Le VIH est le Virus de l’Immunodéficience Humaine. Une personne porteuse de ce virus est dite “séropositive pour le VIH”. Cela ne signifie pas qu’elle est atteinte par la maladie du sida : le sida n’est pas une maladie. Il représente le stade le plus avancé de l’infection du VIH.
Aujourd’hui dans le monde, près de 37 millions de personnes sont infectées par le VIH. En France, environ 6 000 nouvelles contaminations sont recensées chaque année. Malgré les progrès dans la prise en charge des patients séropositifs, l’infection par le VIH reste un fléau au niveau mondial. Surtout dans sa phase terminale en l’absence de traitement, appelée sida.
Cette maladie est aujourd’hui une des causes principales de décès dans le monde pour les adolescents et les femmes en âge de procréer. Le délai entre l’infection par le VIH et son diagnostic reste long, notamment en France où il peut souvent atteindre trois ans.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, le VIH a entraîné jusqu’ici plus de 40,1 millions de décès [33,6 à 48,6 millions] et connaît une transmission continue dans tous les pays à l’échelle globale, dont certains signalent une tendance à la hausse des nouvelles infections alors qu’elles étaient auparavant en baisse.
Les phases de l’infection du VIH
L’infection par le VIH évolue en trois phases chez une personne qui n’est pas traitée. Après la primo-infection, la phase chronique n’entraîne aucun symptôme spécifique. En l’absence de diagnostic grâce à la sérologie du VIH et de traitement, la maladie atteint le stade sida.
La primo-infection : c’est lorsque le VIH entre dans l’organisme via des muqueuses ou par voie sanguine, et ce, jusqu’à ce que l’ensemble des cellules lymphocytaires soient touchées. Cette première phase peut durer de quelques semaines à plusieurs mois. À ce stade, la quantité de VIH dans le sang (charge virale) est élevée. Dans environ la moitié des cas, des signes cliniques peuvent apparaître pendant le mois suivant la contamination, évoquant le plus souvent un syndrome pseudo-grippal.
La phase asymptomatique : cette phase peut durer plusieurs années durant lesquelles les personnes n’ont aucun symptômes. Elles peuvent développer des infections et leur système immunitaire s’affaiblit en permanence. Même si la personne infectée ne ressent aucun symptôme, elle peut tout de même transmettre le virus qui se multiplie activement.
La phase sida : sans traitement, l’infection à VIH peut évoluer vers le stade sida. La multiplication du virus dans l’organisme provoque un effondrement des défenses immunitaires et la survenue d’infections ou de maladies opportunistes. Le sida apparaît plusieurs années après la contamination et ce délai varie fortement d’une personne à l’autre. À ce stade, des maladies graves dues à la baisse des défenses immunitaires apparaissent. Elles sont d’autant plus fréquentes et graves que le taux de lymphocytes T CD4 est bas (inférieur à 200/mm3).
Par ailleurs, au stade sida, la perte de poids est présente chez 20 % des personnes environ et la dénutrition peut évoluer vers un amaigrissement extrême.
Quels sont les premiers signes du sida ?
Les premiers signes du sida peuvent se développer plusieurs années après l’infection. La présence très forte du virus dans l’organisme provoque un effondrement du système immunitaire et la survenue d’infections ou de maladies opportunistes. Le VIH finit par entraîner l’apparition de nouveaux symptômes comme la perte de poids, des infections de la peau, de la toux, de la fièvre et la diarrhée.
Au bout de combien de temps les symptômes se manifestent-ils ?
Suivant les personnes les symptômes peuvent ne pas se manifester aux mêmes moments. Cependant, la maladie se propage plus facilement au cours des premiers mois suivant l’infection initiale. De nombreuses personnes ne savent pas qu’elles sont infectées jusqu’à un stade plus avancé. Pendant cette période, certaines personnes peuvent ne présenter aucun symptôme, tandis que d’autres peuvent manifester un syndrome grippal.
La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande un « renforcement de la fréquence du dépistage pour les populations à risques :
- tous les 3 mois chez les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ;
- tous les ans chez les usagers de drogues injectables ;
- tous les ans chez les personnes originaires de zones de forte prévalence de l’infection à VIH, notamment d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes.
