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Pas de transparence au pied du sapin de Noël européen

Paris, le 20 décembre 2016 – Les états membres de l’Union européenne ont rejeté aujourd’hui la proposition de la Commission qui visait à rendre publique l’identité des bénéficiaires effectifs des sociétés et des trusts dans le cadre de la révision de la directive anti-blanchiment d’argent. L’inquiétude de l’opinion publique suite aux récents scandales comme les Panama Papers ne semble pas suffire pour convaincre les leaders européens de prendre des mesures concrètes en matière de lutte contre la corruption.

Friederike Röder, directrice France de ONE, réagit :

« Alors que de mille milliards de dollars échappent aux pays en développement chaque année à cause de de la corruption et de l’évasion fiscale, les Panama Papers ont cette année prouvé la façon dont les société écrans sont au cœur du système de blanchiment d’argent.

Il est donc décevant que les États membres de l’Union européenne n’aient pas saisi cette occasion pour mettre en œuvre une mesure véritablement efficace dans la lutte contre la corruption. Au lieu de cela, ils ont cherché à défendre le statuquo en restreignant l’accès aux informations sur la propriété des sociétés et des trusts à ceux qui peuvent démontrer un ‘intérêt légitime’.

Plusieurs États membres, dont la France et la Suède, se sont déjà engagés à rendre publiques ces informations et plusieurs gouvernements ailleurs dans le monde, dont le Nigeria et l’Afghanistan, cherchent à en faire autant. Rendre ces registres accessibles au public devrait devenir une norme de transparence globale.

Seule une véritable transparence permettra aux citoyens et aux journalistes de s’assurer que les sociétés écrans ne sont pas utilisées pour blanchir des fonds pourtant plus que nécessaires pour lutter contre l’extrême pauvreté. Si cet argent restait dans les pays en développement, il pourrait être taxé et investi dans des services essentiels, comme la santé ou l’éducation.

L’Union européenne doit cesser de traîner des pieds et prendre la tête de ce mouvement mondial pour la transparence.

Les regards se tournent désormais vers le Parlement européen qui doit se faire l’avocat de l’accès public aux registres des bénéficiaires effectifs des sociétés et des trusts auprès des Etats membres.»

 

Contact – Charlotte Grignard // charlotte.grignard @one.org // +33 6 22 41 00 41

 

Notes aux rédacteurs:

Pour la directive du Parlement et du Conseil modifiant la directive (UE) 2015/849 relative à la prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme et la directive 2009/101/CE : cliquez ici.

Pour le communiqué de la présidence Slovaque : cliquez ici

ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par 7,5 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 370 000 membres en France. Pour plus d’information : one.org/fr

Le casse du siècle : En 2014, ONE dévoilait un scandale à mille milliards de dollars : Chaque année, les pays en développement sont privés de mille milliards de dollars à cause de la corruption et de l’évasion fiscale. Lire le rapport.