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COVID-19 : pourquoi un accès équitable au vaccin est indispensable pour en finir avec la pandémie

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Alors que le monde continue de faire face à la pandémie de COVID-19, les dirigeants mondiaux, les entreprises, les compagnies pharmaceutiques et les organisations de santé doivent plus que jamais unir leurs forces pour répondre, ensemble, aux conséquences du virus. Une pandémie de cette ampleur nécessite une réponse mondiale coordonnée.

La découverte d’un vaccin efficace est un élément clé pour répondre de façon globale à la pandémie. Mais les efforts ne doivent pas s’arrêter là.

Une fois disponible, nous devrons nous assurer que le vaccin contre le COVID-19 sera disponible pour toutes et tous, peu importe la nationalité ou le niveau de richesse. Le vaccin en lui-même n’est pas la solution, seule l’égalité d’accès à ce dernier le sera car aucun de nous n’est en sécurité tant que nous ne le serons pas toutes et tous.

Le risque du nationalisme vaccinal

Afin de lutter contre la pandémie, le monde investit des milliards dans la recherche et le développement rapide d’un vaccin efficace contre le COVID-19. Mais la découverte d’un vaccin ne suffira pas à mettre fin à cette pandémie.

Le monde n’a jamais fait face à une crise sanitaire de cette ampleur et les enjeux liés à la distribution de médicaments et de vaccins à une si grande échelle est sans précédent. Malheureusement, étant donné la nature, l’ampleur et l’urgence du COVID-19 et les défis financiers, techniques, logistiques et politiques actuels, le monde risque d’être confronté à ce que l’on appelle le « nationalisme vaccinal ». Qu’entend-on par là ? Le fait qu’une nation privilégie ses intérêts nationaux plutôt que de coopérer dans la lutte contre une pandémie qui ne respecte aucune frontière, et donc, le risque que le vaccin ne soit pas accessible partout dans le monde de façon équitable.

Nous devons éviter ce scénario à tout prix. Tant que le virus circule même dans le coin le plus reculé du monde, il reste une menace pour toutes et tous. Il est donc dans l’intérêt général que le futur vaccin soit accessible aux populations du monde entier.

La nécessité d’un accès équitable au vaccin

Lors de l’Assemblée générale des Nations unies, le Secrétaire général António Guterres a déclaré : « La pratique du nationalisme vaccinal n’est pas seulement injuste, elle est autodestructrice. Aucun de nous n’est en sécurité tant que nous ne le serons pas toutes et tous. »

Lorsqu’un vaccin contre le COVID-19 sera disponible, les dirigeants mondiaux devront s’assurer que l’accès à ce dernier est mondial, équitable et abordable. C’est la seule façon de mettre un terme à la pandémie, que ce soit dans les pays à revenu élevé, moyen ou faible.

L’accès inégal au vaccin aura de graves conséquences. Si un vaccin est distribué de manière exclusive et prioritaire aux pays à revenu élevé, le monde n’évitera que 33% des décès liés au COVID-19.

À l’inverse, si un vaccin est distribué à chaque pays proportionnellement à sa population, le monde pourrait éviter 61% des décès liés au COVID-19. À l’heure où nous écrivons ces lignes, le monde a déjà connu plus de 33 millions de cas de COVID-19 et la barre du million de décès a été dépassée.

C’est la raison pour laquelle nous lançons notre Test d’accès au vaccin. Alors que les dirigeants mondiaux s’expriment publiquement sur la nécessité d’un accès équitable au vaccin et concluent des accords bilatéraux avec des entreprises pharmaceutiques, nous leur adressons un message clair : nous sommes plus que jamais mobilisés pour que le futur vaccin soit un bien public mondial.

Le Test d’accès au vaccin

Le Test d’accès au vaccin fournit un cadre afin de répondre à la question suivante : les actions des dirigeants et acteurs mondiaux nous rapprochent-elles ou nous éloignent-elles d’un accès équitable au vaccin contre le COVID-19 ?

Ce test a double vocation :

  • D’une part, évaluer les accords bilatéraux relatifs aux candidats-vaccins (par exemple, un contrat entre une entreprise pharmaceutique et un pays) afin de répondre à la question suivante : un pays monopolise-t-il l’approvisionnement mondial d’un candidat-vaccin au détriment des populations vulnérables dans d’autres pays ?
  • D’autre part, évaluer les différents acteurs sur leur leadership en matière d’équité afin de répondre à la question suivante : un pays, une institution régionale ou une entreprise fait-il/elle preuve de leadership grâce aux politiques mises en œuvre, à la transparence des données et au soutien financier aux initiatives mondiales ?

Chacune de ces évaluations se fonde sur différents critères et attribue à chaque accord ou acteur un score qui les classe dans l’une de ces trois catégories : « Entrave l’accès équitable au vaccin », « Peut mieux faire », ou bien « Contribue à améliorer l’accès équitable au vaccin ». Ce score permet ainsi de donner un aperçu de la manière dont les accords et les acteurs individuels font progresser ou reculer l’accès équitable à un vaccin.

Le développement de ce test s’inscrit dans une stratégie de campagne et de plaidoyer globale visant à nous doter d’un outil de notation et de mesure fiable et ambitieux, renforcer nos tactiques de plaidoyer et mener campagne pour garantir qu’à long terme, le vaccin contre le COVID-19 soit abordable et accessible à toutes et tous. C’est la seule façon de pouvoir enrayer la pandémie une fois pour toutes.

Et la France dans tout ça ?

La France obtient la note de 3/9 et se classe ainsi dans la catégorie « Peut mieux faire », mais figure tout de même parmi les meilleurs élèves. Jusqu’à présent, les actions de la France ont prouvé une volonté de garantir un accès équitable au vaccin, par exemple lorsqu’elle s’est engagée financièrement auprès du mécanisme ACT-A, mais il lui reste du chemin à parcourir.

Dans une tribune publiée en mai 2020, Emmanuel Macron s’est engagé à faire du vaccin contre le COVID-19 un bien public mondial, puis l’a répété dans plusieurs de ses discours. La France doit maintenant passer des paroles aux actes. L’approvisionnement en vaccins de la France ayant été délégué à l’Union européenne (UE), la France doit désormais faire pression pour que les accords européens avec les entreprises pharmaceutiques soient plus transparents et que les contrats d’approvisionnement soient alignés sur les directives de répartition de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) afin de garantir une distribution équitable et suffisante entre tous les pays, et pour éviter un monopole de la France ou de l’UE sur les premières doses de vaccins produites. Nous appelons également Emmanuel Macron à signer à l’appel à la solidarité de l’OMS et pousser les entreprises pharmaceutiques françaises à adopter des licences volontaires et non exclusives pour tous les outils qu’ils développeront contre le COVID-19.

Retrouvez nos demandes spécifiques sur ce sujet et découvrez notre Test d’accès au vaccin pour savoir quels pays défendent, ou non, la solidarité internationale.

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