La question de la variole du singe fait l’objet de nombreuses fausses informations. Voici cinq éléments essentiels à savoir.
La variole du singe a rejoint le COVID-19 et la polio sur la liste officielle des urgences de santé publique
Le 23 juillet, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a officiellement désigné la variole du singe comme une « urgence de santé publique de portée internationale ». Actuellement, seuls le COVID-19 et la polio figurent sur cette liste. En date du 2 août, quelque 88 pays ont signalé plus de 27 000 cas. La maladie se transmet très rapidement, le nombre de cas étant multiplié par deux toutes les deux semaines.
L’OMS a décidé de qualifier la variole du singe d’urgence afin d’attirer l’attention sur l’épidémie et de susciter des initiatives, notamment une riposte internationale coordonnée. Cela pourrait se traduire par davantage d’investissements et de ressources, et viserait à encourager les nations à partager les vaccins, les traitements et les diverses ressources pour enrayer les épidémies.
Il subsiste un certain nombre d’inconnues, mais la menace est à ce jour moins étendue que celle qui pesait au début du COVID-19
Contrairement au COVID-19, la variole du singe présente un taux de mortalité très faible (seuls cinq décès ont été signalés entre le 29 juillet et 2 août). Elle peut généralement être traitée en soignant simplement les symptômes. Il existe un médicament antiviral appelé Tecovirimat (ou TPOXX) qui est parfois utilisé pour traiter les formes graves. Il existe également un vaccin, appelé Jynneos, qui protège contre la variole et la variole du singe. Celui-ci peut contribuer à réduire les symptômes, même s’il est administré après avoir été exposé au virus.
Mais, tout comme pour le COVID-19 et d’autres crises sanitaires, l’accès aux médicaments est, à l’heure actuelle, loin d’être équitable, et certains pays n’ont qu’un accès limité, voire aucun accès, aux vaccins et aux traitements.
La maladie existe depuis plusieurs dizaines d’années
L’Afrique enregistre des épidémies de variole du singe depuis les années 1970. La concentration actuelle de cas se situe principalement en Europe. Les experts de la santé ont entrepris de dénoncer cette situation d’hypocrisie, déplorant qu’il ait fallu qu’une épidémie se déclare en Europe et en Amérique du Nord pour que la communauté internationale s’y intéresse.
Il existe également une certaine désinformation selon laquelle l’épidémie la plus récente a d’abord éclaté en Afrique avant de se propager par la suite. Ce n’est pas le cas. Elle a très probablement débuté au Royaume-Uni, au mois de mai.
Voilà une autre raison de se préparer aux pandémies
Il y a quelques années, lorsque la variole du singe se propageait dans certaines régions d’Afrique, la communauté internationale aurait pu accorder davantage d’attention au virus et prendre des mesures pour le combattre. Or, les dirigeants du monde entier ont préféré privilégier leurs intérêts nationaux. C’est pour la même raison que l’attention portée au COVID-19 diminue, les pays à revenu élevé pouvant désormais « tourner la page ».
L’épidémie de variole du singe nous rappelle que nous avons besoin d’un système global de prévention, de préparation et de riposte face aux pandémies. Nous avons également besoin d’un leadership et d’investissements mondiaux et régionaux en matière de surveillance et de suivi afin de pouvoir détecter les épidémies et y faire face rapidement. Enfin, nous devons renforcer les systèmes de santé en formant les travailleurs de la santé, en misant sur la santé numérique et en garantissant l’accès universel aux soins de santé.
A défaut de telles mesures, de nouvelles épidémies et des variants mortels anéantiront des systèmes de santé déjà à bout de souffle et des économies durement éprouvées.
Des préjugés troublants se font jour
La flambée actuelle touche majoritairement les hommes homosexuels et bisexuels. Cela a donné lieu à des préjugés inquiétants et à une désinformation sur le virus.
La variole du singe n’infecte pas uniquement les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Il est impératif de lutter contre cette désinformation et de veiller à ce que les préjugés ne limitent pas les efforts de riposte. « La stigmatisation et la discrimination peuvent être aussi dangereuses que n’importe quel virus », a averti le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Le virus peut se propager de plusieurs manières, notamment par contact étroit avec une personne infectée, par des gouttelettes respiratoires (par exemple en cas d’éternuement ou de toux) et par contact avec des objets infectés. Maintenant qu’elle a déclaré la variole du singe comme une urgence publique, l’OMS espère en apprendre davantage sur la transmission du virus.
Pour en savoir plus sur la variole du singe, veuillez consulter le site Web de l’OMS.