1. Accueil
  2. Espace médias
  3. 6 candidats déclarés « Cap » avant le 1er tour: Point sur les engagements des candidats pour la solidarité internationale

6 candidats déclarés « Cap » avant le 1er tour: Point sur les engagements des candidats pour la solidarité internationale

Paris, le 20 avril 2017 – Deux nouveaux candidats, Emmanuel Macron et Philippe Poutou, viennent de présenter leur plan pour l’Afrique et ont été déclaré « Cap » par l’ONG ONE. Ils sont maintenant 6 à avoir répondu au défi lancé par la petite Romy et les jeunes Ambassadeurs de ONE, en prenant des engagements concrets pour éradiquer l’extrême pauvreté s’ils sont élus. A quelques jours du premier tour, l’heure est au bilan des engagements en matière de solidarité internationale, et plus particulièrement des 6 réponses obtenues, dans l’ordre chronologique, de Benoit Hamon, Nicolas Dupont-Aignan, Jean-Luc Mélenchon, Jacques Cheminade, Emmanuel Macron et Philippe Poutou.

Friederike Röder, directrice France de ONE : « Cette campagne présidentielle a démontré que les citoyens français souhaitent voir leur futur président s’engager pour une France plus solidaire. 77% des jeunes de 18 à 35 ans estiment que la solidarité internationale doit être un aspect important du projet politique des candidats à l’élection présidentielle et 70% des Français souhaitent que la France aide les pays en développement. C’est grâce à la mobilisation citoyenne que nous avons obtenu les réponses de ces 6 candidats. Il reste maintenant 2 jours aux candidats n’ayant pas encore présenté de plan pour l’Afrique pour nous expliquer comment ils comptent lutter contre les inégalités mondiales, la corruption et l’évasion fiscale. »

Consensus au-delà des clivages politiques sur l’aide au développement

A travers un spectre politique assez large, il y a consensus sur la nécessité d’augmenter le budget d’aide aux pays en développement au cours du prochain quinquennat, bien que certains candidats soient plus ambitieux que d’autres. 4 des 6 candidats qui ont répondu à ONE ont pris l’engagement d’atteindre cet objectif de 0,7% d’ici à 2022 : Benoit Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Jacques Cheminade et Philippe Poutou. Emmanuel Macron, pour sa part, s’engage à y parvenir d’ici à 2025 et Nicolas Dupont-Aignan propose d’augmenter surtout l’aide européenne de 50 milliards par an.

On constate aussi un consensus sur les objectifs prioritaires de cette aide de la France. Les candidats reconnaissent qu’elle doit permettre aux personnes les plus pauvres et les plus vulnérables principalement en Afrique d’avoir accès aux services essentiels que sont la santé et l’éducation et aussi permettre d’investir dans l’agriculture et ainsi lutter contre la faim. Tous relèvent par ailleurs la priorité qui doit être donnée à plus de la moitié de la planète, à savoir les femmes et les filles.

Enfin, alors que certains candidats ont remis en question le principe même de l’aide au développement en voulant la conditionner à d’autres objectifs migratoires ou sécuritaires, il est important de noter que 3 candidats se sont explicitement positionnés contre cette approche : Benoit Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.

Des positions plus ou moins ambitieuses sur la lutte contre l’évasion fiscale et la corruption

L’Afrique perd chaque année 89 milliards de dollars à cause des flux financiers illicites, une manne financière qui ne peut être investie dans le développement du continent et les services essentiels ! Et ceci est dû en partie à l’inaction des pays du Nord qui abritent les sociétés écrans et les trusts permettant de blanchir l’argent, qui n’exigent pas assez de transparence de la part des multinationales. Benoit Hamon, Jean-Luc Mélenchon, Jacques Cheminade et Philippe Poutou ont compris cette dimension et intégré la lutte contre l’évasion fiscale et la corruption dans leur politique de développement avec plus ou moins d’ambition et de détail. De son côté, Emmanuel Macron ne répond pas vraiment à cette question en ne lui réservant qu’une très vague ligne.

Zoom sur les 6 candidats « Cap »

Philippe Poutou, dernier candidat à avoir été déclaré Cap, est le candidat le plus ambitieux en terme d’augmentation de l’aide : il s’engage à atteindre les 0,7% dès 2017. Il affirme vouloir cibler l’aide au développement sur les pays les plus pauvres et concentrer ses efforts sur les femmes et les filles. Le candidat du nouveau parti anticapitaliste est aussi un fervent défenseur de la transparence, qui permettra de lutter contre les flux financiers illicites dont sont victimes les pays en développement.

Dans sa réponse à ONE, Emmanuel Macron prend pour la première fois depuis le début de la campagne un engagement précis pour augmenter l’aide aux pays les plus pauvres d’ici à 2022. Il déclare qu’il atteindra l’objectif international d’allouer 0,7% de la richesse nationale à l’aide publique au développement (APD) en 2025 avec un engagement intermédiaire de 0,55% d’ici à 2022. Il s’engage aussi à allouer au moins 50% de l’aide française à des projets visant à réduire les inégalités femmes-hommes et à augmenter la part des dons de l’APD. Il ne prend cependant aucun engagement concret pour lutter contre la corruption et l’évasion fiscale.

