Depuis 1995, les dirigeant·e·s du monde entier se réunissent chaque année à l’occasion de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques, plus connue sous le nom de COP. Au cours de cette conférence, ils et elles s’efforcent de trouver des solutions mondiales pour lutter contre le dérèglement climatique et ses conséquences. Cette année, la COP27 se déroulera à Charm el-Cheikh, en Égypte.
Mais il est impossible de débattre du changement climatique sans aborder la question de la justice climatique. Les pays à faible revenu seront les plus touchés par les effets de la crise climatique, alors qu’ils y contribuent le moins. L’Afrique est responsable d’environ 4 % des émissions mondiales de carbone, alors qu’elle abrite environ 18 % de la population mondiale. Il est donc tout à fait légitime que les pays à revenu élevé assument pleinement leur part de responsabilité. Ces derniers doivent faire davantage pour atténuer leur impact sur le climat et aider les pays africains à s’y préparer.
Dans cette optique, nous avons demandé à nos activistes d’Europe et d’Afrique de nous expliquer pourquoi ils estiment qu’il importe de promouvoir la justice climatique à l’approche de la COP27. Découvrez ci-dessous ce qu’ils et elles ont à nous dire !
Guillermo San Pedro Blázquez, Belgique
Après avoir terminé mes études, j’étais déterminé à trouver un moyen de contribuer à la lutte contre les inégalités dans le monde. Celles-ci sont causées par de multiples raisons, dont le changement climatique.
Nous devons encourager les dirigeant·e·s du monde à proposer des programmes d’aide financière bilatérale suffisants, comme ils l’ont promis lors des sommets précédents. Ces fonds sont absolument nécessaires pour compenser les pertes et les dommages subis par certains des pays les plus vulnérables. Le fait que ce soit un pays d’Afrique qui accueille la COP27 pourrait être une chance formidable, surtout si les pays riches s’engagent à mettre davantage l’accent sur le financement de l’adaptation au changement climatique.
Les jeunes doivent également avoir la possibilité de participer aux débats afin que leur opinion soit prise en compte dans les processus décisionnels. Les politiques seront bien plus efficaces si elles sont inclusives. Nous désirons vivre sur une planète plus juste, plus équitable et plus durable. Si notre opinion n’est pas prise en considération, cet objectif ne pourra se concrétiser.
Luna Mercuri, Italie
La lutte pour la protection de notre planète n’est pas optionnelle. Elle n’est pas optionnelle pour la femme nigériane qui est obligée d’abandonner la maison où elle a grandi en raison de l’inondation la plus dévastatrice survenue depuis des décennies. Elle n’est pas optionnelle pour l’agriculteur italien qui ne peut plus produire sa nourriture à cause de la sécheresse la plus sévère enregistrée depuis des siècles. Elle n’est pas optionnelle pour l’enfant libanais qui n’a plus accès à l’eau potable parce que la rivière qui se trouve à proximité de son domicile est excessivement polluée. Elle n’est pas optionnelle pour les forêts australiennes qui s’embrasent. Elle n’est pas optionnelle pour les animaux qui périssent parce que leurs écosystèmes sont détruits. Elle n’est pas optionnelle pour la génération à venir. Aucun d’entre nous n’a le luxe de choisir de lutter ou non contre le changement climatique.
Alors, pourquoi nos gouvernements auraient-ils le droit de le faire ? Nous traversons actuellement une crise mondiale et j’espère que nos dirigeant·e·s agissent et la traitent précisément comme telle. Une crise mondiale appelle une réponse mondiale. Le changement climatique ne connaît pas de frontières, alors comment le pourrions-nous ?
Albert Diatta, Sénégal
Notre planète subit les conséquences du réchauffement climatique et ce phénomène affecte notre vie quotidienne. Certains pays ont les moyens d’y faire face et de s’y adapter, d’autres non, notamment ceux du Sud.
Nous devons protéger notre planète et lutter pour que la justice climatique devienne réalité, en ce qu’elle permet de réduire les inégalités dues aux conséquences du réchauffement climatique et de rétablir les droits de certaines personnes. Celle-ci doit préserver le droit à un environnement sain pour tous et toutes.
Je dirais aux dirigeant·e·s de la COP27 de placer l’équité et la justice au cœur des négociations climatiques. De tenir réellement compte de la situation des personnes vulnérables en prenant des décisions qui leur sont favorables et qui permettent de réduire les inégalités sociales, sans oublier la dimension du genre dans tous les domaines.
