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Sommet du G20 à Hambourg – Partenariat avec l’Afrique : Le G20 résistera-t-il aux tentations isolationnistes ?

Le G20 ne trouvera pas de solutions à long-terme aux enjeux mondiaux comme les migrations et les changements climatiques sans un véritable partenariat avec l’Afrique et sa jeunesse.

Paris, le 5 juillet 2017 – Le G20 prétend avoir la responsabilité de l’économie mondiale – il doit maintenant prouver qu’il peut assumer cette responsabilité en dépit des tactiques de distraction de Donald Trump. L’attitude du président des Etats-Unis n’exempte pas le reste du G20 de son rôle de leader.

Aujourd’hui plus que jamais, après le gâchis du G7 en Italie, le sommet du G20 à Hambourg doit agir pour rendre la mondialisation plus juste pour tous : à travers un Partenariat avec l’Afrique dédié à l’éradication de l’extrême pauvreté dans les régions du monde connaissant les plus fortes croissances démographiques, en dirigeant les efforts mondiaux dans la lutte contre les inégalités entre les femmes et les hommes et en soutenant les pays et les populations les plus pauvres face aux changements climatiques.

L’heure de vérité sonnera au sommet de Hambourg. Le G20 sera-t-il capable de trouver des solutions globales, ou se laissera-t-il abasourdir par le vacarme populiste ambiant ? Le G20 ne résoudra pas les grands défis de notre époque – notamment les migrations et les changements climatiques – sans un partenariat visionnaire avec l’Afrique. La population du continent africain devrait doubler pour atteindre au moins 2,5 milliards d’habitants d’ici à 2050. Les mesures à prendre pour tirer parti de cette croissance démographique dépendent des dirigeants africains, mais le partenariat avec le G20 sera déterminant. La chancelière allemande a placé l’Afrique à l’agenda, l’ensemble du G20 doit maintenant transformer l’essai et apporter sa contribution à ce partenariat.

ONE appelle donc les dirigeants du G20 à se saisir de ce Sommet pour investir dans l’éducation, l’emploi et l’émancipation de la jeunesse africaine.

Friederike Röder, directrice France de ONE et directrice internationale pour le G20, déclare:

« Il est temps pour Emmanuel Macron et les autres dirigeants du G20 de démontrer que ce forum a encore un sens et que les grandes économies mondiales sont tournées vers l’avenir. Une alliance avec l’Afrique est essentielle : dans moins de 50 ans, le continent africain accueillera plus de jeunes que tous les pays du G20 réunis. »

Le gouvernement allemand a proposé à juste titre un nouveau partenariat avec l’Afrique – le sommet de Hambourg doit aboutir à des engagements pour l’emploi, l’éducation et l’émancipation des jeunes, afin de montrer que cette initiative n’est pas qu’un coup de com’ avec quelques pays africains sélectionnés.

Notes aux rédactions :

  • Contact au Sommet du G20 :

ONE sera présente lors du Sommet du G20 à Hambourg. Friederike Röder, directrice France de ONE et directrice internationale de ONE pour les sommets du G7 et du G20 est disponible pour tout briefing ou interview en allemand, anglais et français.

Pour toute demande, contactez Annabel Hervieu, responsable médias, présente aussi au Sommet du G20 : [email protected], + 33 6 31 22 89 68

  • ONE demande explicitement au G20 de se positionner sur :
    • Education : Le nouveau partenariat avec l’Afrique doit dépasser les investissements du secteur privé et inclure les investissements publics, y compris les engagements d’aide au développement – plus particulièrement dans l’éducation. À l’heure actuelle, 51 millions de filles en Afrique et 130 millions dans le monde ne sont pas scolarisées. Pour y remédier, le G20 devrait soutenir le Partenariat Mondial pour l’Education et le Fonds « Education Cannot Wait ». Cependant même si ces projets sont entièrement financés, il manquera toujours 9 milliards d’euros pour financer le secteur de l’éducation à l’échelle mondiale. Par conséquent, le G20 devrait soutenir la proposition du Secrétaire général de l’ONU en faveur d’une nouvelle facilité de financement innovante pour l’éducation.
    • Emploi « Compacts avec l’Afrique » : Les « Compacts avec l’Afrique » ne concerne que les investissements du secteur privé. Le G20 doit proposer un plan concret de 3 ans pour les « Compacts avec l’Afrique » qui devra être mis en œuvre d’ici fin 2017. Ce plan ambitieux doit être étendu et explicitement conçu pour inclure les États fragiles et les pays les moins avancés, où vivent la plupart des populations en situation d’extrême pauvreté et qui font partie des pays où la population connaît la croissance démographique la plus rapide.
    • Emancipation et transparence: Les investissements publics et privés pour soutenir la croissance démographique africaine doivent s’accompagner d’une lutte accrue contre la corruption. Le G20 doit permettre aux citoyens de demander des comptes à leur gouvernement et aux entreprises, grâce à la mise en place de registres publics des bénéficiaires des sociétés et des trusts. En Afrique, 89 milliards de dollars s’échappent chaque année à cause du blanchiment de l’argent, des transactions opaques et de la fraude fiscale, notamment. Si les gouvernements africains doivent intensifier la lutte contre les flux financiers illicites, le G20 a une responsabilité particulière, car la plupart des sociétés écrans et des trusts utilisés pour le blanchiment d’argent sont situés dans les pays du G20.
    • ONE a des propositions également pour deux autres sujets essentiels pour l’émancipation des jeunes et qui seront à l’agenda du G20 : le « Women Entrepreneurship Facility » et la santé mondiale, en particulier la préparation aux pandémies et le renforcement du système de santé international.
    • Le rapport “Le Siècle de l’Afrique”: ONE a publié le 8 juin dernier un rapport qui démontre l’opportunité de la croissance démographique du continent Africain. Mené à bien, le Partenariat avec l’Afrique pourrait déboucher sur une augmentation du produit intérieur brut (PIB) du continent de 500 milliards de dollars par an – soit environ un tiers du PIB actuel de l’Afrique subsaharienne – au cours des 30 années à venir. Pour réaliser ce dividende démographique, le Partenariat du G20 avec l’Afrique devra contenir des investissements dans l’emploi, l’éducation et l’émancipation de la jeunesse africaine.