COP21 – « Ne pas mettre la Chine et le Niger dans le même panier »
Paris, le 6 décembre 2015 – A la veille des négociations ministérielles de la COP21, s’est tenu, ce dimanche à Paris, un déjeuner sur les financements climat, réunissant une quarantaine de ministres et de représentants des pays les moins avancés et de pays donateurs. ONE, l’ONG de lutte contre l’extrême pauvreté, co-organisatrice de ce déjeuner de travail, appelle toutes les parties à garantir que les pays les plus pauvres et vulnérables ne soient pas les laissés-pour-compte de l’accord de Paris.
ONE demande spécifiquement à ce qu’au moins 50% des financements publics internationaux pour le climat soit alloué aux pays les moins avancés et aux petits Etats insulaires en développement.
Pour une répartition équitable des financements climat
Des ministres et des représentants des Comores, du Népal, de l’Ethiopie, de la Mauritanie ou encore du Tuvalu, se sont réunis, autour d’un déjeuner de travail organisé par les Nations Unies et l’ONG ONE, afin de préciser leur position commune et réaffirmer leurs besoins avant le retour à la table des négociations lundi.
Ces pays les moins avancés et les petits Etats insulaires en développement sont les moins responsables du changement climatique mais ils en souffrent le plus, sans pour autant avoir les moyens d’y faire face.
« Ces catégories de pays, qui représentent la moitié des pays en développement, ne bénéficient que de 22% des financements publics pour le climat, soit à peine plus de 8 milliards de dollars sur les 38,5 engagés par les pays riches en 2013.
Sans un chiffre précis pour ce groupe de pays, il n’y aura pas de répartition équitable des 100 milliards de dollars ! Ces financements ne bénéficieront pas en priorité à ceux qui payent le plus lourd tribut des changements climatiques.
C’est pourquoi 50% des financements publics pour le climat doivent être alloués aux pays les moins avancés et aux petits Etats insulaires en développement ».
a rappelé Friederike Röder, directrice France de ONE, suite à ce déjeuner.
La Chine n’est pas le Niger
D’après le projet d’accord remis à Laurent Fabius samedi, les négociations sur le financement de la lutte contre le changement climatique sont encore loin d’être satisfaisantes mais restent encore ouvertes alors que débute une semaine cruciale.
Les besoins prioritaires des pays les moins avancés et des petits Etats insulaires en développement ressortent de plus en plus dans les discussions, mais aucun chiffre n’a encore été mis sur la table pour y répondre concrètement.
« Quand on parle de pays en développement, on ne peut plus mettre la Chine et le Niger dans le même panier. Au Niger, la moitié de la population vit sous le seuil d’extrême pauvreté et seulement 14,4% a accès à l’électricité. Ces pays ont des moyens et des besoins très différents.
Ces différences doivent non seulement se retrouver dans l’accord final mais aussi se traduire par des objectifs spécifiques afin que les pays les plus pauvres et les plus vulnérables ne soient pas les laissés-pour-compte de la lutte contre le changement climatique ».
demande Friederike Röder, directrice France de ONE.
Contact: Annabel Hervieu
[email protected] / + 33 6 31 22 89 68 ou 01 40 64 37 02
Notes aux rédactions :
- Listes détaillée des pays en développement et des sous-catégories: Les pays les moins avancés regroupent des pays comme la République démocratique du Congo, les Comores, Madagascar, le Mali, le Niger (liste complète ici), parmi les petits Etats insulaires en développement on retrouve aussi Samoa, le Cap Vert, la Papouasie Nouvelle Guinée (liste complète ici). Les pays en développement qui peuvent bénéficier des 100 milliards d’euros promis pour 2020 regroupent aussi d’autres pays dit à revenu intermédiaire comme la Chine, l’Inde, le Mexique ou le Brésil (liste complète des pays en développement pouvant bénéficier de l’aide au développement par l’OCDE).
- Financements climat : les calculs de ONE sont basés sur les données de l’OCDE pour 2013 (dernières en date suffisamment détaillées).
- Les autres chiffres (sur la malnutrition, l’accès à l’électricité, le taux d’extrême pauvreté) proviennent du dernier rapport de la Banque mondiale.
- ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par plus de 7 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 280 000 membres en France. Pour plus d’information : org/fr