À l’occasion de la Journée internationale de la jeunesse, la communauté internationale des activistes de ONE a formulé des recommandations sur la manière de garantir que la voix des jeunes soit entendue dans les réponses à la crise multidimensionnelle de COVID-19.
En tant qu’activistes de ONE en Afrique et en Europe, notre engagement pour une réponse mondiale a la pandémie est réel. Nous sommes sénégalais·e·s, gambiens, tunisiens, français, et en Afrique comme en Europe, nous avons vu la jeunesse montrer son courage et entreprendre de nombreuses actions de solidarité. Nos conversations sur la gestion de cette crise aux facteurs multiples ont mis en évidence une grande solidarité au sein de nos communautés locales. Cela nous a incités à écrire à une jeunesse diverse et changeante.
La mobilisation des jeunes en Afrique et en Europe
L’action des jeunes dans la prévention de la maladie a été déterminante. Seynabou a 25 ans et vit au Sénégal. Elle explique : “Depuis le début de la crise, les jeunes ont mené des campagnes de sensibilisation sur les bons réflexes à adopter dans les quartiers et les lieux publics. Ils ont distribué, gratuitement, des masques et des gels désinfectants pour les mains. Je pense que c’est une grande preuve d’humanisme de la part de la jeunesse”.
Pour Sarah, 24 ans, et Hassene, 18 ans, qui ont vécu cette crise depuis la France et la Tunisie, cette mobilisation spontanée mais bien organisée des jeunes s’est également illustrée par les nombreuses actions bénévoles dans le secteur médico-social.
Les étudiant·e·s ont aussi été innovants dans le domaine de la technique de même qu’ils ont fait des dons à des associations caritatives et se sont chargé de faire les courses pour leurs grands-parents afin de les protéger de la contamination.
L’engament de la jeunesse dans la réponse à la COVID-19 s’est aussi traduite par une action en ligne. Léa, 23 ans, se réjouit du fait qu’en France, le confinement n’a pas été synonyme d’ « Endormissement des causes mais justement un facteur de visibilité “.
Au Sénégal, cette tendance positive a été cruciale, selon Fadel qui rappelle que ce sont les étudiants sénégalais vivant en Chine qui ont été les premiers à alerter la population sénégalaise sur la gravité de la maladie. Par la suite, c’est sur Internet que se sont répandus les premiers appels à la fermeture des frontières. Il ajoute : “Dans un pays où l’âge moyen de la population est de 18 ans, cette mobilisation montre qu’avec les réseaux sociaux, les jeunes disposent d’un outil puissant pour influencer les décisions au Sénégal”.
Notre vision du monde à venir
Alors que nous nous tournons vers l’avenir, nous sommes convaincus qu’il doit être fondé sur les priorités et les valeurs que porte la jeunesse. Nous continuons de nous engager car nous avons une vision et nous devons la faire connaître.
«Dans le monde après COVID-19, je ne souhaite plus jamais voir remise en question l’importance d’un État social et des aides qu’il apporte aux plus démunis. Je souhaite que chaque enfant, adolescent, jeune adulte, adulte ait accès aux ressources nécessaires à ce qu’il puisse vivre dignement », déclare Léa. Et Sarah d’ajouter : « Je souhaite que cette crise permette de changer notre façon de coconstruire les réponses internationales. Cette crise a souligné les inégalités structurelles de nos systèmes et on ne peut plus faire machine arrière. Que ce soit dans la représentation de tou·te·s dans les espaces décisionnaires, notamment des expert·e·s genre, et la durabilité des réponses choisies ».
Seynabou rappelle que « la solidarité nationale a été au rendez-vous chez les jeunes dans la riposte à la COVID-19. Le monde de demain, doit appliquer cette solidarité nationale au niveau mondial, pour une meilleure gestion des crises à venir ». Hassene conclut : « Je souhaite que l’histoire ne se répète pas sans-cesse et que nous apprenions que l’homme est un animal social et que sans l’autre il ne peut rien accomplir ».
Nos recommandations aux gouvernements
En tant que jeunes, nous avons une vision claire de ce que nous voulons pour le monde de demain, nous avons une voix et nous voulons être entendus. Nous pensons que les trois éléments suivants sont essentiels.
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Maintenir et renforcer la solidarité internationale
La crise actuelle a profité des faiblesses de nos systèmes sanitaires, politiques et économiques, pour se propager. Elle a montré qu’aucun pays ne peut gagner la bataille contre la maladie seul, car il s’agit d’une crise mondiale qui exige une réponse mondiale. Ce sont les principes de solidarité, de coopération, de confiance qui ont permis de sauver des vies. Et il est important que les gouvernements s’engagent à démontrer cette solidarité.
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Soutenir la jeunesse dans ses initiatives
Les jeunes ont démontré leur solidarité bien avant la pandémie de COVID-19. Le rôle joué par les jeunes dans la lutte contre la maladie est un exemple du potentiel dont nous disposons et qui, par faute de soutien, reste souvent inexploité. À l’avenir, les jeunes doivent pouvoir compter sur leurs gouvernements pour soutenir leurs actions, car ils savent que les jeunes sont toujours prêts à agir.
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Revitaliser le secteur de la santé et repenser le secteur informel
La crise actuelle a exacerbé nos interdépendances. Il est donc nécessaire de travailler ensemble pour construire des systèmes de santé résilients et accessibles à tous. Cela doit aller de pair avec de meilleures conditions de travail pour les travailleurs de la santé en fonction de leurs besoins et un budget plus important pour la recherche médicale. En général, les personnes les plus vulnérables sur le plan économique, comme les travailleurs du secteur informel, sont également vulnérables sur le plan de la santé. Par conséquent, les gouvernements doivent intensifier leurs efforts pour réduire la pauvreté afin de protéger une partie de la population, en Afrique et ailleurs, contre les différents aspects de cette crise, sanitaire ou autre.
Les jeunes doivent être davantage impliqués dans la prise de décision, surtout en temps de crise. La réactivité dont ils ont fait preuve montre que les jeunes sont compétents et ne demandent qu’à être impliqués dans la prise de décision et la mise en œuvre. En tant qu’activistes de ONE, nous pensons que la mobilisation des jeunes autour d’une même cause fera la différence et renforcera la solidarité internationale. Nous vous invitons à vous joindre à nous pour encourager nos dirigeants à apporter une réponse mondiale à cette pandémie par le biais de la campagne ONE World.
Nous restons à votre disposition pour échanger avec des jeunes engagés qui croient en la solidarité internationale. Et pour ceux qui souhaitent s’engager mais ne sont pas prêts à franchir le pas, n’hésitez pas à visiter les pages Facebook et Instagram de Génération Activiste.