Il est temps de faire de la Banque mondiale, la « Banque du monde ».
L’extrême pauvreté augmente pour la première fois depuis les années 1990. Les pays fragiles affectés par les conflits sont en première ligne. Il nous reste 75 mois avant d’utiliser ce qui reste de notre quota carbone. Passé ce stade, nous aurons échoué à rester dans l’objectif limitant le réchauffement climatique à 1,5°C.
Les choix et les actions mis en œuvre aujourd’hui auront des répercussions pour les années à venir. Le statu quo ne suffira pas.
Nous avons besoin de mesures extraordinaires pour faire face à des périodes difficiles.
C’est pourquoi plus d’une centaine de dirigeants politiques, d’activistes et d’économistes se sont réunis pour proposer un plan d’action en dix points visant à réformer la Banque mondiale et à l’adapter au XXIe siècle.
- Fixer des objectifs ambitieux pour renforcer la résilience des pays, lutter contre le changement climatique et les risques de pandémie, s’attaquer à l’insécurité alimentaire, à l’extrême pauvreté, aux situations de fragilité et de conflits, tout en favorisant une croissance inclusive et durable.
- Augmenter considérablement les prêts responsables : des milliards de dollars sont nécessaires pour renforcer la résilience au changement climatique et lutter contre la pauvreté et la faim. Les prêts aux pays à revenu faible et intermédiaire devraient au moins tripler pour refléter l’augmentation rapide de la demande.
- Réduire de moitié les délais d’approbation des prêts : fixer un objectif ambitieux pour réduire de moitié le délai entre la proposition et le décaissement et s’engager à davantage de transparence dans le partage des données et des évaluations.
- Écouter : comprendre ce que les dirigeants et les communautés des pays du Sud attendent d’une Banque mondiale modernisée et assurer aux pays à revenu faible que le financement de la lutte contre l’extrême pauvreté reste une priorité.
- Résoudre le « gouffre budgétaire » de la Banque mondiale créé par l’anticipation des dépenses pour faire face à la convergence des crises. Cela pourrait inclure un effort exceptionnel pour réapprovisionner l’Association internationale de développement (IDA) et modifier immédiatement le ratio capitaux propres/prêts de la Banque mondiale.
- Diriger : organiser un nouveau sommet annuel pour les institutions financières internationales, les banques multilatérales de développement et les banques régionales dans le but d’établir une répartition claire des tâches entre les institutions et d’encourager les autres banques multilatérales de développement à maximiser les prêts par une utilisation plus efficace de leurs bilans comptables.
- Introduire l’égalité entre les femmes et les hommes dans les instances dirigeantes à tous les niveaux.
- Associer les citoyens à la prise de décision : ils devraient avoir la possibilité d’évaluer l’impact des mesures prises et de tenir la Banque responsable de ses résultats.
- Rétablir la crédibilité de la Banque en tant que « Banque du savoir » : annoncer un plan de réforme pour instaurer une fiabilité en matière de recherche et des outils de connaissance.
- Faire connaître la Banque mondiale au monde entier : créer un groupe de personnalités issues des médias, de la philanthropie, de la sécurité nationale et de la communauté des défenseurs des droits humains, qui plaideront en interne et en externe pour une meilleure Banque.
Retrouvez les 120 premiers signataires ici :
To meet the challenges of climate change, inequality, and poverty, the @WorldBank must become the “World’s Bank”.
I endorsed a 10-point plan for reform.
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#FundtheFuture
https://t.co/NruVjPaL0q pic.twitter.com/67YXMaZuYD— david_mcnair (@David_McNair) April 10, 2023