Le monde a connu une crise mondiale de l’apprentissage. Dans les pays à faible revenu, 90% des enfants âgés de 10 ans ne pouvaient déjà ni lire ni comprendre une histoire simple avant l’apparition du COVID-19. Puis la pandémie est arrivée et a aggravé la situation. Au plus fort de la pandémie, 1,6 milliard d’enfants se sont retrouvés déscolarisés. 8 enfants sur 10 interrogés dans 46 pays ont déclaré avoir très peu ou n’avoir rien appris depuis le début de la pandémie.
Afin d’encourager les gouvernements à financer le Partenariat mondial pour l’éducation (PME) à hauteur des besoins, nous avons lancé une campagne, une pétition et un quiz pour vous tester et voir si vous pouviez obtenir une meilleure note qu’un enfant de 10 ans. Pourquoi 10 ans ? Parce que c’est une étape importante dans le processus d’apprentissage d’un enfant : c’est le moment où il devrait cesser d’apprendre à lire et commencer à lire pour apprendre.
Une mobilisation intense en France…
Le but de notre campagne ? Obtenir une contribution de la France à hauteur de 500 millions d’euros en faveur du PME pour la période 2021-2025. Pour cela, nous nous sommes mobilisé·e·s à travers diverses actions aux côtés de nos activistes.
Aux mois d’avril et mai, nos jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices ont contacté 82 député·e·s de tous bords politiques et ont obtenu 15 rendez-vous afin de discuter de la crise mondiale de l’apprentissage et leur demander de transmettre notre objectif auprès du gouvernement. Suite à ces rendez-vous, 15 député·e·s ont co-signé une tribune à nos côtés et certain·e·s ont même envoyé un courrier au Président de la République et/ou au ministre des Affaires étrangères. Nos jeunes bénévoles ne se sont pas arrêté·e·s là : ils ont également rédigé une lettre ouverte au Président, que nous avons transmise à l’Élysée.
Au mois de juin, notre mobilisation s’est encore intensifiée pour garantir que notre message soit entendu. Nous avons fait appel à nos soutiens et leur avons demandé d’envoyer un e-mail à l’Elysée pour relayer notre demande : plus de 550 personnes ont fait entendre leur voix à nos côtés. De leur côté, nos jeunes Ambassadeurs et Ambassadrices ont également envoyé des courriers à l’Elysée. Quatre de nos activistes ont par ailleurs participé au live “Tour du monde féministe” aux côtés de deux activistes de ONE au Kenya afin de parler de l’importance de l’éducation des filles.
Notre mobilisation s’est terminée avec le Forum Génération Égalité, qui s’est tenu à Paris du 30 juin au 2 juillet. En amont de cet événement international dédié aux droits des femmes et des filles, nous avons mené une action avec certaines de nos jeunes Ambassadrices devant la tour Eiffel et demandé à nos soutiens de relayer les photos sur les réseaux sociaux en interpellant Emmanuel Macron.
Finalement, lors du Forum, une activiste kényane de ONE a eu l’occasion de rencontrer le Président : nous en avons profité pour lui remettre notre pétition en main propre !
…et à l’international
Notre mobilisation ne s’est pas arrêtée aux frontières françaises ! Notre équipe britannique s’est rendue à Westminster pour remettre la pétition aux députées Wendy Morton, ministre du Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du développement international, et Helen Grant, envoyée spéciale du Premier ministre pour l’éducation des filles.
Notre équipe américaine a rencontré (de manière virtuelle) des personnalités politiques pour encourager le financement du PME et notre Directeur général par intérim, Tom Hart, a également “levé la main” en faveur de l’éducation lors d’une table ronde organisée par le PME, en compagnie de David Moinina Sengeh, ministre de l’Éducation en Sierra Leone.
À travers une lettre ouverte, nos collègues africains ont uni leurs voix avec plus de 80 organisations de la société civile, 14 membres du Parlement, 6 artistes et 43 autres personnes à travers le continent pour demander aux chefs d’États africains de protéger les financements publics nationaux alloués au secteur de l’éducation dans leurs pays. Nos ONE Champions, nos activistes présents en Afrique, se sont aussi mobilisés sur le terrain pour promouvoir notre campagne.
Un énorme merci aux plus de 85 000 personnes qui ont signé notre pétition, participé à notre quiz, soutenu notre campagne sur les réseaux sociaux et envoyé des messages aux gouvernements afin de leur demander d’investir dans l’éducation !
Compteur de la crise de l’éducation
Pour mesurer l’ampleur de la crise mondiale de l’apprentissage, ONE, le Partenariat mondial pour l’éducation et l’ONG Save the Children ont lancé le Compteur de la crise de l’éducation. Basé sur les estimations démographiques de l’ONU, cet outil interactif combine les données de la Banque mondiale et de l’UNESCO sur la « pauvreté des apprentissages » pour suivre, en temps réel, le nombre croissant d’enfants âgés de 10 ans qui ne sont pas en mesure de lire ni de comprendre une phrase simple, et ce, depuis 2015, date de mise en place des Objectifs de développement durable. Rien qu’en 2021, ce sont 70 millions d’enfants – soit l’équivalent de la population cumulée du Sénégal et du Kenya – qui risquent de ne pas maîtriser les fondamentaux de la lecture et de l’écriture avant leur dixième anniversaire.
Apprendre en période de confinement
Dans le cadre du Compteur de la crise de l’éducation, nous avons mis en lumière les histoires d’enfants et de professeurs touchés par la crise dans le monde entier. Nous avons rencontré une petite fille de 10 ans, Esther Okore, originaire du Nigeria, Bahati Bugiri, Nankafu Ndamwenge Furaha et Kwiravisa, originaires de République Démocratique du Congo, ainsi que Mamadou Diakhaté et Hassan Fall, originaires du Sénégal.
Nous avons aussi demandé à des enfants du monde entier d’envoyer une lettre aux dirigeants mondiaux pour insister sur l’importance de la lecture et partager les titres de leurs livres préférés !
Que s’est-il passé pendant le Sommet ?
Pendant le Sommet, nous avons eu la chance d’avoir Sikemi Okunrinboye, une jeune Ambassadrice britannique, sur place. Elle a notamment participé à la session d’ouverture du Sommet. Selina Nkoile, un ONE Champion originaire du Kenya, a également discuté du pouvoir de l’éducation aux côtés de personnalités comme Malala, Julia Gillard, ancienne Première ministre de l’Australie et présidente du Conseil d’administration du PME, et plusieurs chefs d’État. Deux autres jeunes Ambassadrices britanniques, Laura et Agnese, ont aussi rejoint le Sommet en tant qu’invitées pour parler de l’importance de l’éducation partout dans le monde.
Malheureusement, les résultats du Sommet ont été décevants. Sur l’objectif des 5 milliards de dollars, seuls 4 milliards ont été récoltés. La France, en particulier, n’a pas été à la hauteur : elle n’a contribué qu’à hauteur de 333 millions d’euros au lieu des 500 millions demandés.
Edwin Ikhuoria, directeur de ONE pour l’Afrique, a déclaré :
« Malgré tous les discours des dirigeants sur l’importance d’investir dans l’éducation, le résultat du Sommet est décevant. Même si les financements promis permettront d’assurer un meilleur futur pour de nombreux enfants, il manque environ 1 milliard de dollars pour atteindre l’objectif initial de 5 milliards de dollars. »
Nous devons maintenant pousser les dirigeants à chercher de toute urgence de nouveaux moyens de combler le déficit de financement et à faire en sorte que les budgets soient dépensés de manière ciblée et efficace. Nous comptons sur vous pour rejoindre cette mobilisation !