Le monde entier est accablé par un virus qui a fait échouer les efforts de construction économique mis en place depuis plus d’un siècle et qui continue de menacer des millions d’emplois dans le monde. Dans leur quête de solutions, les pays et les dirigeants ont orienté les efforts des laboratoires du monde entier pour trouver un vaccin le plus rapidement possible. Les scientifiques ont pris des mesures sans précédent pour créer des vaccins sûrs et efficaces et ainsi offrir une immunité à l’humanité. Dans cette course, l’Afrique n’a pas été en reste.
Avant l’épidémie d’Ebola de 2014-2016 qui a tué plus de 11 000 personnes en Afrique de l’Ouest, le virus était déjà connu du monde entier depuis 1976, et le Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg, au Canada, travaillait déjà depuis des années sur un vaccin contre Ebola pour le combattre. À la suite de l’épidémie, des essais cliniques ont été menés entre 2014 et 2015, et le vaccin a été approuvé en 2019. Le processus a été long et a nécessité plusieurs validations avant d’être mis en œuvre. Pour le vaccin COVID-19, les étapes habituelles de création d’un vaccin se déroulent en parallèle, ce qui permet de raccourcir le processus de création d’un vaccin, car la propagation du virus est sans précédent et sa menace pour l’économie mondiale est redoutable.
Une réussite scientifique sans précédent
Les avancées technologiques et les efforts des laboratoires en Europe et aux États-Unis ont permis de déployer des vaccins efficaces en un temps record. À la mi-février 2021, au moins sept vaccins différents, avec des taux d’efficacité variables, ont été déployés dans différents pays et, dans le même temps, plus de 200 autres vaccins candidats sont en cours de développement, dont plus de 60 sont en phase de développement clinique. La vaccination contre le COVID-19 a commencé dans plus de 130 pays.
Des doses de vaccin sont disponibles pour l’Afrique
Dans cette course au vaccin, l’Afrique n’est pas en reste. Le Maroc tient le flambeau, il s’est procuré suffisamment de doses pour vacciner entièrement 33 millions de personnes, et a déjà vacciné plus de 4 millions de personnes. Le continent est proactif dans cette lutte contre le COVID-19, et ce depuis le début de la pandémie avec des mesures qui ont permis de limiter considérablement la propagation du virus. Le Maroc, qui prévoyait de vacciner 80 % de sa population en trois mois, a commencé la vaccination en janvier après avoir reçu un premier approvisionnement d’AstraZeneca et de Sinopharm.
En outre, la plupart des pays africains participent à COVAX, une initiative mondiale de l’Organisation mondiale de la santé, de Gavi the Vaccine Alliance et de la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies. Cette initiative est aussi un engagement à fournir au moins 2 milliards de doses de vaccins COVID-19 d’ici à la fin de 2021. Cette approche correspond à la demande de la parlementaire sénégalaise et championne de ONE, Marième Soda Ndiaye. “Il est aussi important de garantir un vaccin accessible à tous car un monde inégal et un système de santé inégal ne seraient pas adéquats pour tous. Nous plaidons pour que nous ayons un vaccin qui soit accessible à tous et dont chacun puisse bénéficier”, a déclaré Marième.
Comment l’Afrique doit-elle se préparer à la prochaine pandémie ?
Cet arsenal de ressources autour d’un vaccin doit interpeller tous les États africains. Selon les données de Policy Cures Research, à la date d’octobre 2020, 5,4 milliards de dollars ont été consacrés à la seule recherche et au développement du vaccin COVID-19 dans le monde, dont 2,6 milliards de dollars provenant du gouvernement américain.
L’humanité vit certainement l’une des pires pandémies qu’elle ait connue, mais ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas la dernière et l’Afrique doit se préparer à prendre les mesures scientifiques nécessaires. Durant cette pandémie, les innovations africaines ont foisonné afin de ralentir la propagation du virus et de prouver la capacité des talents africains à apporter des solutions aux équations locales. Aujourd’hui, en particulier, les décideurs comprennent l’importance d’investir dans la santé et surtout dans la recherche.
Pour le vaccin COVID-19, l’Afrique sera encore un marché pour l’industrie pharmaceutique. Pourtant, le potentiel du continent est énorme pour assurer une meilleure efficacité dans une stratégie globale. L’Afrique dispose d’une grande variété de plantes disponibles pour la recherche. Mais avant cela, il faut d’abord que les laboratoires soient correctement équipés . La pandémie de COVID-19 a permis l’équipement d’un second laboratoire de dépistage à Dakar et l’ouverture du centre de dépistage de l’hôpital Laquintinie à Douala au Cameroun.
En plus de l’urgence imposée par la pandémie pour la mise en place de laboratoires, les usines abandonnées redémarrent et réduisent ainsi l’importation de médicaments, et avec le coronavirus, on assiste à un regain d’intérêt pour la médecine naturelle au sein des populations mais aussi des communautés scientifiques et politiques.
Investir dans le développement
La recherche scientifique et l’éducation contribuent au développement d’une nation, et comme nous l’avons vu avec la réalisation historique des vaccins COVID-19, investir dans le développement scientifique est de la plus haute importance. En effet, des pays comme l’Afrique du Sud, l’Inde et la Chine, qui étaient considérés comme sous-développés il y a quelques années, ont également émergé grâce à leur fort engagement dans la recherche scientifique et à leur investissement dans le capital humain.
C’est pourquoi les dirigeants africains doivent donner la priorité à l’investissement dans le capital humain par la recherche scientifique et l’éducation, car cela permet aux pays de se développer à un rythme accéléré.