Ce billet de blog a été rédigé par Eva, Guillaume, Rose, Alice et Cassandra, jeunes Ambassadrices et Ambassadeur de ONE en France.
Nos demandes aux nouveaux et nouvelles député·e·s
Chaque année, nous, les jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices de ONE, avons pour habitude de nous retrouver dans le cadre des « Journées de plaidoyer », avec pour objectif de rencontrer les député·e·s à l’Assemblée nationale. Dès la fin du mois de juin, nous nous sommes attelé·e·s à contacter le plus grand nombre de député·e·s pour solliciter des rendez-vous. À ce jour, nous en avons contacté·e·s plus de 370 et obtenu 41 rendez-vous ! Quelques mois seulement après les élections législatives, ces rencontres tombaient à pic pour pouvoir présenter aux nouveaux et nouvelles élu·e·s les combats de ONE.
Cette année encore, une grande partie des jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices a répondu présente à Paris dans l’optimisme, la joie et la bonne humeur. Ayant lieu cette année du 25 au 27 septembre, ces Journées de plaidoyer se sont tenues en amont du vote du Projet de loi de finances (PLF) à l’Assemblée nationale, qui définira le budget de la France pour l’année 2023.
Nos demandes auprès des député·e·s sont motivées par l’urgence engendrée par la conjoncture actuelle : la convergence des crises climatique, économique, sanitaire et alimentaire fait exploser les besoins des populations les plus vulnérables, notamment en Afrique. Pour la première fois depuis les années 1990, l’extrême pauvreté dans le monde augmente. Au total, 604 millions de personnes font face à une consommation alimentaire insuffisante et le changement climatique pourrait plonger 132 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté.
En août 2021 (après des années de mobilisation de ONE à ce sujet), les parlementaires ont adopté une loi qui définit les grandes priorités de l’aide publique au développement (APD) de la France et engage le pays à dédier 0,7 % de son revenu national brut (RNB) à l’APD d’ici 2025, conformément à l’objectif fixé par les Nations unies il y a plus de 50 ans. Nous demandions donc aux nouveaux et nouvelles député·e·s de :
- garantir que cet objectif soit tenu et ne soit jamais remis en cause,
- d’augmenter l’APD de la France via la taxe sur les transactions financières (TTF). Cette taxe, créée en 2011 par le Président Nicolas Sarkozy, avait pour vocation initiale de corriger les déséquilibres engendrés par la mondialisation en renversant l’entièreté de ses recettes à la solidarité internationale. En réalité, aujourd’hui, seulement 25 % des revenus de la TTF reviennent à l’APD et son taux reste plus faible que dans d’autres pays européens.
Les député·e·s ont un rôle très important à jouer dans la mise en place de la politique de solidarité internationale de la France et nous nous mobilisons pour porter ce message auprès des élu·e·s et des instances politiques avec toujours plus de détermination !
Deux journées de formation
En amont des rendez-vous plaidoyer, les journées du dimanche et du lundi furent en partie consacrées à la préparation de ces entretiens. Pas le temps de s’ennuyer ! Après une rapide présentation de l’équipe et des jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices de ONE, nous sommes vite rentré·e·s dans le vif du sujet.
Nous avons d’abord été briefé·e·s sur les points importants à aborder à l’Assemblée nationale. Graphiques et statistiques à l’appui, nous avons pu en apprendre plus sur les inégalités mondiales, en augmentation à l’aune des nombreuses crises actuelles. Aide publique au développement, projet de loi de finances, taxe sur les transactions financières étaient au cœur de cette heure de formation. Nous en avons également appris davantage sur la crise alimentaire engendrée par le conflit russo-ukrainien et aggravée par les sécheresses de cet été, notamment en Somalie où près de 6,7 millions de personnes peinent à se nourrir.
Après la théorie… place à la pratique ! L’après-midi, nous avons, en groupe, pris part à des ateliers thématiques afin de nous entraîner à des exercices bien différents. Nous avons ainsi pu réaliser des simulations d’interview journalistique (seul·e ou à plusieurs), nous entraîner à relayer nos actions et nos campagnes sur les réseaux sociaux et surtout, nous nous sommes préparé·e·s aux entretiens politiques. Assis·e·s autour d’une table, nous nous sommes exercé·e·s à débattre devant un·e (faux·sse) député·e et à rebondir sur tout type de remarque ou question. Ces exercices ont été très formateurs car ils nous ont donné un avant-goût de ce qui nous attendait, aussi bien dans le bureau d’un·e élu·e que sur un plateau télé. Nous avons pu roder notre speech et nous améliorer avec les conseils de nos camarades et de l’équipe de ONE.
