1. Accueil
  2. Articles
  3. Pas « d’intérêt économique » à sauver 8,5 millions de vies

Pas « d’intérêt économique » à sauver 8,5 millions de vies

ONE

Inscrivez-vous pour recevoir Ondes de choc, notre newsletter hebdomadaire pour suivre les conséquences des différentes crises actuelles (économique, sanitaire, alimentaire, climatique), notamment pour les pays d’Afrique. Nous vous proposons des analyses pointues, succinctes et réfléchies de la part des experts de ONE.

Cette semaine dans Ondes de Choc : un vaccin qui pourrait sauver des millions de vies progresse sans l’aide des industries pharmaceutiques. La démocratie remporte une victoire au Sénégal, l’Union africaine pourrait rejoindre le G20, et bien plus encore.

ACTUALITES

Défaillance du marché : Un nouvel accord de financement de 500 millions de dollars pourrait permettre au premier vaccin contre la tuberculose depuis 100 ans de voir le jour. La tuberculose est la deuxième maladie infectieuse la plus meurtrière au monde, après le COVID-19. Selon l’OMS, le vaccin pourrait sauver jusqu’à 8,5 millions de vies d’ici à 2050. Malgré cela, GSK, l’entreprise pharmaceutique qui détient le brevet, a décidé de ne pas investir dans d’autres essais à grande échelle, invoquant l’absence d’opportunité de marché. La Fondation Bill & Melinda Gates et le Wellcome Trust ont sauvé le développement du vaccin et la troisième phase d’essais débutera l’année prochaine en Afrique et en Asie du Sud-Est. Vous cherchiez un argument en faveur de l’autonomisation des pays africains dans la fabrication de leurs propres vaccins et médicaments ? Vous l’avez trouvé !

La représentation, ça compte : Une nouvelle voix est venue soutenir l’adhésion de l’Union africaine au G20 : celle du Conseil européen. Il souhaite que les 1,3 milliard d’habitants du continent africain aient davantage voix au chapitre dans les instances internationales, y compris au sein du G20. Cela semble de plus en plus probable : le mois dernier, le Premier ministre indien Narendra Modi a envoyé une lettre aux dirigeants du G20 proposant l’intégration officielle de l’UA lors du sommet présidé par l’Inde en septembre. Les dirigeants africains évoquent régulièrement le manque de représentation significative dans les forums internationaux comme un obstacle à la garantie que la gouvernance mondiale et les systèmes financiers répondent à leurs besoins. Avec 21 pays africains en situation de surendettement ou risquant de l’être, une représentation africaine au G20 est particulièrement importante pour améliorer le cadre commun d’allègement de la dette.

Construire les BRICS : Le G20 n’est pas le seul groupe multilatéral confronté à des demandes d’expansion croissantes. L’Éthiopie a demandé à rejoindre le bloc des économies de marché émergentes des BRICS (du nom de ses membres : le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud). Elle rejoindrait au moins 19 autres pays, presque tous du Sud, qui ont fait des offres d’adhésion formelles ou informelles au bloc. Ces candidatures seront examinées lors du sommet des BRICS en août. Par ailleurs, la récente tentative de rébellion en Russie a probablement réduit la probabilité que le président Vladimir Poutine assiste au sommet. Ce serait un soulagement pour le président d’Afrique du Sud Cyril Ramaphosa, dont le gouvernement est confronté à un casse-tête diplomatique, à savoir s’il faut appliquer le mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale à l’encontre de M. Poutine s’il participe au sommet.

Occasion manquée : La République démocratique du Congo a « manqué l’occasion » de tirer parti de sa position dominante sur le marché du cobalt, déclare le directeur de la société minière nationale. Pendant des décennies, la RDC a été le plus grand producteur de cobalt au monde, avec peu de résultats : plus de 60 % des Congolais vivent avec moins de 2,15 dollars par jour. Aujourd’hui, la domination du pays sur ce marché est remise en question par des pays comme l’Indonésie qui augmentent leur production. La RDC pourrait tirer des avantages économiques considérables de la transition énergétique mondiale, qui nécessite des quantités massives de cobalt et d’autres minéraux essentiels. Mais le pays a eu du mal à attirer les investissements nécessaires à l’exploitation de ses ressources…

Les signes d’un problème plus vaste : L’expérience de la RDC sur le marché du cobalt est symptomatique d’un problème plus vaste. Les pays africains pourraient être à l’avant-garde d’un développement respectueux du climat, mais ils sont fortement limités par un manque d’offre de financements bon marché (donc avec des taux faibles). L’un des résultats attendus du Caucus africain de la Banque mondiale cette semaine est une orientation claire des voix africaines sur la manière dont les réformes de la Banque mondiale pourraient contribuer à surmonter cette difficulté. Il faut espérer que la Banque mondiale se mobilise et fournisse des financements à faible coût, car d’autres acteurs ne le feront clairement pas : on a appris cette semaine que le Royaume-Uni ne tiendrait probablement pas sa promesse de financer le climat à hauteur de 11,6 milliards de livres sterling.

Une victoire démocratique : Après des années de spéculation, le président sénégalais Macky Sall a finalement confirmé qu’il ne rejoindrait pas les rangs de plus en plus nombreux des dirigeants africains qui ont recours à des manœuvres constitutionnelles douteuses pour prolonger leur mandat. La légitimité constitutionnelle d’un troisième mandat a fait l’objet de nombreux débats au Sénégal et a été une source de tension à l’origine de violentes manifestations au début de l’année. Le comportement de M. Sall ces dernières années, notamment ses réponses vagues sur son avenir politique et la répression des dirigeants de l’opposition, semblait indiquer qu’il envisageait de se représenter. Son annonce a provoqué une pluie de réactions, y compris à l’international, pour saluer cette décision, et décrispé un climat politique tendu.

L’ÉQUIPE DE ONE EN ACTION : 

  • Retrouvez ici l’interview d’Adenike Oladosu dans Jeune Afrique où elle évoque la nécessité d’agir rapidement pour le climat.
  • Notre ancienne jeune Ambassadrice Marion revient sur la guerre actuelle au Soudan, situation qu’elle a vécue de l’intérieur.
  • Du 6 au 9 juillet, nous serons présents avec nos jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices au festival Les Déferlantes au Barcarès. Si vous y assistez, passez voir notre stand afin d’en apprendre plus sur les enjeux de solidarité internationale de manière ludique !

LES CHIFFRES :

A suivre

Natation, riz sous-marin et super-héroïnes : Célébrons la Journée de l’Afrique !

Natation, riz sous-marin et super-héroïnes : Célébrons la Journée de l’Afrique !

L’agenda de l’Afrique se remplit

L’agenda de l’Afrique se remplit

Le Forum de Davos ignore délibérément l’explosion des inégalités

Le Forum de Davos ignore délibérément l’explosion des inégalités