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Rapport – Revoir le système d’aide pour augmenter les ressources sur la base de la « grande négociation »

Paris, le 22 mai 2016 — La pression croissante pour répondre à la multiplication des crises humanitaires risque d’avoir un impact mortel sur les populations les plus pauvres dans le monde. Pour éviter cela, à l’occasion du Sommet humanitaire mondial, l’ONG ONE demande aux dirigeants d’augmenter les financements et de les rendre plus efficace.

Le nouveau rapport de ONE Financer la stabilité montre à quel point les efforts déployés actuellement pour aider les réfugiés et éradiquer l’extrême pauvreté sont inadéquats au regard de la situation et n’ont pas la moindre chance de répondre aux besoins actuels et futurs.

Crise des réfugiés syriens, virus Zika, catastrophes climatiques et extrême pauvreté – l’aide humanitaire est plus nécessaire que jamais et les besoins continuent d’augmenter.

Si les tendances actuelles se confirment, les besoins en aide humanitaire à eux seuls devraient doubler pour atteindre 50 milliards de dollars d’ici à 2030, soit l’échéance précisément fixée pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD)qui visent justement à éradiquer l’extrême pauvreté.

Or, suite à des arbitrages budgétaires, certains pays donateurs deviennent progressivement les premiers bénéficiaires de leur propre aide au développement, car ils dévoient les ressources affectées aux pays les plus pauvres pour soutenir l’accueil des réfugiés sur leur territoire.

Il est donc urgent de dégager de nouvelles ressources substantielles et de lancer des réformes politiques, comme celles recommandées par la « grande négociation », pour garantir les moyens nécessaires à la lutte contre l’extrême pauvreté.

Lors de ce premier Sommet humanitaire mondial, la communauté internationale doit se montrer plus ambitieuse et accélérer sa réponse aux crises actuelles. Elle doit investir de manière plus stratégique dans la prévention des crises futures en concentrant son aide au développement – essentielle pour sauver des vies – sur les populations les plus pauvres.

Il en va de notre intérêt à tous d’œuvrer à la stabilité mondiale mais cet objectif exige de doter le financement du développement et l’aide humanitaire de bases plus solides.

Bono, co-fondateur de ONE et chanteur de U2 :

« La multiplication des conflits et des catastrophes augmente le nombre de personnes vulnérables dans le monde. Malheureusement, le filet de sécurité qui pourrait les sauver est plein de trous. Malgré les efforts héroïques de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, du Programme alimentaire mondial et d’autres organisations, des millions de réfugiés n’ont pas d’abris adéquats et ne mangent pas à leur faim ; la moitié seulement des enfants réfugiés vont à l’école primaire.

« Les dirigeants doivent sanctuariser les budgets d’aide au développement pour lutter contre l’extrême pauvreté, tout en offrant aux populations comptant parmi les plus vulnérables l’aide humanitaire dont elles ont besoin.

« Lors du Sommet humanitaire mondial organisé par les Nations Unies, qui se tiendra la semaine prochaine, les dirigeants du monde entier doivent soutenir « La grande négociation » et son appel à un financement pluriannuel, tout en s’engageant à plus de transparence. L’heure est aux politiques intelligentes et aux investissements judicieux. Et c’est dans notre intérêt à tous de mettre fin à l’actuelle approche fragmentée et non coordonnée. »

 

Note aux rédactions :

Le rapport de ONE  « Financer la stabilité »

  • Ce rapport dont l’avant-propos est rédigé par Kristalina Georgieva, vice-présidente de la Commission européenne et co-présidente du Groupe de haut niveau sur le financement humanitaire du Secrétaire général de l’ONU, présente une nouvelle analyse des derniers chiffres du Comité d’aide au développement de l’OCDE sur la crise des réfugiés et son impact sur l ‘aide publique au développement.
  • Dans son rapport, ONE recommande aux dirigeants de dégager de toute urgence davantage de ressources pour financer l’aide humanitaire et l’aide au développement à long terme dans les pays les plus pauvres – en donnant la priorité au soutien aux réfugiés et à la lutte contre l’extrême pauvreté – et d’introduire une plus grande flexibilité budgétaire.
  • Ce rapport appelle également les gouvernements à cesser immédiatement d’utiliser l’aide au développement pour financer les coûts d’accueil des réfugiés dans leur pays et d’autres dépenses domestiques, et à respecter les principes de base des dépenses d’aide au développement.  Ils doivent s’engager à plus de transparence et améliorer l’efficacité de l’aide par le biais de mesures telles que la diminution des frais de gestion et la réalisation d’un plus grande nombre d’évaluations conjointes des besoins.

La grande négociation *

  • La grande négociation (« Grand bargain ») est un ensemble de principes communs que les gouvernements sont exhortés à adopter lors du Sommet humanitaire mondial. Il appelle à repenser la coordination et la planification de l’aide humanitaire – y compris par le biais du financement pluriannuel – afin d’en améliorer l’efficacité et la flexibilité pour répondre à l’ampleur des besoins.