Jacques Cheminade, 4ième à répondre, a été le 3e candidat à s’engager sur les 0,7% du RNB d’ici à 2022. S’il n’a pas d’engagement précis envers les pays les plus pauvres, il s’engage cependant à allouer 50% de l’aide française à des projets liés à la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. Il affirme aussi vouloir faire de la lutte contre le blanchiment d’argent une priorité de l’Europe et de la France, notamment en soutenant la mise en place de registres publics des bénéficiaires effectifs des trusts et des sociétés dès 2017 au niveau européen.

Jean-Luc Mélenchon a été le 3e candidat à présenter son plan pour l’Afrique et le second à prendre l’engagement d’allouer 0,7% de la richesse nationale à l’aide publique au développement au plus tard en 2022, en proposant même d’atteindre cet objectif sans avoir recours aux recettes des taxes solidaires, censées être additionnelles depuis leur création. Il s’engage également à allouer 50% de l’aide au développement de la France aux pays les moins avancés dans le monde d’ici à 2022. S’il s’engage sur un reporting pays par pays public pour les multinationales, il doit encore se prononcer sur la lutte contre les sociétés écrans et les trusts. Par ailleurs, il insiste sur l’objectif principal de l’aide au développement, à savoir la lutte contre l’extrême pauvreté et rejette la conditionnalité de cette aide, notamment à « la régulation des flux migratoires ou de sécurité ».

Nicolas Dupont-Aignan, 2ème candidat déclaré Cap, souhaite augmenter « significativement » l’aide au développement lors du quinquennat à venir, notamment en proposant une augmentation de l’aide au niveau européen de 50 milliards par an, et souhaite mettre l’accent sur l’éducation et l’égalité femmes-hommes, mais ceci sans objectif clair et chiffré. Sur la question de la transparence, Nicolas Dupont-Aignan n’est pas assez ambitieux et devrait s’engager à soutenir des mesures pour combattre l’opacité au-delà du seul secteur bancaire.

Benoit Hamon, enfin, premier candidat à répondre à ONE, a également été le premier à s’engager à allouer 0,7% de la richesse nationale à l’aide au développement d’ici à 2022. Il s’est également engagé à augmenter massivement la part des dons du budget d’aide de la France, et a indiqué vouloir cibler en priorité le Sahel et les pays les plus pauvres. Il soutient également la lutte pour la transparence des sociétés écrans et trusts et la mise en place d’un reporting pays par pays public des multinationales, 2 mesures défendues par ONE. Plus important encore, il a insisté sur le fait qu’il n’utilisera jamais l’aide au développement à d’autres fins que la lutte contre l’extrême pauvreté.

Contact Presse :

Charlotte Grignard, [email protected], +336 22 41 00 41

Annabel Hervieu, [email protected], +33 6 31 22 89 68

 

Note aux éditeurs :

La campagne « Cap ou pas Cap » a été conçue et mise en œuvre par l’agence McGarryBowen.

Pour les réponses des candidats et analyses complètes de ONE : Philippe Poutou, Emmanuel MacronJacques Cheminade, Jean-Luc Mélenchon, Nicolas Dupont-Aignan, Benoit Hamon.

Les demandes de ONE : quel plan pour l’Afrique ?

  • Augmenter le budget de l’aide au développement de la France. La France devrait allouer 0,7% de son revenu national brut à l’aide au développement d’ici à 2022, en allouant 100% de sa taxe sur les transactions financières au développement et en multipliant par 2,5 les crédits de la mission « aide publique au développement » d’ici à 2022.
  • Cibler en priorité les pays les plus pauvres et les plus fragiles. La France devrait doubler la part de l’aide allouée aux pays les plus pauvres et fragiles d’Afrique d’ici à 2022, notamment pour renforcer les secteurs sociaux comme la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. La France doit allouer au moins 50% de l’APD à des projets qui contribuent activement à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes dans les pays en développement et allouer au moins 50% des financements climat pour l’adaptation aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables.
  • Renforcer la transparence et la gouvernance pour lutter contre l’évasion fiscale et la corruption. La France devrait œuvrer, au niveau européen, pour un reporting pays par pays public des multinationales, doubler le montant d’aide au développement destinée au renforcement de la gouvernance, notamment l’aide destinée au renforcement des administrations fiscales et mettre en place en Europe des registres publics des informations sur les bénéficiaires effectifs des sociétés et des trusts dès 2017, en format de données ouvertes.
  • Affirmer son leadership à l’international pour promouvoir une politique de développement efficace pour les plus pauvres et les plus vulnérables. La France devrait s’assurer que le G20 allemand de 2017 permette de renforcer les partenariats avec les Etats africains, notamment les plus pauvres et les plus fragiles, s’assurer que l’aide européenne allouée à l’Afrique augmente de manière significative, notamment pour les pays les plus pauvres et les plus fragiles, et ce malgré l’impact du Brexit sur le budget européen, et s’assurer que l’objectif principal de l’aide au développement reste la réduction et, à terme, l’éradication de la pauvreté, tel que le stipule le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne de 2012 (article 208).

A propos de ONE

ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par plus de 7,8 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 385 000 membres en France. Pour plus d’information : www.one.org