Election présidentielle 2017: Les candidats sont-ils « Cap ou pas Cap » de présenter un plan pour l’Afrique ?
Paris, le 1er mars 2017 – A deux mois de l’élection présidentielle, l’ONG ONE lance « Cap ou pas Cap », une grande campagne inédite de mobilisation citoyenne pour interpeller les candidats et leur demander de présenter leur « plan pour l’Afrique ».
A travers une courte vidéo, face caméra, Romy, une petite fille de 8 ans, interpelle directement les candidats et leur demande ce qu’ils prévoient de faire pour lutter contre les injustices que subissent les populations les plus pauvres dans le monde. Elle conclut en leur lançant un défi : la rencontrer avec l’ONG ONE pour présenter leurs propositions pour répondre à cet enjeu.
Présidentielle : quel plan pour l’Afrique ?
Comme le rappelle Romy dans sa vidéo, l’Afrique ne fait pas partie aujourd’hui des sujets les plus discutés par les candidats.
Pourtant une femme vivant au Mali a 73 fois plus de risques de mourir lors de sa grossesse ou son accouchement qu’une femme vivant en France ; un enfant au Nigeria a 41 fois plus de risques de mourir avant son cinquième anniversaire qu’un enfant né en Norvège. L’endroit où l’on naît ne devrait pas déterminer si on peut vivre et si on peut avoir accès à des services essentiels comme l’eau ou l’éducation. C’est encore une réalité pour des millions de personnes dans le monde, et particulièrement en Afrique.
Friederike Röder, directrice France de ONE :
« L’Afrique est certes le continent le plus pauvre mais il est aussi et sera le plus jeune et le plus dynamique avec une population qui tend à doubler d’ici à 2050. Dans les années à venir, l’Afrique sera l’épicentre des défis et des opportunités sociales et économiques mondiales.
La position de la France, et donc celles des candidats à cette élection présidentielle, sont déterminantes aujourd’hui plus que jamais pour lutter contre ces injustices et pour construire un partenariat durable et ouvert à tous avec le continent africain. »
Les recommandations de ONE aux candidats
Avec cette campagne d’interpellation, ONE demande à ce que la politique de développement de la France devienne un élément central de sa politique internationale. Si elle est suffisamment ambitieuse, cette politique peut favoriser une croissance inclusive et respectueuse des droits humains et créer les conditions d’un développement stable dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, en particulier en Afrique.
Pour cela, ONE publie quatre grandes recommandations à l’attention des candidats :
- Augmenter le budget d’aide au développement de la France pour atteindre 0,7% de la richesse nationale d’ici à 2022
- Cibler en priorité les pays les plus pauvres et les plus fragiles d’Afrique, et en particulier les femmes et les filles qui y habitent.
- Lutter contre l’évasion fiscale et la corruption qui privent les Etats les plus pauvres de ressources indispensables
- Affirmer son leadership dans le nouvel échiquier mondial pour promouvoir une politique de développement efficace pour les plus pauvres et les plus vulnérables
Les citoyens invités à interpeller les candidats
« Qui mieux que les citoyens français pour sensibiliser le futur Président de la République à ce sujet ? En interpellant les candidats à l’élection présidentielle, les citoyens ont eux aussi le pouvoir de changer les choses. Sur le site « CAP OU PAS CAP », tout le monde pourra soutenir Romy et interpeller les candidats grâce à des tweets, des messages sur Facebook, des affiches et leur propre vidéo. », déclare Friederike Röder, directrice France de ONE.
De plus, les 50 jeunes Ambassadeurs de ONE, des militants bénévoles âgés de 16 à 36 ans, iront à la rencontre des Français et des responsables politiques aux quatre coins de la France pour se faire les porte-paroles de la campagne et porter l’appel de Romy.
Rendez-vous sur le site caoupascap.one.org pour voir la vidéo de Romy et interpeller les candidats.
Contact presse : Charlotte Grignard, [email protected], +33622410041
Ou Annabel Hervieu, [email protected], +33631228968
Note aux rédactions :
Cette campagne a été conçue et mise en œuvre par l’agence McGarryBowen.
Les demandes de ONE : quel plan pour l’Afrique ?
- Augmenter le budget de l’aide au développement de la France. La France devrait allouer 0,7% de son revenu national brut à l’aide au développement d’ici à 2022, en allouant 100% de sa taxe sur les transactions financières au développement et en multipliant par 2,5 les crédits de la mission « aide publique au développement » d’ici à 2022.
- Cibler en priorité les pays les plus pauvres et les plus fragiles. La France devrait doubler la part de l’aide allouée aux pays les plus pauvres et fragiles d’Afrique d’ici à 2022, notamment pour renforcer les secteurs sociaux comme la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. La France doit allouer au moins 50% de l’APD à des projets qui contribuent activement à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes dans les pays en développement et allouer au moins 50% des financements climat pour l’adaptation aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables.
- Renforcer la transparence et la gouvernance pour lutter contre l’évasion fiscale et la corruption. La France devrait œuvrer, au niveau européen, pour un reporting pays par pays public des multinationales, doubler le montant d’aide au développement destinée au renforcement de la gouvernance, notamment l’aide destinée au renforcement des administrations fiscales et mettre en place en Europe des registres publics des informations sur les bénéficiaires effectifs des sociétés et des trusts dès 2017, en format de données ouvertes.
- Affirmer son leadership à l’international pour promouvoir une politique de développement efficace pour les plus pauvres et les plus vulnérables. La France devrait s’assurer que le G20 allemand de 2017 permette de renforcer les partenariats avec les Etats africains, notamment les plus pauvres et les plus fragiles, s’assurer que l’aide européenne allouée à l’Afrique augmente de manière significative, notamment pour les pays les plus pauvres et les plus fragiles, et ce malgré l’impact du Brexit sur le budget européen, et s’assurer que l’objectif principal de l’aide au développement reste la réduction et, à terme, l’éradication de la pauvreté, tel que le stipule le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne de 2012 (article 208).
Les jeunes Ambassadeurs de ONE
Ce programme de bénévolat est une initiative de ONE afin de former et de mobiliser une nouvelle génération de militants de la lutte contre l’extrême pauvreté. Cette 4e édition regroupera pendant un an, 300 jeunes dans 7 pays européens – France, Allemagne, Royaume-Uni, Belgique, Pays-Bas, Italie et Irlande.
Lors des années précédentes, les jeunes Ambassadeurs avaient convaincu plus de la moitié des nouveaux députés européens de 27 des 28 pays membres de l’Union européenne de signer l’appel de ONE pour mettre fin à l’extrême pauvreté. Ils avaient aussi rencontré et obtenu le soutien de Bill Gates, Jean-Claude Juncker, Martin Schulz et Pierre Moscovici. Les jeunes Ambassadeurs français ont rencontré les ministres Michel Sapin, Christiane Taubira, Jean-Marc Ayrault, André Vallini et Annick Girardin. Ils se sont mobilisés sur plusieurs festivals comme les Solidays à Paris et les Déferlantes à Argelès-sur-Mer. Ils ont aussi rencontré plus d’une vingtaine de députés et sénateurs pour défendre le budget français d’aide au développement, ainsi que des ministres des Pays-Bas et de Slovénie et des représentants des gouvernements de l’Allemagne, l’Irlande, la Suède, la Suisse, le Royaume-Uni et l’Australie, à l’occasion d’un Forum de l’OCDE à Paris.
A propos de ONE
ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par plus de 7,8 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 385 000 membres en France. Pour plus d’information : www.one.org