Le lundi, alors qu’une première délégation était déjà en route pour l’Assemblée afin de rencontrer un premier attaché parlementaire, le reste des jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices se sont retrouvé·e·s pour échanger avec Simon Virlogeux, collaborateur du député Hubert Julien-Laferrière. Ce dernier a pris le temps de nous partager ses conseils pour se faire remarquer et entendre des député·e·s, et de nous expliquer la nécessité de bien préparer son rendez-vous pour que le propos soit le plus efficace et constructif possible. Il nous a fortement sensibilisé·e·s aux actions que peut entreprendre le/la député·e, en quoi la signature de notre résolution l’engage et au rôle prépondérant que jouent les collaborateurs et collaboratrices parlementaires dans le suivi de chaque dossier.
Merci à @simonvirlogeux, collaborateur du député @hub_laferriere, d’avoir partagé avec nos #ONEActivists ses précieux conseils pour réussir à se faire entendre des député·e·s. Nos bénévoles ont pris note et sont prêt·e·s à passer à l’action ! pic.twitter.com/IvwFqFaKW1
— ONE France (@ONE_Fr) September 26, 2022
Le temps du déjeuner à été marqué par un moment d’échange avec Najat Vallaud-Belkacem, Directrice de ONE France. Elle a répondu à nos nombreuses questions et nous a partagé ses conseils en soulignant l’importance de bien connaître le fonctionnement du système politique et parlementaire pour être le plus efficace et pertinent possible. Son message a été plus que motivant puisqu’elle a évoqué le fait que le secteur associatif est plus que jamais à même de pouvoir influencer le jeu politique afin de créer un monde meilleur, pour toutes et tous.
On entame cette deuxième journée de formation de nos #ONEActivists par un échange avec notre directrice @najatvb.
Au programme : rôle des ONG et des personnalités politiques dans la lutte contre les inégalités mondiales, pouvoir de mobilisation de la jeune génération… pic.twitter.com/OPgKR2Wtj1
— ONE France (@ONE_Fr) September 26, 2022
Place désormais à l’action !
Le mardi 27 septembre a été la journée phare de ces Journées de plaidoyer. Fort·e·s de l’excellente formation dont nous avons bénéficié, nous sommes allé·e·s à la rencontre de 12 député·e·s ce jour-là. Plusieurs rendez-vous s’étaient déjà tenus au cours de l’été et d’autres rendez-vous sont prévus pour les semaines à venir. On ne lâche rien !
Les rendez-vous, pour la plupart, ont eu lieu dans les bureaux de l’Assemblée nationale ou aux alentours (dans un café ou restaurant non loin). Réparti·e·s par groupe de 3-4, chaque groupe a rencontré un·e député·e, le plus souvent accompagné·e de son assistant·e parlementaire. Généralement, les député·e·s que nous avons rencontré·e·s étaient déjà très sensibles aux problématiques que nous étions venu·e·s leur exposer et plutôt bien renseigné·e·s sur ces sujets. Les échanges étaient, dans l’ensemble, très enrichissants. Les député·e·s se sont montré·e·s accessibles, très à l’écoute et ont, presque tou·te·s, adhéré à notre cause. Certain·e·s d’entre elles et eux, étant des anciens activistes ou militant·e·s associatifs, en ont profité pour nous prodiguer des conseils et nous ont beaucoup encouragé·e·s dans notre démarche militante.
Notre principal objectif lors de ces rendez-vous consistait à recueillir un maximum de signatures en faveur de la résolution de ONE. En la signant, les député·e·s officialisent leur engagement à faire tout ce qui est en leur possible, durant leur mandat, pour inverser la tendance de la hausse de l’extrême pauvreté et soutenir la lutte contre les inégalités mondiales. Sur les 20 député·e·s rencontré·e·s à ce jour, 17 ont accepté de signer ! Nous espérons obtenir de nouvelles signatures lors des prochains rendez-vous.
