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Les femmes africaines, leaders pour le développement

Ce billet a été adapté de l’anglais par Maé Kurkjian, assistante plaidoyer chez ONE France.

Selon le rapport « La pauvreté est sexiste » de ONE, si la pauvreté touche les hommes comme les femmes, les femmes vivant dans les pays les moins avancés (PMA) en souffrent davantage. En effet, dans les secteurs clés étudiés comme la santé, l’éducation ou l’emploi, on observe que les femmes et les filles vivant dans les PMA sont encore plus défavorisées que les femmes vivant dans d’autres pays.

Malgré ce constat, les femmes africaines agissent au quotidien pour le développement de leur pays, de leur communauté et de la société en général. Voici quelques exemples de ces femmes, expertes chacune dans leur domaine, qui œuvrent en vue de construire un monde meilleur pour tous.

Nutrition

La malnutrition est une des causes principales de la santé précaire et des problèmes de développement des femmes et des enfants. De par son impact négatif sur la productivité, elle contribue également à maintenir les inégalités entre les sexes. Plus de 55 millions d’enfants en Afrique sub-saharienne souffrent d’un retard de croissance et 46% des femmes enceintes sont anémiques. Par ailleurs, les mauvaises pratiques d’allaitement privent parfois les nourrissons des apports nutritionnels dont ils ont besoin lors des sept premiers mois de leur vie.

Photo Credit: Fortune

Photo Credit: Fortune

Le Dr. Ruth Oniang’o est une personnalité influente dans le combat pour une meilleure alimentation des mères et des enfants. Ancienne membre du Parlement kenyan de 2003 à 2007 et professeure de renommée internationale, elle a travaillé entre autres pour l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’Organisation mondiale de la santé et la Fondation Bill et Melinda Gates. Son rôle fut fondamental dans la présentation et la valorisation du travail des chercheurs africains sur la nutrition. Le Dr. Oniang’o participe également au niveau local au Rural Outreach Program, qui apporte son soutien aux petits exploitants kenyans.

Technologies

L’accès à Internet ainsi qu’aux téléphones portables peut augmenter les revenus des femmes, leur facilitant l’accès au travail, à l’éducation et aux opportunités commerciales. En Afrique sub-saharienne, l’accès à Internet concerne presque 45% de femmes en moins par rapport aux hommes, et les femmes ont 23% de moins de chance d’avoir un téléphone portable. Parvenir à changer cette situation est indispensable afin d’améliorer les opportunités économiques des femmes.

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Judith Owigar, Linda Kamau, Marie Githinji, et Angela Odour sont les co-fondatrices d’Akirachix, et leaders dans le secteur kenyan des technologies. Leur projet s’attaque aux inégalités des sexes dans le secteur des technologies grâce à un programme de parrainage et des sessions de formation. Elles ont ainsi pour objectif d’assurer l’accès aux technologies de l’information et de la communication pour les jeunes femmes les plus pauvres. Grâce aux sessions de mise en réseau, les fondatrices d’Akirachix font le lien entre les nouvelles arrivantes et les femmes plus expérimentées dans les technologies afin de créer un esprit de curiosité et de collaboration.

Santé

En Afrique, il y a davantage de femmes (58%) vivant avec le VIH que d’hommes. Beaucoup de femmes n’ont toujours pas accès à des services et des programmes de santé de qualité qui leur permettraient de rester en bonne santé.

Photo Credit: BWH Global Health Hub

Photo Credit: BWH Global Health Hub

S’attaquer aux problèmes de santé qui empêchent les populations d’exploiter leur plein potentiel est la mission du Dr. Agnes Binagwaho. Actuelle ministre de la santé du Rwanda, le Dr. Binagwaho a joué un rôle clé dans les réformes des systèmes santé. Grâce à ses nombreuses contributions à la Commission nationale de contrôle du sida et au Ministère de la santé, elle a participé au développement prospère d’un secteur de la santé. Depuis 2000, ses efforts ainsi que ceux d’autres personnes ont permis de réduire de 66% la mortalité des nourrissons, de 70% la mortalité infantile et de 60% les décès liés au sida, au paludisme et à la tuberculose au Rwanda.

Autonomisation économique

En Afrique sub-saharienne, 86% des femmes ont un emploi précaire, contre 70% des hommes. Le manque d’accès à une protection sociale, un salaire égal à poste égal et aux institutions financières contribuent à priver les femmes d’exploiter leur plein potentiel.

