À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, les jeunes bénévoles de ONE prennent la parole. Ils sont sénégalais, gambiens, tunisiens et français, et ils ont vu leurs pairs se mobiliser et faire preuve de solidarité au sein de leurs communautés afin de répondre à la crise du COVID-19. Après l’action, l’heure est désormais aux recommandations pour faire entendre la voix des jeunes dans les réponses à cette crise aux multiples facettes.
Nos regards croisés sur la mobilisation des jeunes en Afrique et en Europe
L’action des jeunes dans la prévention contre la maladie a été décisive. Au Sénégal, dès le début de la crise, les jeunes ont réalisé des campagnes de sensibilisation sur les gestes à adopter dans les quartiers, les lieux publics, et distribué des masques, du gel antiseptique ainsi que de l’eau de javel gratuitement. En France et en Tunisie, cette mobilisation spontanée et pourtant bien organisée des jeunes s’est également illustrée par de multiples actions. Bénévoles dans le secteur médico-social, les étudiants ont pensé des innovations techniques ou fait des dons aux organisations caritatives, pendant que d’autres sont allés faire les courses pour protéger leurs aînés.
Ces actions ont aussi été accompagnées d’un engagement des jeunes sur la toile. En France, le confinement n’a pas été synonyme d’un endormissement des causes mais justement un facteur de visibilisation de celles-ci. Au Sénégal, cette tendance positive a été cruciale : ce sont des étudiants sénégalais installés en Chine qui ont été parmi les premiers à alerter sur la gravité de la maladie. Par la suite, c’est donc en ligne que les premiers plaidoyers pour la fermeture des frontières sénégalaises se sont diffusés, avant même que cela ne devienne un débat national. Dans un pays où l’âge médian de la population est de 18 ans, cette mobilisation démontre le pouvoir catalyseur des réseaux sociaux et de l’engagement en ligne : notre génération dispose d’un outil puissant pour influencer les décisions, et nous l’avons bien compris.
Notre vision du monde d’après
Dans le monde après COVID-19, nous ne souhaitons plus jamais voir remise en question l’importance d’un État social et des aides qu’il apporte aux plus démunis. Nous souhaitons que chaque enfant, adolescent, jeune adulte, adulte ait accès aux ressources nécessaires pour qu’il puisse vivre dignement.
Nous en sommes convaincus : cette crise a souligné les inégalités structurelles de nos systèmes et doit permettre de changer notre façon de co-construire les réponses internationales, en prenant notamment en compte la représentation de toutes et tous dans les espaces décisionnaires, ainsi que la durabilité des réponses choisies. L’effort de solidarité incarné par les jeunes générations dans la riposte au COVID-19 doit être appliqué à l’échelle mondiale, pour une meilleure gestion des crises sanitaires à venir.
Nos recommandations aux gouvernements
Nous, les jeunes, avons une vision bien précise de ce que nous souhaitons pour le monde de demain et sommes déterminés à faire entendre notre voix. Il nous paraît essentiel de…
- Maintenir et renforcer la solidarité internationale
La crise actuelle a profité des faiblesses de nos systèmes de santé, politique, économique pour s’étendre. Elle a montré qu’aucun pays ne pouvait gagner la bataille contre la pandémie en restant seul et isolé car il s’agit d’une crise mondiale qui demande une réponse mondiale. Ce sont les valeurs de solidarité, de coopération, de confiance et de bienveillance qui ont permis de sauver des vies. Et il est important que les États poursuivent un engagement sur cette voie solidaire.
- Soutenir les jeunes dans leurs engagements
Les jeunes n’ont pas attendu la crise de la COVID-19 pour être solidaires. Le rôle des jeunes dans la lutte contre la pandémie est un exemple du potentiel que nous avons et qui, par manque de soutien, n’est pas toujours développé. À l’avenir, les jeunes doivent pouvoir compter sur leurs gouvernements dans leurs actions car ces derniers savent que les jeunes sont toujours prêt·e·s à agir.
- Redynamiser le secteur de la santé et repenser le secteur informel
La crise actuelle a exacerbé nos interdépendances. Il est donc nécessaire de travailler ensemble pour obtenir des systèmes de santé résilients et accessibles à toutes et tous, y compris aux personnes vulnérables. Cela doit s’accompagner de meilleures conditions de travail pour les agents de la santé en fonction de leurs besoins et d’une augmentation du budget alloué à la recherche médicale. De façon générale, les personnes les plus vulnérables sur le plan économique, telles que les travailleurs du secteur informel, le sont également sur le plan sanitaire. C’est pour cela que les gouvernements doivent redoubler d’efforts pour réduire la pauvreté afin qu’une partie des populations, en Afrique ou ailleurs, ne soit pas vulnérable à tout type de crise qu’elle soit sanitaire ou autre.
Les jeunes doivent davantage être impliqués dans les prises de décisions et surtout en temps de crise. Leur réactivité face à la crise du COVID-19 prouve qu’ils en sont capables. Nous, jeunes ambassadeurs de ONE, croyons que la mobilisation des jeunes autour d’une même cause changera la donne et renforcera la solidarité internationale. Nous vous invitons à vous engager à nos côtés enfin d’inciter nos dirigeants à apporter une réponse globale à cette pandémie à travers la campagne ONE World : Une pandémie mondiale nécessite une réponse mondiale.
Nous restons disponibles pour échanger avec des jeunes engagés qui croient en la solidarité internationale. Et pour celles et ceux qui souhaitent s’engager mais n’osent pas sauter le pas, n’hésitez pas à consulter les pages Facebook et Instagram de Génération Activiste.
Hassene Ben Amar, Sarah Ben Smida, Mohamadou Fadel Diop, Léa Nivoix, Seynabou Séné