En outre, plusieurs député·e·s ont accepté, avec enthousiasme, de présenter des amendements au Projet de loi de finances pour augmenter les recettes de la TTF, en se basant sur les recommandations de ONE. Nous espérons désormais que ces amendements seront adoptés lors des débats en séance plénière !
Nous retenons de ces Journées de plaidoyer l’élan très positif, le dynamisme, la cohésion, la bienveillance et la belle énergie partagés par l’ensemble des jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices. Et cela a porté ses fruits.
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Mobiliser les député·e·s, mais pas que !
Lorsque le rendez-vous avec le ou la député·e se termine, c’est loin d’être fini ! Au contraire, c’est le début du suivi et d’un travail de fond réalisés par l’équipe de ONE en collaboration avec les jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices. Il nous faut désormais accompagner et assister du mieux qu’on peut les député·e·s que l’on a déjà pu rencontrer ainsi que continuer à mettre la solidarité internationale en haut de l’agenda politique et médiatique, que tout le monde en parle, que tout le monde ait envie d’agir avec nous et de nous rencontrer !
Pour les député·e·s ayant accepté de déposer des amendements, nous les mettons en lien avec l’équipe plaidoyer de ONE qui leur fournit un modèle ainsi que tous les documents et éléments nécessaires pour défendre cet amendement et le faire voter. C’est l’occasion également de répondre à certaines questions ou de repréciser les détails importants qui intéressaient le ou la député·e, mais également leurs collaborateurs ou collaboratrices, lors de nos rencontres.
Pour nous, c’est aussi le moment de prendre conscience de l’importance du collectif dans ces rencontres. Grâce à tous les rendez-vous obtenus par les jeunes Ambassadeurs et Ambassadrice de ONE, nous sommes en mesure de créer un début de consensus transpartisan et de le communiquer à celles et ceux qui hésiteraient encore à nous rencontrer.
Pour renforcer ce début de consensus autour de l’augmentation de l’APD, nous utilisons tous les moyens à notre disposition et les médias jouent un rôle important ! Cinq interviews ont déjà eu lieu pour mieux faire connaître notre action et d’autres sont à venir donc restez bien connecté·e·s ! Manon, jeune Ambassadrice, a également pu être suivie par le média en ligne Brut lors des Journées de plaidoyer pour témoigner de son engagement au sein de ONE. Le format des vidéos Brut permettra à plus de personnes de découvrir ce que c’est d’être jeune Ambassadeur·rice et, cette vidéo, qui sortira fin novembre, donnera sûrement de nouvelles vocations aux futures activistes de ONE !
Nous continuons à nous mobiliser également sur les réseaux sociaux pour interpeller les décideurs et décideuses politiques, obtenir plus de rendez-vous, augmenter le budget de l’APD, mobiliser sur la solidarité internationale et informer sur la lutte contre l’extrême pauvreté et les maladies évitables.
Nos espoirs d’ici la fin de l’année
La suite ? Elle reste toujours à écrire…
Il faut dire que l’histoire a plutôt bien commencé : 66 retours de la part des député·e·s dont 40 rendez-vous obtenus, le tout en quelques mois seulement ! À travers différents canaux de communication (lettres, e-mails, tweets et même rencontres fortuites dans la rue ou lors d’événements), les jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices ont regorgé de motivation et de persévérance pour se faire entendre, et nous ne nous arrêterons pas en si bon chemin !
D’ici la fin de l’année, nous espérons nous faire connaître de la moitié des député·e·s. Ambitieux, non ? Pas vraiment au vu de l’urgence à agir ! Pour lutter contre l’extrême pauvreté, il faut agir efficacement et durablement. De concert avec nos élu·e·s, nous pensons y parvenir.
Ensemble, nous pouvons dès à présent construire le monde de demain et inscrire dans le passé les inégalités, les maladies évitables et la faim. Pendant les cinq années à venir, nous n’aurons de cesse d’aller vers nos élu·e·s pour les sensibiliser à ces enjeux et trouver des solutions pérennes qui permettront à chacun et chacune de choisir son destin.
Si on dit souvent que les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient, alors nous, jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices, voulons bien croire en nos élu·e·s et en leur promesse d’agir à nos côtés pour en finir avec l’extrême pauvreté !