Photo Credit: Cartier Women’s Initiative

Photo Credit: Cartier Women’s Initiative

Wendy Luhabe, femme d’affaires et entrepreneuse sud-africaine, est un modèle pour l’autonomisation économique des femmes. Ancienne directrice du Johannesburg Securities Exchange (JSE) et chancelière de l’Université de Johannesburg, elle est aussi co-fondatrice du Women’s Investment Portfolio Holdings Limited (WIPOLD), la première entreprise détenue par une femme listée dans le JSE, dont le but est de permettre l’autonomisation des femmes noires en Afrique du Sud en mettant le développement économique au cœur des opérations commerciales. Dans sa communauté, Wendy encourage aussi la création des microentreprises grâce aux boulangeries « pilotes » pour les femmes dans quatre provinces d’Afrique du Sud.

Education

L’éducation occupe une place centrale dans le développement des femmes et des filles. Cependant, les statistiques montrent que les filles sont toujours défavorisées : presque deux-tiers des filles d’Afrique du Sud qui ne vont pas à l’école ne pourront jamais être scolarisées.

Photo Credit: Autograph

Photo Credit: Autograph

Rapelang Rabana du Botswana, via son entreprise éducative Rekindle Learning, fait partie des personnes qui innovent dans ce domaine. Elle œuvre actuellement pour modifier les méthodes d’apprentissage des étudiants en utilisant les technologies, afin de leur proposer des outils de mesure de la performance et en encourageant la rétention des acquis.

Agriculture

Les investissements dans l’agriculture sub-saharienne sont 11 fois plus efficaces pour réduire la pauvreté que les investissements dans tout autre secteur. Les femmes y contribuent de manière cruciale puisqu’elles représentent la moitié de la main d’œuvre agricole. Pourtant, elles manquent de ressources adéquates comme l’accès aux outils et aux services de production, de transformation des produits agricoles, etc.

Photo Credit: AWARD Fellowships

Photo Credit: AWARD Fellowships

70 femmes scientifiques africaines ont récemment reçu le AWARD Fellowship (African Women in Agricultural Research & Development) et travaillent avec acharnement pour augmenter la participation et la productivité des femmes dans l’agriculture. L’AWARD Fellowship cherche à intensifier le leadership des femmes dans l’agriculture à travers des sessions de formation et de parrainage des femmes agricultrices en Afrique afin d’apporter un soutien à la problématique de l’égalité des sexes ainsi qu’au développement des innovations au profit des petits exploitants.

Energie

Pour 1,3 milliard de personnes sur la planète, l’accès à l’énergie est un luxe inaccessible. Ces personnes n’ont pas accès à l’électricité, pourtant primordiale pour assurer les soins de santé, pour faire à manger et pour développer des opportunités économiques. Beaucoup d’entreprises africaines pointent du doigt le manque d’énergie fiable comme principal obstacle à la croissance.

SOAR

Joycee Awojoodu travaille dans la promotion de l’énergie nigériane et s’est engagée à favoriser les progrès vers une énergie fiable dans son pays. En tant que membre de la « Nigerian Electricity Regulatory  Commission » et du Ministère fédéral de l’énergie, elle défend des politiques  d’investissements dans les énergies renouvelables. Elle soutient aussi l’entreprenariat des jeunes à travers l’organisation  «  Solar and Alternative Resources » qu’elle a fondée afin de permettre aux jeunes d’entrer dans le secteur des énergies en tant que « solarpreneurs ». SOAR permet l’autonomisation des jeunes en leur fournissant un soutien commercial, en liant les entrepreneurs aux marchés et en offrant des formations sur l’utilisation et l’assemblage des panneaux solaires.

Transparence

Tenir les gouvernements responsables sur la manière dont ils dépensent l’argent dans le secteur extractif est primordial afin de renforcer la démocratie et l’engagement citoyen. Un manque de transparence dans la gestion des ressources naturelles peut être considéré comme une violation des droits de l’homme et a un impact négatif sur la santé des populations, leur bien-être et les moyens grâce auxquels ils subviennent à leurs besoins.

Winifred Ngabiirwe est la directrice exécutive du « Global Rights Alert » et la présidente de la coalition « Publiez ce que vous payez » en Ouganda, qui coordonne 40 organisations dont le but est de sensibiliser les citoyens sur le secteur extractif. Grâce à la mobilisation, le renforcement des capacités et le plaidoyer, la coalition s’assure que l’utilisation des ressources naturelles en Ouganda se fait de manière transparente et responsable vis-à-vis de sa population. Winifred Ngabiirwe et d’autres ne cessent de prôner l’adoption de l’Initative pour la Transparence des Industries Extractives afin de promouvoir la transparence de ce secteur.

La pauvreté est sexiste. L’arme pour la combattre ? L’égalité. Signez notre pétition et montrez aux femmes et aux filles à travers le monde que vous êtes de leur côté.

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