La plupart des tests de dépistage du VIH détectent les anticorps produits par la personne infectée dans le cadre de sa réponse immunitaire contre le virus. Le plus souvent, les anticorps contre le VIH sont produits par l’organisme dans les 28 jours suivant l’infection.
Pour le VIH, il est possible de se faire dépister :
- dès six semaines après la dernière exposition au VIH (prise de sang) ;
- dès trois mois après la prise de risque avec un TROD (test rapide d’orientation diagnostique) ou un autotest. Un résultat positif devra dans ce cas être confirmé par une prise de sang.
Quels sont les principaux symptômes ?
Après une prise de risque, si une personne est contaminée par le VIH, il est possible dans 20 à 50 % des cas que certains symptômes apparaissent entre la période de 5 à 30 jours après la contamination au VIH appelée primo-infection.
Voici les symptômes qui peuvent être un signe de la contamination :
- Syndrome viral aigü : fièvre, céphalées, malaise, tachycardie, douleurs articulaires et courbatures, fatigue, polyadénopathie (pathologie impliquant plusieurs ganglions lymphatiques),
- Manifestations cutanéo-muqueuses : angine ou pharyngite, rash, ulcères oraux ou génitaux,
- Troubles digestifs : diarrhée,
- Symptômes neurologiques : troubles cognitifs, déficit moteur, neuropathie, méningite lymphocytaire, encéphalite.
Les symptômes les plus fréquents sont : fièvre, céphalées et autres symptômes neurologiques, adénopathies (ganglions gonflés).
Ces symptômes disparaissent spontanément en quelques jours à quelques semaines. Cependant ces symptômes ne sont pas du tout spécifiques à une contamination par le VIH. Ils peuvent être dus à d’autres maladies et infections, virales ou non, (allergie, véritable grippe, hépatite, etc).
Il est néanmoins important d’aller consulter rapidement un médecin afin de savoir s’il s’agit ou non d’une infection VIH.
Quels sont les traitements existants ?
Il n’existe pas de moyen de guérir l’infection à VIH. Cependant, grâce à l’accès à une prévention, à un diagnostic, à un traitement et à des soins efficaces, y compris pour les infections opportunistes, l’infection à VIH est devenue une pathologie chronique qui peut être prise en charge avec la possibilité de vivre longtemps et en bonne santé.
Aujourd’hui, le traitement antirétroviral (TARV) ne guérit pas de l’infection à VIH. Cependant il permet au système immunitaire de la personne infectée de se renforcer et ainsi de combattre d’autres infections.
Actuellement, le TARV est un traitement à vie qui doit être pris tous les jours.
Il réduit la quantité de virus dans l’organisme, ce qui met fin aux symptômes et permet aux personnes touchées de vivre une vie pleine et saine. Les personnes vivant avec le VIH qui sont sous TARV et qui ne présentent aucun signe du virus dans le sang ne transmettront pas le virus à leurs partenaires sexuels.
En effet, le traitement antirétroviral, s’il est pris régulièrement par les personnes vivant avec le VIH, fait quasi-disparaître le virus de leur sang. C’est ce qu’on appelle avoir une charge virale indétectable, elle est également indétectable dans les sécrétions génitales (sperme, sécrétions vaginales).
Les femmes enceintes vivant avec le VIH doivent avoir accès au TARV et prendre ce traitement dès que possible. Cela protège la santé de la mère et aide à prévenir la transmission du VIH au fœtus avant la naissance ou au bébé par le lait maternel.
La TPE et la PrEP : des traitements efficaces
Le TPE ou traitement post exposition est un dispositif d’urgence qui permet à une personne séronégative ayant été exposée au VIH de prendre un traitement antirétroviral pendant un mois et ainsi empêcher une contamination au VIH.
Le TPE est disponible gratuitement dans tous les services d’urgences des hôpitaux, doit être pris dans les heures qui suivent l’exposition au VIH, au maximum 48 heures après.
La prophylaxie pré-exposition ou PrEP consiste pour une personne séronégative à prendre un traitement antirétroviral avant l’exposition au VIH. Ce dispositif de prévention est prescrit par tout médecin et remboursé à 100 %.