Des journées plus chaudes. Une qualité de l’air qui se dégrade. Davantage de sécheresses, des ouragans plus violents et des inondations plus nombreuses. Tous ces événements climatiques ont un impact sur la santé de chacun et chacune. Mais ils affectent plus particulièrement les zones et les populations les plus vulnérables. Le changement climatique aggrave donc les inégalités.
On vous explique comment.
Le changement climatique facilite la propagation des maladies
Le changement climatique influe sur la manière dont les maladies infectieuses se développent et se propagent. Les températures plus chaudes créent de nouveaux habitats propices au développement des maladies transmises par les moustiques, comme ce fut le cas récemment pour le paludisme aux États-Unis ou la dengue en France. Il prolonge également la saison chaude, ce qui signifie que les moustiques infectés sont susceptibles de transmettre le virus pendant une plus grande partie de l’année.
Les variations des précipitations ont également une incidence sur les pathologies véhiculées par l’eau, telles que le choléra et la dysenterie, et favorisent potentiellement leur propagation.
D’ici 2050, jusqu’à 1,2 milliard de personnes pourraient être déplacées dans le monde à cause du changement climatique.
Le changement climatique a un impact sur l’accès à la nourriture et à l’eau potable
Les sécheresses, les inondations et les précipitations imprévisibles perturbent l’agriculture. Elles ont un impact sur la quantité de denrées alimentaires disponibles et sur leur valeur nutritionnelle. Par exemple, dans la Corne de l’Afrique, des millions de têtes de bétail sont mortes cette année en raison de la sécheresse et des importantes pénuries d’eau. En conséquence, 37 millions de personnes sont confrontées à l’insécurité alimentaire.
Les événements climatiques tels que les vagues de sécheresse réduisent également l’accès à l’eau potable et à celle destinée à l’assainissement et à l’hygiène. Le manque d’eau propre peut favoriser la propagation du choléra et de la dysenterie en privant les populations du principal outil de lutte contre ces maladies hydriques : l’accès à des installations sanitaires et à des services d’hygiène de base.
Le changement climatique augmente le risque de contracter certaines maladies
La hausse des températures s’accompagne d’une augmentation des maladies liées à la chaleur, telles que l’épuisement, les insolations et les troubles psychiques associés au changement climatique. Les vagues de chaleur peuvent également aggraver des problèmes de santé existants, tels que les maladies respiratoires et cardiovasculaires. De manière générale, elles rendent la respiration plus difficile pour tout le monde. Et ces vagues de chaleur sont de plus en plus sévères et fréquentes en raison du changement climatique.
La qualité de l’air se dégrade également du fait de l’augmentation de la pollution atmosphérique et des phénomènes climatiques comme les feux de forêt. Le problème est tel qu’il existe désormais une méthode de calcul comparant les dommages causés à vos poumons par la qualité de l’air local aux dommages causés par la consommation de cigarettes. L’air pollué contient des particules fines (terme scientifique : PM2,5) et des produits chimiques toxiques. Ces substances engendrent des problèmes respiratoires tels que l’asthme, la bronchite, le cancer du poumon et même des tumeurs cérébrales.
Les incendies ont fait couler beaucoup d’encre en Europe et en Amérique du Nord ces dernières années, et cela ne va pas aller en s’arrangeant. D’après les Nations unies, les grands feux de forêt pourraient augmenter de 30 % d’ici à 2050.
Le changement climatique perturbe l’accès aux services de santé
Les conditions météorologiques exceptionnelles peuvent empêcher les personnes d’accéder aux services de santé. Dans les cas les plus extrêmes, elles peuvent entraîner le déplacement définitif des personnes de leur domicile. Ces cas “extrêmes” sont malheureusement de plus en plus fréquents. Entre 2008 et 2016, 21,5 millions de personnes ont été déplacées de force chaque année en raison d’événements météorologiques. Ces populations déplacées sont généralement les plus exposées aux risques sanitaires liés au changement climatique, car elles manquent souvent d’abris, d’installations sanitaires et de soins de santé adéquats.
D’ici à 2050, jusqu’à 1,2 milliard de personnes pourraient être déplacées dans le monde en raison du changement climatique. Si cette population constituait un pays, elle serait la troisième nation la plus peuplée, après la Chine et l’Inde, qui comptent toutes deux environ 1,4 milliard d’habitants.
Cette situation risque de se transformer en un cercle vicieux. Prenons l’exemple du paludisme : le changement climatique peut favoriser la propagation de la maladie. Mais dans le même temps, les conditions météorologiques extrêmes réduisent l’accès des populations aux soins de santé de base. Or, c’est dans le cadre de ces soins de santé que les patients peuvent bénéficier d’un traitement (ou même du nouveau vaccin contre le paludisme) afin de minimiser les conséquences mortelles de cette maladie évitable.
Il s’agit également d’une question de justice et d’égalité
Les phénomènes météorologiques extrêmes touchent celles et ceux qui ont le moins contribué à la crise climatique. Ils touchent de manière disproportionnée les pays à faible revenu et les populations vivant dans la pauvreté. Ils perturbent leur travail et leurs moyens de subsistance, leur santé, leurs foyers et leurs communautés.
ONE a été créée pour lutter contre la pauvreté et les inégalités, ainsi que contre tous les facteurs qui y contribuent. L’injustice climatique en fait partie. Rejoignez-nous pour demander une réponse mondiale juste face à la crise climatique.
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