Je m’appelle Alem Mumuni et je viens du Ghana. J’ai contracté la polio à l’âge de deux ans ; à cette époque, les épidémies étaient fréquentes. Ma jambe droite a été endommagée et j’ai dû ramper jusqu’à l’âge de 10 ans, âge auquel j’ai commencé à marcher avec une canne. J’ai été marginalisé, stigmatisé et victime de discrimination en raison de mon handicap.
Mes parents étaient agriculteurs à Saligu, dans le nord du Ghana. Je savais que la seule façon pour moi de réussir dans la vie serait de faire des études. J’ai donc persuadé ma famille de me laisser aller à l’école primaire, tout en travaillant dans leur ferme pour les aider à financer mes études. Plus tard, je me suis découvert une passion pour le sport. Cela m’a aidé à vaincre mon handicap et à inspirer le changement.
J’ai déménagé à Accra, la capitale, où j’ai joué pour l’équipe nationale de football pour les athlètes amputés, tout en conservant un emploi. Je me suis cassé la jambe et n’étais plus en mesure de concourir, mais j’ai rencontré un scientifique sportif qui m’a fait prendre conscience de mon talent pour le cyclisme.
Depuis lors, j’ai participé à de nombreux championnats du monde, ainsi qu’aux Jeux paralympiques de Londres 2012 et de Rio 2016. J’ai voyagé dans le monde entier et mis ma voix au service d’un changement positif dans les médias, ainsi que dans des discours prononcés dans des écoles, lors d’événements sportifs et dans bien d’autres circonstances.
J’ai créé la Fondation Alem, qui aide les enfants, handicapés ou sans handicap, à accéder à l’éducation et aux soins de santé. Je collecte des fonds par l’intermédiaire de la fondation pour payer les uniformes, les livres et les frais scolaires, ainsi que pour fournir aux communautés des filtres à eau afin de prévenir des maladies comme la polio. La fondation a également financé des opérations chirurgicales pour des enfants handicapés. Il est arrivé que notre famille se prive de nourriture pour pouvoir s’occuper des enfants que nous parrainons.
Depuis mon plus jeune âge, je ressens le besoin de faire mes preuves et de sensibiliser les populations à la situation des personnes handicapées afin de changer la perception selon laquelle elles sont des “parasites sociaux”, des “mendiants” ou des ” personnes maudites”. Mon rêve est de voir tous les enfants, en particulier ceux qui sont handicapés, jouir des mêmes chances que les autres en matière d’éducation et dans tous les autres domaines de la vie.
Merci d’avoir lu mon histoire. Ensemble, nous pouvons nous débarrasser définitivement des maladies évitables et faire en sorte que les personnes handicapées bénéficient des mêmes chances que tout le monde.
Alem Mumuni