Paris, le 1er décembre 2014 – En cette journée mondiale de lutte contre le Sida, l’ONG ONE publie un nouveau rapport « Le point de bascule – Suivi des engagements mondiaux dans la lutte contre le sida ». Ce rapport annonce une bonne nouvelle dans ce combat : le début de la fin du sida a été atteint en 2013. Cependant il met aussi en lumière des lacunes dans la lutte contre la pandémie, notamment vis-à-vis des populations marginalisées et discriminées ainsi que dans le renfort de systèmes de santé fragiles.

Le début de la fin du sida atteint plus tôt que prévu

En 2013, après plus de trois décennies de lutte contre le VIH/sida, le monde est parvenu à un véritable tournant. En effet, pour la première fois dans l’histoire de la pandémie, le nombre de nouvelles prises en charge par traitement antirétroviral est supérieur au nombre de nouvelles infections par le VIH. Un événement majeur, marquant « le début de la fin du sida ». D’après les dernières prévisions, cet objectif ne devait pas être atteint avant 2015, cependant grâce à une accélération remarquable des progrès en 2012, ce point de bascule a été atteint plus tôt que prévu.

Des progrès qui ne doivent pas dissimuler les inégalités

Cependant, les avancées réalisées au niveau mondial dissimulent souvent des inégalités au sein d’une même région ou d’une communauté. Ce rapport constate encore d’importants écarts dans l’accès aux services de santé, ainsi qu’une augmentation des nouvelles infections au sein des populations les plus marginalisées. Ainsi, en 2013, en Afrique, on recensait plus de pays en recul par rapport à ce point de bascule que de pays ayant progressé. Par ailleurs, par rapport au reste de la population adulte, la prévalence du VIH est environ 28 fois plus élevée parmi les consommateurs de drogues injectables, 19 fois plus élevée parmi les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes, et 12 fois plus élevée parmi les travailleurs du sexe.

« Les progrès accomplis dans la lutte contre le sida sont réels mais nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers. Le sida continue sa progression parmi les populations les plus marginalisées. La communauté internationale ne doit pas se démobiliser et concentrer son aide là où les besoins sont les plus importants au risque de perdre toute avancée obtenue si durement. »

L’épidémie d’Ebola a un impact sur la lutte contre le sida

L’épidémie du virus Ebola qui sévit en Afrique de l’Ouest a démontré que les menaces émergentes pour la santé peuvent semer le chaos dans des systèmes de santé déjà affaiblis et amoindrir les progrès réalisés dans le domaine de la santé, y compris dans celui de la lutte contre le VIH/sida. L’accès au traitement contre le sida et aux services de soins a été limité par la crise Ebola. Plus généralement, la pénurie de personnel de santé touche la majeure partie de l’Afrique subsaharienne, limitant ainsi la capacité des pays à réagir aux difficultés, aussi bien nouvelles qu’existantes.

« Le bon fonctionnement des systèmes de santé est la clé pour faire face aux défis sanitaires globaux, que ce soient l’épidémie d’Ebola, le sida ou les autres maladies évitables. Il est primordial que les efforts mis en œuvre pour renforcer ces systèmes soit au cœur des priorités de la communauté internationale », conclut Friederike Röder, directrice de ONE France.

 

Contact: Annabel Hervieu –[email protected]– 06 31 22 89 68

 

Notes aux rédactions :

1. Le rapport “Le point de bascule – Suivi des engagements mondiaux dans la lutte contre le sida » sera mis en ligne et disponible pour téléchargement le 1er décembre sur le site de ONE et sous embargo sur demande.
2. Ebola: ONE a lancé une campagne internationale de mobilisation pour appeler les dirigeants du monde à faire le nécessaire pour mettre fin à l’épidémie. Cette campagne est constituée d’une vidéo réunissant des artistes internationaux (Angélique Kidjo, Morgan Freeman, Vincent Cassel…) et des professionnels de santé libériens, d’une pétition ayant déjà recueillie plus de 210 000 signatures et un outil interactif de suivi des engagements dans la lutte contre Ebola.
3. ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par plus de 6 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 190 000 membres en France. Pour plus d’information: one.org/fr