Nouveau sondage : Les Française et les Français en faveur du partage de doses avec les pays pauvres !
Paris, le 07 mai 2021 – ONE, l’ONG de lutte contre l’extrême pauvre et les maladies évitables cofondée par Bono du groupe U2, révèle les résultats d’un sondage réalisé avec ViaVoice sur la solidarité internationale dans la stratégie vaccinale française. Le nouveau sondage montre que la majorité des Françaises et des Français se prononce en faveur du partage de doses de vaccins avec les pays les plus pauvres.
En février 2021, ONE révélait dans une étude que les pays riches avaient déjà accumulés plus d’un milliard de doses de vaccins de plus que ce dont ils ont besoin pour vacciner la totalité de leur population. Ce nouveau sondage commandé par ONE interroge l’opinion des Françaises et des Français quant à l’effort de lutte contre la pandémie de Covid-19. Il sonde également leur regard sur les engagements pris à ce jour par la France en faveur d’un accès équitable aux vaccins contre le COVID-19.
Cette enquête, menée en ligne par l’institut ViaVoice entre les 20 et 24 avril 2021, révèle les résultats suivants :
- 78% des Françaises et des Français pensent que l’accès rapide et égal aux vaccins pour tous les pays du monde est une priorité pour lutter contre la pandémie de Covid-19;
- Pour 81%, l’appel d’Emmanuel Macron aux pays européens et aux puissances du G7 à partager 5% de leurs doses aux pays les plus pauvres est une bonne chose. 46% pensent néanmoins que c’est insuffisant.
- 67% sont favorables à ce que les pays riches commencent à partager leurs doses excédentaires avec les pays pauvres, dès lors qu’un seuil minimal de 20% de leur population vaccinée est atteint.
Maé Kurkjian, directrice France par intérim de ONE, déclare : « Les dons de doses représentent un des piliers d’une véritable réponse globale à la pandémie. C’est un bon signal qui permettra de réduire l’écart de vaccination dans les pays riches et les pays pauvres sur le court-terme.
« Mais la France doit utiliser tous les outils à sa disposition en augmentant ses financements aux mécanismes de solidarité et en soutenant la levée de la propriété intellectuelle, qui permettrait de renforcer la lutte contre la pandémie dans les pays pauvres.
Ces trois éléments sont indispensables si la France souhaite réellement faire des vaccins contre le COVID-19 des biens publics mondiaux et mettre un terme à cette pandémie le plus vite possible. »
En somme, les résultats de ce sondage sont un appel supplémentaire fait au gouvernement français à renforcer la solidarité internationale et œuvrer pour un véritable un accès équitable aux traitements, tests et vaccins contre le coronavirus. C’est dans cette optique que ONE appelle la France et les pays du G7 à annoncer un plan ambitieux de partage des doses de vaccins, accompagné d’un calendrier précis, afin de remédier aux inégalités d’accès entre pays riches et pays pauvres. La France devrait également augmenter sa contribution financière aux mécanismes de solidarité tels que l’ACT-A et soutenir la dérogation aux accords ADPIC sur la propriété intellectuelle.
Contact presse :
Léa Nivoix, [email protected], +33637999142
Note aux rédactions :
ONE est une ONG internationale de plaidoyer et de campagne qui lutte contre l’extrême pauvreté et les maladies évitables, particulièrement en Afrique. ONE compte plus de 1000 jeunes activistes dans le monde, en Afrique du Sud, en Allemagne, en Belgique, au Canada, en Ethiopie, en France, en Irlande, en Italie, au Kenya, au Nigeria, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni, au Sénégal et aux USA. Plus d’info sur ONE.org/fr
L’analyse de ONE révèle que cinq pays (Australie, Canada, Japon, Royaume-Uni et États-Unis) et les 27 pays de l’Union européenne ont préréservé un stock démesuré de vaccins et qu’il leur restera plus d’un milliard de doses sur les bras après avoir vacciné 100% de leur population. Ces doses excédentaires suffiraient à vacciner l’ensemble de la population adulte d’Afrique.
Pendant ce temps, la demande s’accélère dans d’autres parties du monde et de nombreux pays luttent pour protéger leurs citoyens les plus vulnérables. À la fin du mois d’avril 2021, moins de 1 % des vaccins administrés dans le monde l’ont été dans des pays à faible revenu. Les vaccinations quotidiennes en Afrique ont diminué au cours des derniers jours, avec un peu plus de 120 000 vaccins administrés le 26 avril – le nombre quotidien le plus bas depuis le 1er mars.
Afin de remédier à cette situation, les pays du G7 doivent s’accorder sur un plan commun et ambitieux de redistribution de doses, assorti d’un calendrier précis prévoyant l’envoi de vaccins dès que possible. La France doit également augmenter sa contribution financière à l’ACT-A, à qui elle n’a alloué que 155 millions d’euros, soit 15% de sa juste contribution qui s’élève à 1,03 milliard d’euros. C’est près de 6 fois moins que le Royaume-Uni et plus de 14 fois moins que l’Allemagne. La France devrait également suivre l’exemple des Etats-Unis et de l’Italie et apporter son soutien à la proposition de dérogation aux accords ADPIC mise en avant par l’Inde et l’Afrique du Sud au sein de l’OMC.
Sans un accès mondial aux vaccins, le nombre de décès pourrait doubler et l’économie mondiale pourrait perdre jusqu’à 9,2 billions de dollars – si les gouvernements ne garantissent pas l’accès des pays en développement aux vaccins COVID-19.