Paris, le 16 février 2017 – A l’ouverture de la réunion des ministres des Affaires étrangères du G20 à Bonn, ONE appelle à doubler les investissements vers l’Afrique, et à les concentrer sur l’éducation, l’emploi et l’émancipation dans les pays les plus pauvres et les plus fragiles, afin de saisir l’opportunité qu’offre le doublement de la population africaine d’ici à 2050.

De multiples opportunités en 2017 pour construire un partenariat durable et inclusif avec l’Afrique

La réunion des ministres des Affaires étrangères au sommet du G20, suivie de la Conférence de Munich sur la sécurité et de la Conférence humanitaire d’Oslo sur le Nigéria et la région du lac Tchad, sont des occasions importantes pour construire un partenariat durable et inclusif avec l’Afrique, dont le développement offre de nombreuses opportunités et est crucial pour la stabilité internationale.

Friederike Röder, directrice France de ONE : ” C’est un fait, l’Afrique va faire face à un doublement de sa population d’ici à 2050. Le G20 et les Etats africains ont aujourd’hui la responsabilité d’offrir du travail et des perspectives d’avenir durables à cette nouvelle génération afin que l’Afrique puisse contribuer à la croissance et à la prospérité mondiale.

L’Allemagne a placé l’Afrique au cœur de son agenda du G20. Lors de leur réunion à Bonn, les ministres des Affaires étrangères du G20 doivent discuter de la façon dont ces grandes économies vont aider les États africains à créer les conditions d’un avenir prometteur à la population croissante du continent. C’est une question de justice – et non de charité – et aussi l’un des meilleurs investissements que nous pouvons faire aujourd’hui pour notre propre avenir. ”

Des compacts élargis à l’éducation, l’emploi et l’émancipation et aux pays les plus fragiles

Pour cela, il faut investir dès maintenant dans la jeunesse africaine, en particulier pour leur éducation, leurs emplois et leur émancipation. ONE demande un doublement des investissements publics et privés d’ici à 2020 et salue l’initiative allemande des « compacts » du G20 avec les Etats africains. Cependant, limiter ces partenariats aux investissements directs étrangers ne suffira pas. De plus, il faut ouvrir ces compacts aux pays qui en ont le plus besoin, à savoir les pays les plus pauvres et les plus fragiles.

« L’éducation réduit le risque de conflit d’un pays de 20%, et les avantages sont encore plus importants si l’éducation va de pair avec des possibilités d’emploi et de participation citoyenne. Les ministres des Affaires étrangères doivent se mettre d’accord sur une vision des compacts avec l’Afrique qui concentre les investissements sur un « triple E » : l’éducation, l’emploi et l’émancipation.

Ces compacts doivent également inclure les régions les plus fragiles du continent, comme celle du Lac Tchad. La situation d’urgence dans cette région où des millions de personnes sont contraintes de se déplacer et sont dépendantes de l’aide alimentaire montre à quel point une réponse internationale est urgente. Si la Conférence humanitaire d’Oslo doit réunir suffisamment d’argent pour répondre aux besoins humanitaires de la région, les donateurs doivent également s’entendre sur une stratégie solide de développement et de stabilité à long terme. »

 

Contact : Annabel Hervieu, [email protected], + 33 6 31 22 89 68

 

Notes aux rédacteurs

• Afin d’exploiter le dividende démographique, le G20 devrait doubler le financement public du développement (FPD) en Afrique d’ici à 2020. Le FPD comprend l’APD (principalement les dons), mais aussi le montant total des prêts concessionnels ainsi que le financement non concessionnel aux pays en développement (provenant de sources bilatérales et multilatérales). Cela signifie que le FPD passerait d’environ 60 milliards de dollars en 2015 à 120 milliards de dollars en 2020. Au moins la moitié des augmentations devraient provenir de l’APD (soit une augmentation de 30 milliards de dollars en 2020 par rapport à 2015). ONE préconise également un doublement de l’investissement étranger direct (IDE) en Afrique de 52 milliards à 104 milliards d’ici à 2020. ONE fait également des recommandations sur la lutte contre les flux financiers illicites et l’augmentation de la mobilisation des recettes domestiques africaines, d’ici à 2020. Ces investissements devraient être axés sur l’éducation, l’emploi et l’émancipation, en mettant l’accent sur les besoins des filles et des femmes.
• En plus de la réunion ministérielle des affaires étrangères du G20, deux réunions majeures auront lieu au cours des dix prochains jours et permettront de progresser sur un nouveau partenariat africain : La Conférence de Munich sur la Sécurité, qui réunira des dirigeants de différents pays du G20, et la Conférence d’Oslo sur la région du lac Tchad, une région qui devrait être au centre des pactes du G20.
  • Bono, co-fondateur de ONE prendra la parole à la Conférence de Munich sur la sécurité, et une délégation de ONE sera présente pour faire reconnaitre l’importance du développement comme priorité stratégique et composante essentielle de toute politique étrangère. La stabilité à long terme et la prospérité ne sont possibles sans investir dans le développement.

Pour tout renseignement, veuillez contacter Annabel Hervieu présente sur place ([email protected], + 33 6 31 22 89 68). Les représentants de ONE seront présents du 17 au 19 février.

• La conférence humanitaire d’Oslo sur le Nigéria et la région du lac Tchad: La Conférence humanitaire d’Oslo, qui se tient une semaine après le G20 des ministres des affaires étrangères, est une étape importante sur la route du Sommet du G20 en juillet. À Oslo, la communauté internationale doit s’engager à répondre aux besoins humanitaires dans la région du lac Tchad, dont le coût est estimé à 1,5 milliard USD pour 2017. Au nord-est du Nigéria par exemple, seulement 52% de l’aide humanitaire a été financée en 2016, bien que ce pays compte le plus grand nombre d’enfants non scolarisés au monde, et que l’État du Borno aurait déjà basculé dans la famine l’année dernière. En 2017, la communauté internationale doit agir : elle doit financer l’aide humanitaire et soutenir les besoins de développement à long terme, dans le cadre d’un «pacte du lac Tchad du G20» axé sur l’éducation, l’emploi et l’émancipation.

Le 24 février, des représentants de ONE seront présents à la Conférence humanitaire d’Oslo sur la région du lac Tchad. Pour tout renseignement ou interview veuillez contacter Annabel Hervieu ([email protected], + 33 6 31 22 89 68).