Justice climatique : écoutons les personnes les plus touchées par le changement climatique

Si l’expression « Justice climatique » est de plus en plus présente dans les médias, il convient de rappeler que cette notion est récente, et qu’elle renvoie aux conséquences inégalitaires du changement climatique. Ainsi, le changement climatique pose de délicates questions : à qui revient la responsabilité morale et juridique des impacts du changement climatique ? Comment venir en aide aux populations touchées par le changement climatique ? Comment réparer les dégâts liés aux impacts du changement climatique ?

La notion de justice climatique se traduit aujourd’hui le plus souvent par des actions en justice menées par des associations et collectifs citoyens contre des États ou entreprises qui ne mettent pas en oeuvre les mesures politiques, sociales, économiques et environnementales qui pourraient permettre de réduire le bouleversement des équilibres écologiques locaux et mondiaux.

Les populations les plus pauvres plus durement touchées par le COVID-19

Partout dans le monde, nous avons pu constater l’ampleur du chaos et de la peur provoqués par un simple virus, menaçant la vie ainsi que les sources de revenus de nombreuses personnes et ravageant des économies entières. Comme c’est bien trop souvent le cas, ce sont les plus pauvres et les plus vulnérables qui ont le plus souffert de cette crise. Pour eux, la fin de la pandémie de Covid-19 apparaît encore comme une perspective bien trop lointaine. Les épidémies font reculer drastiquement les efforts déployés pour atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).Depuis le début de la crise du Covid-19, 100 millions de personnes supplémentaires sont venues s’ajouter au compteur des populations qui souffrent d’extrême pauvreté et des dizaines de millions d’enfants ont été privés d’enseignement scolaire. L’épidémie a aussi entravé dangereusement l’accès aux tests et aux traitements contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme.

Le changement climatique un accélérateur de vulnérabilité

Depuis des années, un obstacle de taille se dresse sur notre chemin et impacte la mission de ONE : l’accélération de la crise climatique. Elle n’épargne aucune communauté et façonne le monde qui va être légué aux générations futures. À nouveau, les personnes les plus exposées à cette menace sont celles qui vivent dans les pays les plus pauvres et les plus fragiles du monde, dans lesquels la crise climatique ne menace pas seulement les modes de vie, mais la vie elle-même.

Les régions exposées à des pénuries alimentaires, à la sécheresse et à la famine se préparent à un avenir de plus en plus périlleux. Des personnes et des communautés entières vivent de l’agriculture et dépendent de leur environnement naturel pour générer leurs revenus. Leurs moyens de subsistance sont donc fortement menacés.

La concurrence croissante pour les ressources naturelles vitales représente une nouvelle menace pour les pays fragiles. Les gouvernements qui ont déjà du mal à fournir des services essentiels à leurs citoyens et citoyennes font face à des pressions financières encore plus fortes, à l’heure où le monde entier est confronté aux conséquences économiques du changement climatique.

Aucun domaine de la vie ne sera épargné. La menace qui pèse sur le climat pèse également sur la santé et la sécurité mondiales, sur notre développement et notre prospérité future, ainsi que sur les droits et libertés individuels.

Faire face ensemble aux inégalités générées par l’impact du changement climatique

L’injustice croissante est énorme et difficile à ignorer :les populations des pays pauvres et vulnérables sont celles qui ont le moins contribué au changement climatique et sont pourtant celles qui en pâtissent le plus. Au Sahel, les agriculteurs luttent contre le manque d’eau dans leurs cultures, les pêcheurs du Ghana soulignent la perte de près de 50% de leurs prises, les familles du Mozambique ont perdu leur maison à cause des inondations et des cyclones.

Face au changement climatique,nous ne pouvons plus nous permettre de laisser des pays – voire des continents entiers – sur le côté lorsque nous sommes dans une étape de reconstruction et de mise en place de nouvelles technologies à la suite d’une crise.

La justice climatique comme solution ?

Nous devons veiller à ce que les personnes victimes du dérèglement climatique soient activement écoutées et correctement indemnisées. La question de la justice climatique est une question de bon sens. Face à une crise qui menace l’ensemble de l’humanité, la réponse à apporter implique que l’ensemble de l’humanité face corps. Aucune solution ne sera efficace si elle n’est pas mise en œuvre grâce à un partenariat et une collaboration sans précédent entre les pays, les communautés et les entreprises quelle que soit leur taille.

Au niveau international, les pays ont tout intérêt à défendre la justice climatique et à montrer des aspirations globales afin de franchir des étapes importantes en terme de lutte contre le changement climatique. La justice climatique doit permettre d’inciter les pays, communautés et entreprises à respecter les Accords sur le climat signés comme celui de la COP21 ou à répondre de leurs actes.

Ainsi, en soutenant le principe de justice climatique, nous nous mobilisons pour que les coupables d’inactions face au changement climatique soient tenus responsables des phénomènes climatiques extrêmes qu’ils engendrent. Chaque victime doit être reconnue comme telle par la justice, et avoir la possibilité d’être soutenue et indemnisée. La justice à un rôle primordial à jouer dans la lutte contre les impacts du changement climatique. Elle constitue un levier fort pour obliger les états et les entreprises à mettre en oeuvre les mesures en faveur du climat.

Chez ONE, nous nous réjouissons de travailler avec tous nos soutiens et partenaires pour faire en sorte que notre génération fasse le bon choix.