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Comment éviter que la pandémie de COVID-19 ne se transforme en une épidémie de famine

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Avant même la crise de COVID-19, pour 135 millions de personnes, la faim était telle qu’elle menaçait leur vie et leurs moyens de subsistance. Avec le COVID-19, ce nombre pourrait doubler d’ici la fin de l’année 2020.

Les pandémies et les crises alimentaires vont de pair. La crise du COVID-19 n’est pas différente. L’impact économique de la pandémie se traduit par une augmentation de la pauvreté, car les sources de revenus de millions de personnes diminuent en raison des pertes d’emploi. Les transferts d’argent vers les pays à revenu faible et intermédiaire devraient baisser de 20 % en 2020, ce qui représente plus du double de l’aide internationale allouée à l’Afrique.

La combinaison de ces facteurs pourrait provoquer le basculement de 419 millions de personnes supplémentaires dans la pauvreté, vivant sous le seuil de 1,90 dollar par jour. Il suffit d’un simple calcul pour conclure que le prix des denrées alimentaires augmentera considérablement pour les familles les plus pauvres.

Paradoxalement, ce ne sont pas les stocks de denrées alimentaires qui manquent : en Europe et aux Etats-Unis, des stocks de lait et d’œufs ont été gaspillés au fur et à mesure que les restaurants se sont vidés.

Cependant, c’est l’accès à ces stocks qui peut poser problème. La plupart des personnes se procurent de la nourriture sur les marchés locaux, mais les agriculteurs éprouvent de plus en plus de difficultés à cultiver et à vendre leurs récoltes en raison des mesures de distanciation sociale et du confinement. À l’échelle mondiale, des mesures protectionnistes malavisées font augmenter le prix des denrées alimentaires, ce qui est aggravé par la volatilité des taux de change pour de nombreux pays africains. En conséquence, les importations de denrées alimentaires pourraient chuter d’un quart en Afrique subsaharienne cette année.

Pour les populations les plus vulnérables, la diminution de l’accès à la nourriture aura des conséquences dévastatrices. En Afrique subsaharienne, 1 personne sur 5 est sous-alimentée. En Éthiopie et au Nigéria, près de 60 % des dépenses de consommation sont consacrées à l’alimentation. Plus de 85 % des Sénégalais ont déjà déclaré une perte de revenus et plus d’un tiers sont contraints de manger moins que d’habitude.

Comment éviter une épidémie de famine

Il n’est pas trop tard pour agir. Si les gouvernements et les entreprises prennent les mesures suivantes dès maintenant, ils sont encore en mesure d’empêcher la pandémie de COVID-19 de se transformer en épidémie de famine :

    • Étendre et améliorer les programmes d’assistance alimentaire et de protection sociale pour protéger les populations plus vulnérables.
    • Réduire le coût des transferts de fonds internationaux.
    • Adopter un moratoire sur les dettes privées, bilatérales et multilatérales pour 2020 et 2021.
    • Créer des « couloirs céréaliers » pour permettre la libre circulation des approvisionnements alimentaires.
    • Veiller à ce que les gouvernements s’efforcent activement de créer des réserves alimentaires suffisantes.
    • Résister aux mesures protectionnistes extrêmes d’exportation et d’importation des denrées alimentaires.
    • Financer intégralement le Plan mondial de réponse humanitaire de l’ONU (6,7 milliards de dollars), conçu pour aider les 64 pays les plus vulnérables du monde à lutter contre le COVID-19.
    • Surveiller les prix des denrées alimentaires et les stabiliser si besoin.

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