Le Rapport DATA Afrique de cette année a pour thème la santé, composante essentielle des investissements pour le développement, et sans doute l’une des interventions les plus décisives pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). En effet, non seulement les efforts de développement dans le domaine de la santé et de la nutrition sauvent des vies, mais ils contribuent également à améliorer les résultats scolaires, à accroître la productivité, et à générer des gains économiques. En Afrique, continent qui connaît une véritable expansion démographique de la jeunesse, les efforts devront se concentrer davantage sur l’investissement dans le capital humain, afin d’accélérer les avancées du développement.
Donner la priorité aux populations les plus pauvres et les plus vulnérables, pour assurer à tous l’accès à des soins de santé de qualité, sera la clé de la réussite des Objectifs de développement durable.
Ce rapport dresse un état des lieux des progrès réalisés dans les différents pays d’Afrique subsaharienne, à travers une série d’indicateurs clés des ODD liés à la santé. Il compare les résultats et les interventions en santé publique dans la région et, pour chaque indicateur de santé sélectionné, souligne les profondes inégalités entre les 20 % de la population les plus pauvres et les 20 % les plus riches. Ce rapport montre que pour réaliser les ODD et améliorer la santé et le bien-être de tous, les gouvernements africains devraient :
- Accroître les investissements domestiques dans le secteur de la santé, afin d’atteindre l’engagement d’Abuja, qui prévoit d’affecter 15 % du budget public à la santé, mais surtout, augmenter les dépenses publiques de santé par habitant pour assurer à tous les citoyens l’accès aux services essentiels ;
- Faire en sorte que les investissements en matière de santé aient un impact maximal pour tous les citoyens, dans la mise en place de la couverture sanitaire universelle (CSU), mais surtout en veillant à prendre davantage en compte les besoins des populations les plus pauvres ;
- Améliorer leur transparence et leur redevabilité en matière de dépenses de santé et de passation des marchés dans ce secteur, et recueillir des données mieux ventilées sur les résultats afin de faciliter la prise de décision.
Le Chapitre 1 commence par analyser les données les plus récentes sur les dépenses publiques de santé en Afrique subsaharienne, et souligne que très peu de pays ont atteint l’engagement d’Abuja, consistant à allouer 15 % des budgets nationaux à la santé.
Comme le montre le Chapitre 2, ce déficit de financement se traduit dans de nombreux cas par des résultats de santé médiocres et en stagnation.
Dans le Chapitre 3, ONE présente le profil de six pays africains qui, ensemble, représentent plus d’un tiers du PIB de l’Afrique subsaharienne et où vivent également plus d’un tiers des habitants de la région touchée par l’extrême pauvreté – le Kenya, le Mali, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie.
Au Chapitre 4, nous présentons quelques programmes et interventions de santé axés sur les populations les plus pauvres – notamment les politiques plus générales de protection sociale et les efforts visant à assurer une couverture sanitaire universelle.
Enfin, le Chapitre 5 montre que la transparence budgétaire, la redevabilité et la disponibilité des données sont des défis clés à relever lors de l’analyse de ce type de données.