Aujourd’hui le VIH reste un problème majeur de santé publique de portée mondiale. Plus de 40,1 millions de décès ont été estimés depuis sa découverte et le virus connaît une transmission continue à l’échelle internationale. Alors que des solutions pour ralentir sa transmission sont étudiées, certains pays connaissent une tendance à la hausse du nombre de nouvelles infections.
Après combien de temps se manifestent les symptômes du sida ?
Après une prise de risque, si une personne a été contaminée par le VIH, il est possible dans 20 à 50 % des cas que certains symptômes apparaissent entre la période de 5 à 30 jours après la contamination appelée primo-infection.
Une primo-infection par le VIH doit être recherchée devant des signes cliniques compatibles avec un syndrome viral aigu persistant (fièvre qui dure plus de 7 jours) associé à une polyadénopathie (terme médical qui désigne une pathologie impliquant plusieurs ganglions lymphatiques), à des manifestations cutanéomuqueuses et/ou neurologiques et/ou après toute situation à risque sexuel.
Les symptômes surviennent entre 10 et 15 jours suivant la contamination ; ils sont associés à des anomalies biologiques hématologiques (des maladies causées par une augmentation d’un composant du sang) et/ou à une cytolyse hépatique (la destruction progressive des cellules du foie liée à la toxicité d’une substance ingérée comme de la drogue, un complément alimentaire ou un médicament).
Est-il rare d’attraper le sida ?
Non, il n’est pas rare d’être contaminé par le VIH/Sida.
Selon Santé Publique France, environ 5 000 personnes ont découvert leur séropositivité VIH en 2021 en France. Le nombre de découvertes de séropositivité VIH en 2021 est estimé à 5 013, sans différence significative par rapport à 2020. Cette stabilité entre 2020 et 2021 fait suite à une diminution de 22% entre 2019 et 2020.
Seule une infime partie des individus vivant avec le VIH (moins de 1%) peuvent maintenir le virus dans leur organisme à des niveaux très faibles, souvent inférieurs au seuil de détection dans le sang.
De plus, entre 5 à 10% des patients suivis et traités dans les semaines suivant l’infection sont devenues capables de contrôler le virus. Ces personnes sont appelées contrôleurs post-traitement et sont en état de “rémission du VIH”.
Enfin, de très rares personnes sont capables de résister directement à l’infection selon l’Institut Pasteur. C’est une mutation qui affecte un récepteur situé à la surface de certains lymphocytes qui leur offre cette capacité.
Quand le sida devient contagieux ?
Dès qu’une personne est contaminée, elle peut, à son tour, transmettre le virus.
Au tout début de l’infection (primo-infection) les risques de transmission du virus à d’autres personnes sont particulièrement élevés car la charge virale est très importante.
Après la primo-infection, débute une phase asymptomatique qui peut durer plusieurs années. Durant cette phase, le virus est présent et les personnes infectées restent contagieuses.
Comment le sida est passé du singe à l’homme ?
Grâce aux résultats obtenus par la virologue Martine Peeters en mars 2015, les origines de toutes les souches virales de l’infection par le VIH chez l’homme ont pu être identifiées.
Ainsi, selon ses travaux, deux des quatre variantes du virus du sida proviennent de gorilles du sud-ouest du Cameroun. Elles proviennent toutes de grands singes, et c’est un chimpanzé du sud-est du Cameroun qui aurait le premier transmis la maladie à l’homme, par le biais de la consommation de viande de brousse en 1920.
Dès 1985, date à laquelle les scientifiques ont découvert la présence du virus chez le singe, les travaux s’étaient orientés vers l’analyse des modalités de cette transmission.
Le VIH est donc issu d’une transmission du virus de l’immunodéficience simienne (VIS) infectant naturellement les grands singes du sud du Cameroun. Les chercheurs précisent qu’il aurait franchi la barrière des espèces lors de chasses, par des morsures d’un singe infecté, par des écorchures lors du dépeçage de ces animaux, ou lors de la consommation de viande de brousse.
Qui sont les personnes les plus touchées par le sida ?
Selon l’ONUSIDA, à l’échelle mondiale, la prévalence médiane était plus élevée parmi les populations clés suivantes :
- 2,5 % parmi les professionnel·les du sexe ;
- 7,7 % parmi les gays et autres hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes ;
- 5 % parmi les consommateurs et consommatrices de drogues injectables ;
- 10,3 % parmi les personnes transgenres ;
- 1,4 % parmi les personnes détenues.
Dans le monde, en 2022, 46 % des nouvelles contaminations au VIH concernaient des femmes et des filles (toutes tranches d’âge confondues).
En Afrique subsaharienne, elles constituaient 63 % des nouvelles infections au VIH. Dans toutes les autres régions, plus de 70 % des nouvelles contaminations au VIH en 2022 ont été recensées chez les hommes et les garçons.
Chaque semaine, 4 000 adolescentes et jeunes femmes âgées de 15 à 24 ans ont contracté le VIH dans le monde en 2022. 3 100 de ces infections sont survenues en Afrique subsaharienne.
Quels sont les comportements à risque et les bons gestes à adopter ?
Parmi les comportements et les situations qui accroissent le risque de contracter une infection à VIH, figurent :
- les rapports anaux ou vaginaux non protégés ;
- la présence d’une autre infection sexuellement transmissible (IST) – syphilis, herpès, chlamydiose, gonorrhée ou vaginose bactérienne par exemple ;
- les comportements sexuels faisant intervenir un usage nocif de l’alcool et la consommation de drogues ;
- le partage, lors de l’injection de drogues, d’aiguilles, de seringues, d’autres matériels d’injection ou de solutions contaminés ;
- les injections, les transfusions sanguines à risque, les greffes de tissus, les actes médicaux qui amènent à couper ou percer la peau dans des conditions non stériles ;
- les piqûres d’aiguille accidentelles, notamment chez les agents de santé.
La prévention auprès du public est primordiale afin de diminuer la transmission du VIH. Des pratiques simples et efficaces sont proposées afin de se prémunir de la transmission comme l’usage du préservatif, ou encore de matériel injectable à usage unique…
Actuellement, il n’existe aucun vaccin efficace contre le VIH.
Par contre des solutions comme la prophylaxie pré-exposition (PrEP) sont proposées à certaines personnes à risque de contamination. Cette prescription est un médicament de prévention de l’infection par le VIH, très efficace, qui permet de réduire d’environ 99% le risque de contaminer quelqu’un lors d’un rapport sexuel, et de 74% celui de contracter le virus lors d’un partage de seringue. Ce traitement doit être pris avec assiduité.
Il existe également un traitement antirétroviral post-exposition, qui, s’il est suivi avec rigueur, après un comportement à risque, rend le virus indétectable dans le sang, ce qui diminue considérablement le risque de transmission.