Tribune rédigée par les jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices de ONE en France et publiée par Libération le 17 mars 2022
Chère candidate, cher candidat,
Nous, jeunes françaises et français, vous appelons à enfin vous prononcer sur votre vision du rôle de la France sur la scène de la solidarité internationale. En ce temps d’incertitudes, de violences, de crises sanitaires, économiques, écologiques et sociales ; l’exigence de l’entraide et de la solidarité est impérative. Les crises sont mondiales et dépassent nos frontières. La solidarité internationale doit être une réponse aux enjeux géopolitiques. Ne laissons plus personne de côté.
On l’a dit désintéressée et abstentionniste, la jeunesse française, au contraire, a une pleine conscience des enjeux de son siècle et sait avec acuité que son avenir se joue maintenant. L’engagement de notre génération ne se limite pas aux urnes : appels sur les réseaux sociaux, grandes manifestations pour des causes mondiales, boycotts, engagements citoyens… La jeunesse se mobilise bel et bien et elle le fait pour un monde et un futur plus juste, où chacun peut vivre une vie digne et pleine d’opportunités. Si les candidat·e·s à l’élection présidentielle attendent notre vote, alors ils devront traduire nos aspirations dans leurs programmes. Nous avons une voix, saurez-vous l’écouter ?
Persistance du manque de solidarité mondiale
Le monde est de plus en plus inégalitaire et pour la première fois depuis les années 90, l’extrême pauvreté augmente. L’Afrique, qui concentre plus de 60% des individus «extrêmement pauvres», se présente comme le continent le plus vulnérable économiquement et socialement. A la pauvreté s’ajoute la crise sanitaire. Si le Covid-19 frappe le monde entier sans distinction, la réponse à la pandémie est, elle, bien inégale et liée à la richesse des pays. Ces inégalités augmentent une fois de plus le chômage, la pauvreté et la criminalité de ces pays fragiles, tout en diminuant l’accès à l’éducation. L’arrivée des vaccins a continué d’exacerber les inégalités mondiales : seule 18% de la population africaine est vaccinée. La pandémie démontre la persistance du manque de solidarité mondiale face à la triple peine sociale, économique et sanitaire que vit l’Afrique.
Les crises doivent interroger notre fonctionnement et nos actions. Nous, jeunes françaises et français, sommes convaincus qu’œuvrer pour un monde meilleur là-bas, c’est construire un monde meilleur ici. Les cinq prochaines années doivent établir un monde plus juste et égalitaire où l’extrême pauvreté et les maladies évitables sont en voie de disparaître.
Nous demandons aux candidat·e·s en priorité : d’abord de mettre fin à la pandémie partout sur la planète, puis de soutenir la relance des pays africains et d’agir d’égal à égal en tant que véritable partenaire du continent africain.
Candidate, candidat, il n’est plus possible de penser le futur de notre pays sans se soucier de ce qu’il se passe dans le reste du monde. Il est de votre responsabilité d’agir. Il ne s’agit pas de charité, mais de justice.