Réaction de ONE à l’Assemblée annuelle de la Banque mondiale: “Stop à cette politique de deux poids, deux mesures”
Paris, le 16 octobre 2020 – ONE salue l’annonce faite aujourd’hui par la Banque mondiale d’envisager un programme d’aide d’urgence supplémentaire COVID-19, mais alerte sur l’absence d’accord sur la suspension du service de la dette multilatérale, pourtant indispensable pour éviter la crise économique majeure qui s’amorce dans les pays les plus pauvres.
Najat Vallaud-Belkacem, directrice France de ONE, déclare : « Accélérer les transferts de fonds vers les pays les plus pauvres est une approche indispensable pour réduire l’impact collatéral de la pandémie dans des secteurs clés tels que la santé et l’éducation, mais les pays les plus pauvres ont aussi un besoin urgent des liquidités que leur apporterait la suspension du service de la dette multilatérale. En refusant de s’accorder sur ce moratoire, la Banque mondiale choisi de priver les pays les plus pauvres d’un outil indispensable pour tenter de stabiliser leurs économies en ces temps de crise. »
La réunion de la Banque mondiale fait suite à l’annonce faite par le G20 en début de semaine de prolonger la suspension des remboursements du service de la dette bilatérale jusqu’à la fin juin 2021.
Najat Vallaud-Belkacem continue : « Les pays riches réinventent les règles du jeu pour contrer le choc économique déclenché par la pandémie chez eux. Pourquoi les anciennes règles devraient-elles toujours s’appliquer aux pays pauvres, qui ont pourtant le plus besoin de cette nouvelle flexibilité ? Il est grand temps d’en finir avec cette politique de deux poids, deux mesures. »
Notes aux rédactions
Au cours des 15 prochains mois, en raison de la lenteur des progrès réalisés en matière de suspension du service de la dette, la dernière analyse de ONE révèle que les pays les plus pauvres du monde devront verser un total de 42 milliards de dollars en paiements du service de la dette aux créanciers internationaux.
- 7,96 milliards de dollars aux créanciers bilatéraux si la suspension du service de la dette bilatérale n’est pas prolongée jusqu’au second semestre 2021
- 18,2 milliards de dollars aux banques multilatérales, à moins qu’elles ne signent un moratoire sur le service de la dette
- 15,8 milliards de dollars à des créanciers privés et non officiels qui n’ont pas encore soutenu un moratoire sur le service de la dette.