un pays où les budgets nationaux sont rendus publics. On évalue déjà qu’au moins 1 milliard de dollars seront nécessaires chaque année pour suivre avec efficacité ces nouveaux Objectifs. C’est pourquoi une vingtaine d’acteurs du développement, dont les gouvernements des Etats-Unis, du Mexique, du Sénégal, la Banque Mondiale , l’OCDE mais aussi des acteurs du secteur privé et des organisations comme ONE se sont engagés à lancer en septembre prochain un partenariat mondial pour les données du développement durable.
Le plan de l’ONU est certes ambitieux mais il est réaliste, à condition que tous les Etats tiennent leurs engagements. Nous invitons l’ensemble de la société civile à prendre acte de cette promesse faite au monde et de veiller à demander des comptes à leur gouvernement.
Contact: Annabel Hervieu / [email protected] / + 33 6 31 22 89 68
Note aux rédactions :
- Analyse de ONE du Programme d’action d’Addis-Abeba
- Plus d’informations sur le Partenariat mondial sur les données du développement durable : http://www.one.org/fr/blog/vers-une-revolution-des-donnees/
À propos de ONE
ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par près de 7 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 250 000 membres en France. Pour plus d’information: www.one.org/fr