Devaanshi Aggarwal, Royaume-Uni
Les populations du monde entier subissent les effets du changement climatique à des rythmes extrêmement différents. Or, l’économie, la politique et le pouvoir social d’un pays déterminent qui peut faire fi du changement climatique et qui ne le peut pas. Je souhaite que les dirigeant·e·s du monde entier continuent de s’informer en approfondissant leurs connaissances sur les personnes touchées par la crise climatique.
Nous ne nous préoccupons pas des personnes qui vivent à proximité des rivages de basse altitude alors qu’elles ont besoin d’être protégées. Je demande à la COP27 de leur fournir cette protection. Je souhaite qu’à l’instar de mes pairs de l’organisation ONE, nos dirigeant·e·s s’efforcent de prendre la mesure de la situation de celles et ceux qui sont bien souvent laissé·e·s pour compte. Je suis convaincue qu’une fois que cela aura été fait, et que tout le monde aura pris conscience de l’aggravation de la situation, les mesures, les fonds et les efforts nécessaires pour sauver des vies et sortir de cette crise seront mis en place.
Jens van der Duim, Pays-Bas
Il est primordial de militer pour notre planète et la justice climatique. Ces dernières années, la multiplication des catastrophes liées au changement climatique nous a prouvé qu’il était désormais trop tard pour empêcher ce dernier, mais pas pour enrayer sa progression.
Il est indispensable que chacun·e s’exprime pour faire bouger les lignes. Ce constat peut paraître bien sombre, mais telle est notre situation actuelle. La seule ressource dont nous disposons en quantité suffisante est l’empathie. Les populations du monde entier doivent surmonter leurs différences et admettre que nous méritons tous et toutes de vivre en sécurité et de prospérer sur notre planète.
Yacine Sow, Sénégal
Nous devons protéger notre planète pour pouvoir y évoluer de manière saine et équilibrée. Il est donc essentiel que nous nous battions pour la préserver. La justice climatique doit nous permettre de préserver efficacement et durablement le droit à un environnement sain pour tous et toutes.
À l’occasion de la COP27, nous espérons que les dirigeant·e·s tiendront compte de l’opinion de la population, notamment des plus vulnérables. Nous espérons que ceux-ci envisageront de mettre en œuvre des politiques efficaces de gestion des déchets et de promouvoir des mécanismes de recyclage. Voilà qui serait bénéfique pour la planète et l’humanité, en particulier pour les plus vulnérables.
Gabriel Hanrieder, Allemagne
Nous devons nous battre pour notre planète et la justice climatique. Chaque seconde et chaque pas sont importants pour réduire la quantité inimaginable de souffrances que ce phénomène est susceptible de causer.
La crise touche déjà des milliards de personnes, en particulier les habitant·e·s du Sud, qui sont les moins responsables des événements catastrophiques auxquels nous assistons. Cette crise revêt une dimension mondiale, c’est pourquoi nous devons travailler main dans la main et partager nos connaissances, nos technologies et nos richesses. Dans le cas contraire, notre action restera vaine.
Le temps est venu d’opérer un virage radical. Montrons-nous enfin tous et toutes à la hauteur de nos responsabilités et traitons notre planète et nos frères et sœurs du monde entier avec respect et dignité. Les principaux émetteurs de gaz à effet de serre doivent réduire radicalement leurs émissions. L’objectif de la lutte contre le changement climatique n’est pas de préserver le monde des privilégiés, mais de préserver notre seule et unique planète.
Inas El Aidi, France
La justice climatique est essentielle, car la crise climatique ne se limite pas aux phénomènes météorologiques extrêmes. Les minorités, les communautés défavorisées et les pays à faible revenu sont touchés de manière disproportionnée par le réchauffement climatique, qui accroît les inégalités mondiales. Paradoxalement, ce sont aussi ces populations qui contribuent le moins aux émissions mondiales de carbone.
Les nations les plus riches ont le devoir de prendre des mesures immédiates pour aider les nations les plus vulnérables et les générations futures. Les gouvernements doivent adopter des politiques visant à prévenir la détérioration du climat, notamment en protégeant les écosystèmes et en soutenant les agriculteurs locaux. Les efforts visant à réduire les émissions de carbone afin de limiter les conséquences futures sont connus sous le nom de mesures d’atténuation.
Toutefois, il importe également que les gouvernements renforcent la résilience, réduisent la vulnérabilité et favorisent le relèvement des communautés qui subissent déjà des catastrophes climatiques, mais dont la capacité à y faire face est limitée. La justice climatique est un mouvement qui porte sur le droit de vivre dans la dignité et l’obligation pour les responsables de la crise climatique de rendre des comptes.