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Election présidentielle 2017: Les candidats sont-ils « Cap ou pas Cap » de lutter contre la corruption et l’évasion fiscale?

 

Paris, le 30 mars 2017 –  Ce lundi 3 avril marquera le 1er anniversaire des Panama Papers, scandale mondial pourtant absent des débats de la campagne présidentielle aujourd’hui. 3 semaines à peine avant le 1er tour, l’ONG ONE appelle les candidats à prendre des engagements concrets pour renforcer la transparence afin de lutter contre l’évasion fiscale et la corruption, dont les pays en développement sont les premières victimes.

1 an plus tard, une opportunité pour le prochain Président

Ce sera un des premiers dossiers européens sur le bureau du futur Président. Un an après les Panama Papers, l’Europe se penche sur la question de l’opacité des sociétés écrans et trusts, au cœur du scandale, et le futur chef d’Etat Français devra s’assurer que les mesures proposées soient le plus efficaces pour garantir la transparence de ces entités. Des négociations cruciales devront aboutir entre mai et juin pour mettre en place un registre public des bénéficiaires effectifs des sociétés écrans et des trusts. Il est temps que les candidats se saisissent de ce sujet.

Friederike Röder, directrice France de ONE: « Les candidats ont-ils la mémoire courte ? Il y a un an, les révélations des Panama Papers ont choqué les citoyens par leur ampleur, pourtant rares sont ceux aujourd’hui qui ont pris de véritables engagements pour lutter contre la corruption et l’évasion fiscale.

Ce sera l’un des tout premiers dossiers européens du futur Président et de son nouveau gouvernement. Il en va de la responsabilité de la France, seuls des engagements concrets prouverons que les candidats sont véritablement déterminés à répondre par les actes à ce scandale dont l’onde de choc est toujours bien présente dans les mémoires. »

Un plan de transparence pour lutter contre la pauvreté en Afrique

Friederike Röder explique : « Les citoyens Français sont en droit d’exiger des candidats qu’ils aient un plan pour lutter contre le fléau de l’opacité financière qui cause ces scandales à répétition. Un an plus tard, il est toujours impossible de savoir à qui bénéficie vraiment ces sociétés et ce système qui fait perdre des milliards à la France, à l’Europe mais également aux pays les plus pauvres. On estime au moins à mille milliards de dollars le montant qui s’échappe chaque année des pays en développement à cause de l’opacité financière, la corruption et notamment de ces sociétés écrans. Combien d’anniversaires devront nous « fêter » avant que cela cesse ? »

A travers la campagne de mobilisation citoyenne « Cap ou pas Cap », ONE interpelle les candidats à l’élection présidentielle depuis près d’un mois pour qu’ils présentent un plan pour l’Afrique détaillé et précis, basé sur 4 grandes recommandations. Parmi celles-ci, la lutte contre l’évasion fiscale et la corruption qui privent les Etats les plus pauvres de ressources domestiques indispensables pour investir dans l’éducation, la santé ou la réduction des inégalités femmes-hommes, à travers 2 mesures clés discutées à l’échelle européenne : la transparence des sociétés écrans et des trusts et la mise en place d’un reporting public des multinationales pour tous les pays dans lesquels elles opèrent, y compris en Afrique.

ONE donne rendez-vous à tous les citoyens sur le site

 caoupascap.one.org

pour interpeller les candidats et leur demander s’ils sont « Cap » de lutter contre la corruption et l’évasion fiscales des multinationales.

 

Contact presse : Charlotte Grignard, [email protected], +33622410041

Note aux rédactions :

La campagne « Cap ou pas Cap »

A travers une courte vidéo, face caméra, Romy, une petite fille de 8 ans, interpelle directement les candidats et leur demande ce qu’ils prévoient de faire pour lutter contre les injustices que subissent les populations les plus pauvres dans le monde. Elle conclut en leur lançant un défi : la rencontrer avec l’ONG ONE pour présenter leurs propositions pour répondre à cet enjeu.

Avec cette campagne d’interpellation, ONE demande à ce que la politique de développement de la France devienne un élément central de sa politique internationale. Si elle est suffisamment ambitieuse, cette politique peut favoriser une croissance inclusive et respectueuse des droits humains et créer les conditions d’un développement stable dans les pays les plus pauvres et les plus vulnérables, en particulier en Afrique.

Benoit Hamon est pour l’instant le premier candidat à avoir répondu à l’appel de Romy et à avoir été déclaré « Cap » par ONE.

Les demandes de ONE : quel plan pour l’Afrique ?

  • Augmenter le budget de l’aide au développement de la France. La France devrait allouer 0,7% de son revenu national brut à l’aide au développement d’ici à 2022, en allouant 100% de sa taxe sur les transactions financières au développement et en multipliant par 2,5 les crédits de la mission « aide publique au développement » d’ici à 2022.
  • Cibler en priorité les pays les plus pauvres et les plus fragiles. La France devrait doubler la part de l’aide allouée aux pays les plus pauvres et fragiles d’Afrique d’ici à 2022, notamment pour renforcer les secteurs sociaux comme la santé, l’éducation et la sécurité alimentaire. La France doit allouer au moins 50% de l’APD à des projets qui contribuent activement à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes dans les pays en développement et allouer au moins 50% des financements climat pour l’adaptation aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables.
  • Renforcer la transparence et la gouvernance pour lutter contre l’évasion fiscale et la corruption. La France devrait œuvrer, au niveau européen, pour un reporting pays par pays public des multinationales, doubler le montant d’aide au développement destinée au renforcement de la gouvernance, notamment l’aide destinée au renforcement des administrations fiscales et mettre en place en Europe des registres publics des informations sur les bénéficiaires effectifs des sociétés et des trusts dès 2017, en format de données ouvertes.
  • Affirmer son leadership à l’international pour promouvoir une politique de développement efficace pour les plus pauvres et les plus vulnérables. La France devrait s’assurer que le G20 allemand de 2017 permette de renforcer les partenariats avec les Etats africains, notamment les plus pauvres et les plus fragiles, s’assurer que l’aide européenne allouée à l’Afrique augmente de manière significative, notamment pour les pays les plus pauvres et les plus fragiles, et ce malgré l’impact du Brexit sur le budget européen, et s’assurer que l’objectif principal de l’aide au développement reste la réduction et, à terme, l’éradication de la pauvreté, tel que le stipule le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne de 2012 (article 208).

Sur la directive anti-blanchiment

Les négociations sont en cours au niveau européen pour réviser la directive anti-blanchiment. Dans le cadre de cette révision ONE demande la mise en place des registres publics des informations sur les bénéficiaires effectifs des sociétés et des trusts dès 2017, en format de données ouvertes, pour lutter contre le blanchiment d’argent et les sociétés écrans, qui sont impliquées dans 70% des plus grands scandales de corruption dans le monde et dont une grande partie est domiciliée en Europe. Pour la directive du Parlement et du Conseil modifiant la directive (UE) 2015/849 relative à la prévention de l’utilisation du système financier aux fins du blanchiment de capitaux et du financement du terrorisme et la directive 2009/101/CE : cliquez ici.

 

A propos de ONE

ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par plus de 7,8 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 385 000 membres en France. Pour plus d’information : www.one.org