Du dimanche 26 juin au mardi 28 juin prochain, l’Allemagne accueillera le sommet du G7 à Schloss Elmau, dans les Alpes bavaroises. L’enjeu ne pourrait être plus important. Les gouvernements du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis doivent s’attaquer à la convergence des crises du COVID-19, du changement climatique et des conflits. Dans cette édition spéciale, nous examinons les principaux enjeux du sommet. Spoiler : vous ne pouvez pas traiter une crise en ignorant les autres. Suivez-nous sur Twitter @ONEAftershocks pour d’autres nouvelles et analyses du sommet.
ACTUALITÉS :
Plans d’urgence : Les dirigeants du G7 ont signalé leur soutien à long terme à l’Ukraine, et le Premier ministre du Royaume-Unis Boris Johnson a exprimé l’espoir que des progrès puissent être réalisés contre la rétention du blé ukrainien par les Russes. Vingt millions de tonnes de céréales sont bloquées dans les silos à grains ukrainiens, alors que 49 millions de personnes sont menacées de famine. Les réserves de blé devraient encore diminuer. Le chancelier allemand Olaf Scholtz a invité le président Volodymyr Zelensky à assister au sommet du G7, dans le but de convenir de ce à quoi pourrait ressembler un « plan Marshall » pour l’Ukraine.
Toutes les 60 secondes : Un enfant supplémentaire souffre de malnutrition sévère à chaque minute qui passe dans 15 pays en crise, dont 12 en Afrique. Les experts de l’UNICEF soulignent les effets combinés des conflits, du changement climatique et du COVID-19, en insistant sur l’importance de l’acheminement de micronutriments dans la lutte contre l’émaciation des enfants. Les experts appellent également à la coopération et à la coordination avec des actions tangibles pour soutenir l’Alliance Alimentaire Mondiale du G7, y compris le financement complet du Programme Alimentaire Mondial.
Retour en arrière : La pandémie a diminué l’espérance de vie au niveau mondial de 1,64 an entre 2019 et 2021 – la première baisse mondiale depuis 1950. Aux États-Unis, le recul a été de 2,41 ans. Les crises de la sécurité alimentaire et du climat pourraient aggraver encore cette tendance. Et ce n’est pas le seul revirement dont nous devrions nous inquiéter. En 2015, le G7 s’est engagé à sortir 500 millions de personnes de la faim d’ici 2030. Depuis cette date, les financements du G7 pour la sécurité alimentaire n’ont pas augmenté, et même avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie, 153 millions de personnes supplémentaires étaient sous-alimentées.
Un échec mondial : Moins de 19 % de la population africaine est entièrement vaccinée contre le COVID, ce qui est très loin de l’objectif de 70 % convenu lors du sommet du G7 de l’année dernière. De nombreux pays à faible revenu étant si loin de l’objectif fixé, certains demandent qu’on se concentre sur le personnel de santé et sur les personnes les plus vulnérables à la maladie. Les perturbations de la vaccination de routine causées par la pandémie ont également entraîné une augmentation des maladies évitables et ont aggravé les problèmes structurels à l’origine de la pénurie de personnel de santé en Afrique.Pour la première fois depuis 40 ans, le virus de la polio a été détecté au Royaume-Uni. Les experts veulent que le G7 adopte une approche de préparation et de prévention afin d’éviter de reproduire les réponses inégales et nationalistes actuelles.
Le coût de la vie : 6 des 10 pays où la sécurité alimentaire est la plus forte dans le monde se trouvent en Afrique, selon la nouvelle analyse de ONE. Nous avons utilisé des données sur la consommation alimentaire, l’inflation et la capacité de réaction des gouvernements, entre autres facteurs. En Somalie, 71 % de la population a une consommation alimentaire insuffisante, avec seulement 1 dollar de réserves fiscales par habitant pour répondre aux crises. Au sein des 10 pays les plus difficiles, le service de la dette représente en moyenne 14 % des dépenses publiques. Le recyclage par le G7 des droits de tirage spéciaux du FMI pourrait fournir une plus grande marge de manœuvre budgétaire pour réagir. Mais jusqu’à présent, 60 milliards de dollars ont été promis, et aucun des 36 milliards de dollars promis par les pays du G7 n’a été versé.
Des conflits exacerbés : L’augmentation prolongée des températures et des précipitations peut multiplier le risque de déclenchement de conflits par cinq dans les pays africains, même pour les populations situées en dehors de la zone affectée par le climat. Ce phénomène, qui s’explique en partie par les pénuries alimentaires dues à la sécheresse, souligne la nécessité de coordonner les stratégies d’adaptation au climat avec les efforts de maintien de la paix. Pourtant, le financement du climat pour les pays les moins avancés, dont beaucoup sont touchés par des conflits, reste en deçà des besoins.
L’ÉQUIPE DE ONE EN ACTION :
- Gayle Smith, directrice générale de ONE, appelle les dirigeants du G7 à agir rapidement pour lutter contre le COVID-19, les conflits et le changement climatique.
- Le correspondant de ONE, Mapi Mhlangu, analyse les conséquences de l’invasion de l’Ukraine par la Russie sur l’Afrique du Sud.
- Edwin Ikhuoria, directeur exécutif de ONE pour l’Afrique, explique les raisons de l’hésitation à se faire vacciner en Afrique.
- Le G7 a-t-il tenu ses promesses envers les pays africains ? Consultez la nouvelle analyse de ONE. Nous avons également lancé notre classement des 10 endroits où la sécurité alimentaire est la plus forte dans le monde, et publié une nouvelle analyse sur l’impact négatif du COVID-19 sur l’espérance de vie dans le monde.
LES CHIFFRES :
- 90% : la portion du territoire somalien confronté à une sécheresse extrême.
- 1 personne sur 10 : le nombre de personnes qui souffrent de la faim dans le monde.
- $0 : le montant des DTS promis par les pays du G7 qui ont été effectivement livrés.
Moins de 19 % : la proportion de la population africaine qui est entièrement vaccinée, ce qui est bien inférieur à l’objectif mondial de 70 %.