Partout sur le globe, les effets du dérèglement climatique se font ressentir. En janvier 2023, la synthèse de six grands jeux de données internationales réalisée par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) montre que, sous l’effet de l’augmentation constante des concentrations de gaz à effet de serre et de la chaleur accumulée, les huit dernières années ont été les plus chaudes jamais enregistrées au niveau mondial. Le changement climatique n’attend pas. Il est temps d’agir.
Depuis les années 1800, les effets du changement climatique s’intensifient sur l’ensemble du globe. Les activités humaines influent tragiquement sur les concentrations de gaz à effet de serre de plus en plus massives qui atteignent leur niveau le plus élevé depuis deux millions d’années.
Ainsi, l’une des conséquences directes est l’augmentation de la température à la surface du globe. Actuellement, elle est supérieure de 1,1 °C par rapport à la température enregistrée dans les années 1800. On considère également que la dernière décennie (2011-2020) est la plus chaude jamais enregistrée.
Pourtant, lors de rendez-vous internationaux dédiés au climat, scientifiques et évaluateurs gouvernementaux ont convenu de l’importance de contenir la hausse de la température globale à 1,5 °C afin de mieux prévenir les effets climatiques. Malgré cela, et sur la base des plans climatiques nationaux actuels, le réchauffement de la planète devrait atteindre 2,8 °C d’ici la fin du siècle.
Ainsi, d’un pôle à l’autre, on distingue chaque année un nombre de plus en plus important de catastrophes climatiques, qui sont également de plus en plus répétitives et de plus en plus destructrices pour les hommes et la biodiversité.
Quelles sont les principales causes et conséquences du changement climatique ?
Essentiellement liées aux activités humaines, les causes du changement climatique sont multiples : hausse de la consommation de combustibles fossiles comme le charbon, le pétrole et le gaz, l’agriculture intensive, les engrais contenant de l’azote, la déforestation intensive, la surproduction…
Si de nombreuses personnes pensent que les effets du changement climatique se traduisent par des températures plus élevées, il est primordial de comprendre que les conséquences sont bien plus larges et plus graves. En effet, la Terre est un système où tout est lié, chaque changement a un impact à court ou long terme.
Ainsi, les conséquences du changement climatique se traduisent le plus souvent par des épisodes climatiques graves et de plus en plus longs sur l’ensemble du globe : sécheresses intenses, pénuries d’eau, incendies, élévation du niveau de la mer, inondations, fonte des glaces polaires, tempêtes catastrophiques et déclin de la biodiversité mais également des phénomènes migratoires importants souvent liés à des problématiques alimentaires ou des conflits pour la gestion des ressources naturelles.
Les 2 pôles en première ligne des bouleversements climatiques
Selon une étude réalisée par le CNRS, les régions polaires sont au cœur du changement climatique qui touche l’ensemble de la planète. En effet, c’est dans ces régions que les bouleversements climatiques sont les plus forts.
Diminution de la surface de la banquise, de son épaisseur, les effets visibles à l’œil nu sont importants. Chaque année, des millions de kilomètres carrés disparaissent.
L’amplification polaire du changement climatique, qui conduit les hautes latitudes à se réchauffer près de deux fois plus vite que les régions tempérées, entraîne la diminution progressive de certaines zones englacées.
Si l’on s’intéresse de plus près à la banquise arctique, les scientifiques se posent la question de savoir si celle-ci disparaîtra complètement dans la prochaine décennie. Les impacts vont plus loin : le réchauffement touche également en permanence les sols gelés. Habituellement gelés sur plusieurs centaines de mètres, ils dégèlent désormais même en dehors de la saison “chaude” sur un mètre de profondeur environ et présentent depuis quelques années des effondrements très nets, signes de dégel plus profond.
Pourquoi l’Afrique paie déjà le prix du dérèglement climatique
Alors que l’Afrique ne représente qu’environ 2 à 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle en subit les conséquences de manière disproportionnée.
En effet, les pays africains sont parmi les plus fragiles face au dérèglement climatique. Manque d’infrastructures, gestion de l’eau complexe, stress hydrique, système d’alerte insuffisant, insécurité alimentaire et déplacements de population importants sont autant de causes qui font que l’Afrique paie déjà le prix fort face aux impacts du dérèglement climatique.
Le rapport «État du climat en Afrique 2021» illustre comment les phénomènes météorologiques extrêmes et le changement climatique mettent en péril la santé et la sécurité des personnes, la sécurité alimentaire et hydrique et le développement socio-économique.
Des estimations montrent ainsi que le stress hydrique touche environ 250 millions de personnes sur le continent africain et pourrait entraîner le déplacement de 700 millions de personnes d’ici à 2030. De plus, d’ici à 2030, et selon toute probabilité, quatre pays africains sur cinq ne disposeront pas de ressources en eau gérées de manière durable afin de faire face à ces conséquences terribles.
Quels pays en font le moins pour lutter contre le changement climatique ?
Selon les chiffres publiés en 2023 du Climate Change Performance Index (CCPI), la France a été rétrogradée à la 28e place du classement. Elle fait moins bien que le Danemark, le Maroc ou l’Égypte dans la lutte contre le changement climatique. Ce classement annuel international de l’indice de protection climatique des principaux pays émetteurs des gaz à effet de serre analyse les données de 59 pays, Union Européenne comprise, responsables d’environ 90 % des émissions dans le monde.
On observe également que des pays comme l’Arabie Saoudite, les Etats-Unies, la Russie, l’Australie, la Chine sont parmi les moins appliqués pour lutter contre le changement climatique.
Qui sont les plus gros émetteurs de gaz à effets de serre ?
En 2021, deux tiers des émissions de CO2 étaient produites par 10 pays. Néanmoins, il est important de prendre en compte le fait qu’une majorité de ces pays produisent et exportent une grande majorité de leur production vers d’autres pays. En effet, les activités les plus polluantes (extraction pétrolière et gazière, industrie manufacturière, etc.) sont pour la plupart concentrées ou ont été délocalisées dans une poignée de pays producteurs. Il est donc également nécessaire de tenir compte des émissions liées aux produits importés dans l’évaluation de l’empreinte carbone des populations. De plus, si l’on considère la taille des populations, les émissions de CO2 par habitant restent nettement plus élevées en Europe qu’en Asie.
Le principe de justice climatique
La justice climatique porte une nouvelle logique d’élaboration et d’articulation des politiques publiques d’atténuation et d’adaptation. Elle doit permettre de préserver efficacement et durablement le droit à un environnement sain pour toutes et tous y compris pour les personnes les plus démunies et les plus vulnérables au dérèglement climatique.
A l’heure où il faut agir concrètement, il est primordial de pouvoir tenir pour responsables les coupables d’inaction face à l’aggravation du dérèglement climatique. Car on le sait, les personnes les moins responsables du dérèglement du climat sont celles qui sont le plus durement touchées.
Entreprises, Etats peuvent donc être traduits en justice afin d’être contraints à agir durablement et en transformant leurs pratiques industrielles, économiques et sociétales. La justice climatique est donc un levier juridique fort qui permet de mettre ces acteurs face à leurs responsabilités et de les tenir juridiquement responsables des dégâts humains et environnementaux causés. En effet, les dégradations environnementales constituent des violations des droits fondamentaux, comme le droit de vivre dans un environnement sain ou encore le droit à la santé.
En France, L’Affaire du Siècle portée par 4 ONG environnementales, a décidé en 2019 d’assigner l’État en justice pour inaction face aux changements climatiques, et non-respect de ses obligations internationales, européennes et françaises.