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Addis -Abeba : Il faut une révolution des données au profit du développement durable

  • 20 organisations et gouvernements prennent des engagements pour lutter contre la pénurie des données et s’engagent dans la création d’un Partenariat mondial pour les données du développement durable.
  • 1 milliard de dollars seront nécessaires chaque année pour faire le suivi des progrès vers les Objectifs de développement durable.

 

Addis-Abeba, le 15 juillet 2015 – Aujourd’hui, en parallèle de la Conférence d’Addis-Abeba, une vingtaine de représentants de gouvernements, d’entreprises et d’organisations de la société civile se sont engagés à prendre des mesures pour lutter contre la pénurie des données qui risque d’entraver la lutte contre l’extrême pauvreté. C’est une première étape pour récolter au mieux les données et soutenir la croissance inclusive et le développement durable.

Remédier à la crise des données du développement durable

Les dirigeants du monde vont convenir, en septembre, de nouveaux Objectifs de développement durable (ODD), qui devront s’appuyer sur des données de grande qualité afin de faire le suivi des progrès réalisés, des ressources mises à disposition jusqu’aux résultats obtenus. Aujourd’hui un tiers des naissances n’est pas enregistré et seulement un Africain sur 10 vit dans un pays où les budgets nationaux sont rendus publics.

Pour lancer ce mouvement, plus de 20 acteurs internationaux, incluant les gouvernements du Sénégal, des Etats-Unis, de la Belgique, du Kenya et du Mexique, le Groupe de la Banque mondiale, l’ONG internationale ONE, UNSDSN, CIVICUS et Mastercard, se sont engagées à être moteur dans la formation d’un partenariat mondial pour les données du développement durable, qui sera lancé en septembre à New York.

Michael Elliott, président et directeur international de l’ONG ONE a déclaré:

« Nous vivons dans un monde où des millions de personnes comptent si peu qu’elles n’apparaissent pas dans les chiffres et les statistiques. Leurs naissances ne sont pas enregistrées ; elles ne peuvent pas accéder à des soins de santé de base, à une nourriture suffisante ou à l’éducation.

Cette année, nous attendons que les nouveaux objectifs mondiaux soient ambitieux pour mettre fin à l’extrême pauvreté. Cependant si nous ne traitons pas la crise des données pour assurer le suivi et la réalisation de ces objectifs, nous ne pourrons pas avoir une image claire des progrès réalisés, ni des responsabilités indues. Pour remédier à cette crise, il faut une volonté politique, des financements et des actions concrètes. »

Amadou Ba, le ministre des Finances du Sénégal, a déclaré à cette occasion :

«Les engagements pris à Addis-Abeba aujourd’hui sont un grand pas vers la réalisation de la révolution de données. Nous avons vu de nouveaux engagements qui feront progresser l’accès à la santé et à la production alimentaire et qui aideront à lutter contre la corruption. Exploiter les données peut stimuler la croissance inclusive et permettre aux gouvernements, aux citoyens et à la société civile de faire le suivi des résultats obtenus mais aussi les ressources mises à disposition. Le gouvernement du Sénégal est honoré de mener le mouvement vers la formation du Partenariat mondial pour les données du développement durable ».

 

Les objectifs du Partenariat mondial pour les données du développement durable

Les 20 partenaires à l’origine de ce projet ont pour objectif de construire et d’étendre le réseau afin de lancer le partenariat mondial pour les données du développement durable à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre prochain. Ce Partenariat aura pour objectif d’accélérer les efforts visant à accroître la disponibilité des données de haute qualité en faveur des citoyens les plus laissés pour compte.

Ce partenariat mondial pour les données du développement durable permettra de :

  • Promouvoir de nouveaux principes et normes de données et de renforcer ceux qui existent déjà
  • Inciter les générations connectées à combler les lacunes dans les données clés pour lutter contre l’extrême pauvreté ;
  • Elargir l’accès aux données ouvertes pour augmenter la rapidité, l’interopérabilité, l’utilisation et la valeur des données qui existent déjà ;
  • Renforcer les capacités et l’apprentissage par les pairs des utilisateurs et des producteurs de données en vue de mesurer, de surveiller, d’évaluer les progrès vers les nouveaux Objectifs de développement durable.

