Mobilisation des ONG « Aide au développement : où sont les 4 milliards d’euros promis par François Hollande ? »
Communiqué de presse
COORDINATION SUD, Action contre la Faim, Action Santé Mondiale, ONE, Oxfam France, Réseau français de la Campagne mondiale pour l’éducation, Solthis
Paris, le 20 octobre 2015 – Ce matin, jour du vote de la première partie du budget 2016 et veille de l’audition de Laurent Fabius par la Commission des Affaires étrangères, les militants de Coordination SUD, Action contre la Faim, Action Santé Mondiale, ONE, Oxfam France, Réseau français de la Campagne mondiale pour l’éducation et Solthis se sont mobilisés devant l’Assemblée nationale pour appeler la France à augmenter son budget d’aide au développement en accord avec les 4 milliards d’euros promis par le Président de la République.
À situation exceptionnelle, mobilisation exceptionnelle
Contrairement à leurs habitudes, les ONG françaises ont décidé de descendre dans la rue pour défendre le budget d’aide au développement, depuis trop longtemps réduit à peau de chagrin.
En cette année cruciale pour l’avenir de la planète et de ses habitants, elles demandent aux députés et aux sénateurs d’utiliser tous les moyens législatifs à leur disposition pour augmenter ce budget et ne pas faire mentir le Président.
Les ONG ont rassemblé leurs militants ce matin, devant l’Assemblée nationale, avec une banderole au message ironique : « #SauvonsHollande, aidons-le à tenir ses promesses pour le développement et le climat ».
Où sont les 4 milliards promis ?
En septembre, devant l’Assemblée générale des Nations Unies, François Hollande s’est engagé à augmenter l’aide au développement de 4 milliards d’euros d’ici à 2020, dont 2 milliards pour l’adaptation des pays les plus pauvres au changement climatique.
Cependant, à peine 3 jours après ce discours, le gouvernement est allé à l’encontre de la parole présidentielle en proposant un budget d’aide de nouveau coupé de 6%, soit 177 millions d’euros. Cette coupe a suscité l’incompréhension et l’indignation des ONG.
Depuis, le gouvernement a tenté de rattraper la situation en proposant de dégager 150 millions d’euros pour réduire ces coupes. Face à cette tentative insatisfaisante pour répondre à l’engagement du Président et aux enjeux mondiaux, les députés se sont mobilisés et ont obtenu une augmentation de 25% de la part de la taxe sur les transactions financières allouée au développement.
Grâce à cet amendement de dernière minute, l’aide au développement est enfin en hausse de 200 millions d’euros, après 4 années de coupes.
Cependant la mobilisation ne doit pas faiblir. Nous sommes encore loin des 4 milliards promis et le débat budgétaire est loin d’être finalisé. Le gouvernement risque de revenir sur ces avancées lors de l’examen au Sénat.
« Où sont les 4 milliards d’euros promis par François Hollande ? Les enjeux sont trop importants pour que nous passions outre. Il est grand temps que la France reprenne une trajectoire crédible vers les 0,7 % d’allocation du revenu national brut à l’APD, comme le président de la République l’avait promis en 2013.», rappelle Philippe Jahshan, président de Coordination SUD.
« A quelques semaines de la COP 21, les tours de passe-passe du gouvernement ne suffiront pas à cacher la réalité des chiffres. Pour tenir les promesses du Président et répondre aux enjeux du développement et du climat, il faudrait augmenter le budget d’aide au développement de 800 millions d’euros chaque année. Si le gouvernement ne suit pas la parole présidentielle, les députés et les sénateurs le peuvent.» déclare Friederike Röder, directrice France de ONE.
« Abonder le budget d’aide publique au développement de 150 millions d’euros comme le proposait le gouvernement, n’aurait pas suffit à remplir les engagements passés pris par la France ni même à revenir au niveau de 2015. Après quatre années de coupes successives et des annonces financières qui se multiplient de la part du Président de la république, les députés ont pris une décision ambitieuse hier et ont souhaité ramener de la cohérence dans l’action du gouvernement. Celui-ci doit maintenant respecter le vote de la représentation nationale » conclut Bruno Rivalan, directeur France d’Action Santé Mondiale.
« Les parlementaires viennent d’apporter un premier correctif au budget du gouvernement. Vendredi, ils étendaient la taxe sur les transactions financières aux opérations les plus spéculatives, dites intraday. Hier, ils décidaient de doubler la part de cette même taxe allant à la solidarité internationale. La TTF se rapproche de plus en plus du rôle auquel elle était destinée : être un outil de lutte contre la spéculation financière et une ressource pour la solidarité internationale et la lutte contre le changement climatique », déclare Christian Reboul, responsable Financement du développement pour Oxfam France.
Notes aux rédactions :
Liste des ONG participants à la mobilisation : Coordination SUD, Action contre la Faim, Action Santé Mondiale, ONE, Oxfam France, Réseau français de la Campagne mondiale pour l’éducation, Solidarité Thérapeutique et Initiative pour la santé ( Solthis), Agronomes et vétérinaires sans frontières
Contact et demande d’interviews :
ONE France : Annabel Hervieu – [email protected] – 06 31 22 89 68
Coordination SUD : Bénédicte Bimoko – [email protected] – 07 76 78 15 19
Oxfam France : Cécile Génot – [email protected] – +33 (0)1 85 34 17 66
Action Santé Mondiale : William Ellison – [email protected] – 06 43 61 75 10
Réseau français de la Campagne mondiale pour l’éducation: Léa Rambaud – [email protected] – 06 01 11 04 74