 

Les engagements pris à Addis-Abeba pour améliorer les données

Dans un premier temps, ce premier groupe de champions du futur Partenariat mondial pour les données du développement durable a pris des engagements spécifiques pour investir, partager et utiliser ces données. Lors d’un événement qui s’est tenu à Addis-Abeba aujourd’hui, ils ont notamment mis l’accent sur la nécessité de mobiliser de nouvelles ressources, notant qu’au moins 1 milliard de dollars seront nécessaires chaque année pour suivre avec efficacité les nouveaux Objectifs de développement durable.

Ils ont aussi annoncé les engagements suivants :

  • L’organisation ONE lancera le portail «Follow the money», un site compilant les meilleurs exemples d’utilisation de données par des citoyens dans le but de lutter contre la corruption, promouvoir de meilleures allocations budgétaires, et s’assurer que l’argent public arrive là où il est le plus nécessaire.
  • Le Plan d’urgence du président américain pour la lutte contre le sida (PEPFAR) et le Millennium Challenge Corporation (MCC) vont investir 22 millions de dollars pour le développement de données collaboratives nationales. Cette initiative permettra de renforcer les systèmes de données nationaux sur la santé et d’améliorer les prises de décision dans ce domaine.
  • Le gouvernement mexicain s’est engagé dans le développement et le lancement d’une Charte internationale sur les données ouvertes (Open Data). Il prévoit aussi de fournir des informations personnalisées et en temps opportun par SMS aux femmes enceintes bénéficiant du programme Prospera, second plus important programme au monde d’aide sociale, afin de soutenir l’autonomisation des femmes dans la gestion de leur santé par le biais des plates-formes pilotées par les données évolutives.
  • Le Sustainable Development Solutions Network (UNSDSN), réseau à l’initiative des Nations Unies, lancera un groupe thématique sur les données et les systèmes d’information afin d’identifier des approches innovantes de collecte de données pour les ODD, et les rendre accessibles aux décideurs politiques.
  • CIVICUS travaillera à renforcer les capacités de la société civile, en particulier dans les pays du Sud, à produire et à utiliser les données relatives aux ODD à travers son initiative de DataShift.
  • MasterCard, en partenariat avec Datakind, organisera des partenariats entre experts des données et dirigeants de services du secteur public pour développer des protocoles de collecte et d’utilisation de données. MasterCard fournira aussi la puissance technique pour analyser, interpréter et traduire les données en solutions de développement concrètes.
  • La Children’s Investment Fund Foundation va investir 20 millions de dollars afin d’améliorer les données sur les projets de nutrition et d’autres indicateurs clés d’ici à 2020 dans au moins quatre pays.

 

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CONTACTS

A Addis Abeba : Sandra Mc Kay [email protected]

Pour ONE France : Annabel Hervieu, [email protected] / + 33 1 40 64 17 02

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Notes aux rédacteurs

  1. Les engagements ont été pris lors d’un événement de haut niveau organisé en marge de la 3e Conférence pour le financement du développement d’Addis-Abeba. L’événement a été organisé conjointement par le gouvernement des États-Unis d’Amérique, le gouvernement fédéral du Mexique, UNSDSN, la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique et l’ONG ONE.
  2. Pour plus d’informations, y compris la liste initiale des Champions pour le Partenariat mondial sur le développement durable est disponible à www.one.org/ffd3 (en anglais.)
  3. ONE est une organisation mondiale de plaidoyer et de campagne, cofondée par Bono, qui lutte contre l’extrême pauvreté, essentiellement en Afrique. ONE est soutenue par près de 7 millions de personnes à travers la planète et compte plus de 250 000 membres en France. Pour plus d’information : one.org/fr